X-Men Origins
Wolverine

X-Men Origins : Wolverine
L'affiche du film
Titre original :
X-Men Origins : Wolverine
Production :
Marvel
20th Century Fox
Date de sortie USA :
Le 1er mai 2009
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Gavin Hood
Musique :
Harry Gregson-Williams
Durée :
107 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

James Howlett et Victor Creed sont deux demi-frères mutants nés au 19ème siècle dotés de pouvoirs d'auto-génération, leur assurant une exceptionnelle longévité. Après avoir traversé toutes les guerres du 20ème siècle, ils acceptent de rejoindre l'organisation d'un certain Stryker qui a monté une équipe entièrement composée de mutants. Désapprouvant les méthodes extrêmes employées, James décide finalement de reprendre son indépendance pour tenter de vivre paisiblement. Mais son frère ne l'entend pas de cette oreille...

La critique

rédigée par
Publiée le 18 février 2017

X-Men Origins : Wolverine est le tout premier spin-off de la saga X-Men, produit par la Fox à la suite du succès des films mettant en scène les mutants et pour surfer plus encore sur l'immense popularité du personnage de Wolverine. Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur. Complètement raté, le film n'atteint pas la qualité des deux premiers X-Men et peut même se targuer d'être l'un des pires opus de la saga.

La première apparition de Wolverine remonte à 1974, aux États-Unis, sur la dernière page du magazine Incredible Hulk #180 où est annoncée son arrivée pour le numéro suivant. Il est, en effet, créé par le scénariste Len Wein et les dessinateurs John Romita et Herb Trimpe. Son vrai nom est en réalité James Howlett même si, ayant oublié son passé, il se fait appeler Logan. A sa création, il est donc un agent du gouvernement canadien et un super-héros agissant sous le nom de code : Wolverine. Dans sa première apparition complète au sein d’Incredible Hulk #181, il est ainsi missionné par le Canada pour mettre fin à un affrontement entre Hulk et le Wendigo qui sème la destruction alentours. Dès l'origine, le personnage se pose donc plus en anti-héros qu'en véritable mutant, un statut qui lui est d'ailleurs inconnu ; ses griffes faisant alors partie de son costume !
Entre temps, l'origine du personnage se voit considérablement modifiée et dévoilée progressivement au public, particulièrement dans la série X-Men. Wolverine s’avère ainsi issu du projet secret canadien Weapon X, qui visait à créer un super soldat hyper-efficace. Dans ce but, son squelette a été recouvert d'adamantium, un métal indestructible. À la suite d'une mutation génétique dont la principale composante est un « facteur guérisseur », l’agent canadien est placé en capacité de cicatriser très rapidement après une blessure tandis que ses griffes rétractiles, désormais partie intégrante de son squelette, sont également recouvertes d'adamantium et, par voie de conséquence, terriblement renforcées. Comprenant que la dernière étape de l’expérience passe par l’effacement de sa mémoire, Wolverine décide alors de s’enfuir mais se voit rapidement rattrapé par le chef du laboratoire qui, au fait de ses capacités de régénérescence, lui tire, pour terminer sa création, trois balles en adamantium dans le crâne. La mémoire du mutant s’en trouve alors altérée et le malheureux oublie complètement son passé...

La première apparition cinématographique de Wolverine remonte, quant à  elle, à l’an 2000 avec le film X-Men. Il s'agit alors d'un long-métrage de cinéma à gros budget, réalisé par Bryan Singer. Le succès est phénoménal et relance à lui-seul la mode des films de super-héros marvéliens qui déferleront ensuite sur grand-écran avec notamment, en 2002, le fameux Spider-Man... En 2003, Bryan Singer signe un second film sobrement intitulé X-Men 2 et dont le succès dépasse celui du premier opus. Il ne faudra donc pas attendre bien plus longtemps pour voir Marvel en commander un troisième, histoire de clore la trilogie X-Men. Matthew Vaughn est alors envisagé un temps pour remplacer à la réalisation Bryan Singer parti s'occuper, pour Warner, de Superman Returns. Finalement écarté par le studio, il cède, à son tour, sa place à Brett Ratner (Dragon Rouge, Rush Hour…) ; une décision qui provoque la panique des fans craignant une rupture par trop brutale avec la vision de Bryan Singer. X-Men - L'Affrontement Final sort ainsi le 24 mai 2006 et reste depuis, l'opus considéré comme le plus faible des trois. Wolverine continuera ensuite sa carrière au cinéma dans X-Men Origins : Wolverine, X-Men : Days of Future Past, Wolverine, Le Combat de l'Immortel, Logan et s'offre également des apparitions dans X-Men : Le Commencement et X-Men : Apocalypse
En parallèle du cinéma, Wolverine s'invite de nombreuses fois à la télévision, dans le genre de l'animation. En 1989, Marvel produit en effet Pryde of the X-Men, un téléfilm animé, basé sur les X-Men tandis qu'en 1992, Fox Network lance, elle, une série télévisée animée, dénommée X-Men qui durera cinq saisons jusqu'en 1997. Entre temps, le personnage apparaît aussi dans deux épisodes de la série de 1994, Spider-Man, l'Homme-Araignée. 2000 voit Warner Brothers reprendre le flambeau avec X-Men : Evolution, une série animée mettant en scène les X-Men adolescents dans le cadre de leurs études à l'académie du Professeur Xavier. La collection dure quatre saisons jusqu'en 2003. En 2009, une sorte de suite est lancée avec Wolverine et les X-Men présentée cette fois-ci sur la chaîne Cartoon Network. Enfin, Logan apparaîtra également dans Super Hero Squad (2009), Avengers : L'Équipe des Super-Héros (2010), Ultimate Spider-Man (2012) et Marvel Anime (2010).
Wolverine est également à l'honneur de plusieurs titres de la collection Marvel Knights Animation, des séries courtes qui adaptent des comics en y rajoutant des voix et des séquences d'animation minimaliste. Il apparaît ainsi dans Astonishing X-Men : GiftedAstonishing X-Men : DangerousAstonishing X-Men : TornAstonishing X-Men : UnstoppableWolverine : OriginUltimate Wolverine Vs. HulkWolverine Vs. SabretoothWolverine Weapon X : Tomorrow Dies Today, et Wolverine Vs. Sabretooth : Reborn.

En 2006, après avoir réalisé une première trilogie consacrée aux mutants, la Fox souhaite capitaliser dessus. Elle a d'ailleurs intérêt à le faire puisqu'elle détient les droits d'exploitations cinématographiques des personnages et qu'en cas de mise en jachère de la licence, ils retourneront obligatoirement chez la maison mère, Marvel. Elle n'a toutefois pas besoin de cette épée de Damocles juridique pour se convaincre de mettre en production des films tant les succès économiques et critiques des opus précédents sont impressionnants. X-Men et X-Men 2, réalisés par Bryan Singer sont en effet très bien accueillis par le public tandis qu'X-Men - L'Affrontement Final, si les avis sont plus mitigés, signe un joli score au box office.
La Fox a donc un projet. Réaliser toute une série de spin-off, des films dérivés, se basant sur l'origine des personnages les plus emblématiques de la trilogie. Deux candidats sortent alors du lot : Wolverine et Magnéto. Le premier, interprété par Hugh Jackman, a, il est vrai, toujours été mis en avant dans les films X-Men, au point d'en devenir le personnage principal. Le second, quant à lui, interprété par Ian McKellen est un méchant complexe au passé intéressant et évitant le manichéisme. La major souhaite de la sorte lancer une nouvelle franchise, X-Men Origins qui se déclinerait en fonction des personnages: X-Men Origins : Wolverine, X-Men Origins : Magnéto etc.
La belle mécanique se grippera toutefois dès le premier opus : à la suite des critiques négatives d'X-Men Origins : Wolverine, le projet concernant Magnéto mutera en effet pour se transformer en X-Men - Le Commencement.
Mais retour à X-Men Origins : Wolverine dont la production est lancée dès 2004, avec l'écriture de son scénario par David Benioff (créateur de la série Game of Thrones - Le Trône de Fer). L'auteur décide très vite - mais tout seul - de suivre une approche plus violente que celle des films X-Men, Il écrit ainsi son script dans l'optique d'un film classé R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) ; une classification qui lui offre une plus grande liberté de ton. Mais voilà, la Fox ne l'entend pas de cette oreille et n'envisage pas de se priver de la tranche des 13-17 ans. Le scénario est donc remanié manu militari par Skip Woods (scénariste de Hitman) qui l'édulcore pour rendre le film bien plus familial. 
Concernant le réalisateur, le studio a plusieurs noms en tête : Bryan Singer évidemment, qui souhaite d'ailleurs revenir dans la franchise, mais aussi Alexandre Aja (La colline a des Yeux) ou Len Wiseman (la saga Underworld). Zack Snyder est un temps pressenti, mais il part réaliser Watchmen - Les Gardiens chez Warner. Finalement, déjouant tous les pronostics, Gavin Hood est engagé pour réaliser le film.

Gavin Hood est un né en Afrique du Sud en 1963. Réalisateur et scénariste, il signe deux films plutôt  bien accueillis (en 2005, Mon Nom est Tsotsi et en 2007, Détention Secrète) avant de prendre en charge X-Men Origins : Wolverine. Après son passage dans l'univers des mutants, il réalisera La Stratégie Ender en 2013 et Eye in the Sky en 2015, qui s'avère alors être l'une des dernières productions dans laquelle Alan Rickman, décédé en janvier 2016, apparaît. 
Pour réaliser le préquel consacré à Wolverine, Gavin Hood choisit d'appréhender le personnage différemment de ce qui a déjà été fait dans les films X-Men. L'attention est bien évidemment louable, mais le résultat est tout bonnement raté. L'opus paraît en effet bien trop "propre sur lui", sans personnalité. Une impression terrible s'en dégage : celle d'un film réalisé par un "yes man" qui a coché les cases une par une d'un cahier des charges générique écrit par la Fox. Il faut dire que tout s'avère dedans prévisible. Les actions et réactions des personnages. Les rebondissements et les surprises. Les plans et le rythme. L'opus cherche artificiellement à révolutionner le genre mais se noie dans un conformisme effarant. A trop vouloir revendiquer une histoire riche alors qu'elle n'est que simplement alambiquée, il part dans tous les sens pour prétendre au "complexe" sans jamais en avoir la maîtrise. Or une histoire simple, bien filmée, suffit à faire un bon film. Mais encore faut-il que la réalisation et l'écriture des personnages tiennent la route ! Rien de tout cela, ici. X-Men Origins : Wolverine est d'une banalité affligeante. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Un film comme il en existe des centaines, et qui, sous prétexte d'être un simple "divertissement", ne prend même pas la peine de proposer quelque chose d'un tant soit peu ambitieux au spectateur. 
Son statut d'opus banal, X-Men Origins : Wolverine le gagne assez vite. Mais pire, il ne tarde pas à devenir méprisant et odieux tant il s'évertue de sacrifier sans autre forme de procès, trois personnages emblématiques de l'univers Marvel : Wolverine, Deadpool et Gambit. 

Le film est, en effet, paradoxal dans son approche. Constamment, les personnages parlent de l'animosité de Wolverine, de son coté sauvage, sa brutalité... Et pourtant, cela n'est jamais montré. La faute à un ton volontairement édulcoré pour livrer une œuvre à destination de la famille. Mais voilà, ce qui peut marcher avec certains personnages de comics venus au cinéma ne fonctionnent pas avec tous, et Wolverine est l'exemple même de celui qui mérite mieux qu'une aseptisation poussée à l'extrême. Les scènes de combats, censées montrer la sauvagerie du mutant griffu, sont ici pour la plupart ridicules. Mal chorégraphiées et ne présentant aucun intérêt, elles semblent n'être là que pour faire avancer l'intrigue. Rien de jouissif, que de l'utile ! A cela s'ajoutent des effets visuels datés dés la sortie du film ; les griffes en adamantium de Wolverine bénéficient notamment d'un CGI tout bonnement affreux. Bryan Singer faisait mieux neuf ans avant dans X-Men !
Pour sa première aventure solo, Logan ne présente donc rien de bien intéressant. Aucune scène vraiment marquante. Même sa "naissance" en arme vivante, mentionnée et montrée brièvement dans X-Men (de façon assez brute et marquante) est ici expédiée en quelques minutes, emportée dans un flot d'ânerie. 
Le mutant fétiche des lecteurs de comics, l'arme X, le "meilleur dans sa partie" comme il le répète dans les pages de ses aventures, est ici complètement niais, à l'opposé exact du charismatique personnage créé en 1974. Pour autant, la prestation d'Hugh Jackman n'est pas à mettre en cause. L'acteur est toujours aussi convaincant physiquement dans le rôle. Mais à l'impossible, nul n'est tenu : aussi bonne l'interprétation soit, l'écriture ne suit pas. 

Si le protagoniste de X-Men Origins : Wolverine est bien évidement le mutant griffu, le film offre une place prédominante à un autre personnage célèbre issu de la franchise X-Men, Deadpool.
Deadpool est une création de Rob Liefeld et Fabian Nicieza. Apparaissant pour la première fois dans le comics New Mutants vol. 1, publié en février 1991, il s'agit de l'un des protagonistes les plus allumés, les plus violents et les plus excentriques de l'univers Marvel. Orphelin connu sous le nom de Wade Wilson, il porte le nom de l'un des hommes qu'il tue alors qu'il sert en tant qu'assassin pour la CIA. Cancéreux, atteint par plusieurs tumeurs, il participe à l'expérimentation de l'Arme X, puis se voit doté par le professeur Killbrew d'un pouvoir d'autoguérison dérivé de celui de Wolverine. Complètement dérangé, se parlant à lui-même ainsi qu'aux lecteurs (étant conscient d'être un personnage de comics), Wade porte les séquelles de ses expériences, en particulier sur sa peau, en partie détruite. Tueur à gage, ami ou ennemi des autres héros Marvel en fonction de ses humeurs et de ses contrats, il use d'une violence extrême contre ses ennemis et ses proies, ne renonçant à aucun moyen pour arriver à ses fins, même si cela doit passer par des blessures très graves dont il parvient à se soigner. Sadique et psychopathe, il n'est pas rare qu'il perde un membre, qu'il soit décapité, que ses tripes soient éparpillées ou que son corps soit marqué par des plaies par balles et autres brûlures. Mais rien ne peut en venir à bout. Deadpool prend d'ailleurs un certain plaisir à commenter avec sarcasme chacune de ses souffrances, pour le plus grand malheur de ses compagnons et ennemis, souvent exaspérés.
Le personnage est ainsi l'un des plus appréciés et des plus originaux de tout le catalogue Marvel, et sa première apparition sur grand écran était particulièrement attendu....
Malheureusement, X-Men Origins : Wolverine le dénature complètement ! Deadpool n'y a pas du tout le charme irrévérencieux dont il use et abuse dans les comics. Interprété par Ryan Reynolds, il souffre, comme le reste du film, d'une aseptisation à outrance. Impossible dans un film aussi bien pensant (pour ne pas dire niais) d'espérer une adaptation fidèle d'un personnage tout à la fois psychopathe, violent, psychotique, schizophrène, pervers, mégalomane, complètement imprévisible et très arrogant. Wade Wilson n'est donc ici qu'un pantin utilisé qui perd de sa superbe tout au long de l'opus, avant un final absolument consternant. 
Les fans ne se priveront d'ailleurs pas de manifester leur mécontentement à la Fox, et le film recevant des critiques assassines à la hauteur de son adaptation honteuse de Deadpool. Heureusement, Ryan Reynolds, soucieux de faire amende honorable, militera pour un film Deadpool classé R et respectueux du matériel originel. A la suite d'une vidéo test diffusée sur internet qui emballe la toile, la Fox acceptera finalement de lancer, sous la direction de Tim Miller, le projet tant attendu des fans pour une sortie - réussie - en 2016...

Dans la catégorie des personnages iconiques sacrifiés, X-Men Origins : Wolverine n'hésite pas non plus à se planter totalement sur celui de Gambit.
Gambit, de son vrai nom Rémy Lebeau, est créé en 1990 par Chris Claremont et Jim Lee au sein de Uncanny X-Men #266. Beau parleur, charismatique, le personnage devient vite une valeur sûre pour Marvel ; les lecteurs le plébiscitant le plus en plus. La plus grande force de Gambit est en effet de cacher un lourd passé. Allié des X-Men ou traître manipulateur ? La question se pose sans cesse et fait partie intégrante de son succès ; sans oublier sa classe légendaire et ses pouvoir dévastateurs ; Gambit ayant la possibilité de charger d'énergie n'importe quel objet et ainsi, le transformer en arme...
Dans X-Men Origins : Wolverine, Gambit est donc interprété par Taylor Kitsch (John Carter). Son rôle est vraiment décevant. Simple figurant anecdotique parmi tant d'autres, le personnage est ici réduit à se faire humilier dans des scènes ridicules. Il devient bien malgré lui un ressort presque "comique" du film. Un comble absolu pour un individu supposé mystérieux, charismatique et complexe !
A tout malheur est bon : conscient du potentiel du personnage, et de l'incroyable gâchis orchestré dans X-Men Origins : Wolverine, la Fox renouvèle ses ambitions sur le personnage. Un peu à la manière de Deadpool, un film solo est, en effet, mis en chantier. Exit en revanche Taylor Kitsch et bienvenue à Channing Tatum ! Prévu à l'origine en 2016, le projet perd son réalisateur en cours de route et ne donne ensuite plus de signe de vie. Peut-être une possible franchise en jachère pour revenir plus forte ? Une chose est sure : le personnage le mérite !

Toujours côté casting, la présence de Liev Schreiber, étonnant Victor Creed (Dent de Sabre), est l'autre seule bonne nouvelle de X-Men Origins : Wolverine. L'acteur arrive en effet à tenir parfaitement tête à Hugh Jackman et s'impose comme une représentation réjouissante du personnage, malgré la déception d'ensemble du film. A ses cotés, se retrouve logiquement William Stryker interprété par Danny Huston. Personnage phare dans la mythologie du mutant, il est le concepteur du programme de l'Arme X et recouvre le squelette (et les griffes) de Wolverine en adamantium, un alliage indestructible. Contrairement à la plupart des autres, le personnage n'en est pas à sa première apparition dans la saga. Il est, il est vrai, possible de le voir dans X-Men 2, cette fois-ci sous les traits de Brian Cox, dans un rôle bien plus complexe et intéressant à suivre mais aussi, brièvement là, dans X-Men : Days of Future Past et X-Men : Apocalypse
Le reste des troupes se révèle en revanche, comme le film en fait, globalement anecdotique. Aucun personnage ne tire, en effet, son épingle du jeu : chacun vient et part avec beaucoup de froideur. Reste quelques caméos qui feront toujours sourire le connaisseur et la musique d'Harry Gregson-Williams qui propose par moment de belles envolées lyriques. 

En plus d'un bilan décidément peu reluisant niveau casting, scénario, réalisation et effets spéciaux, X-Men Origins : Wolverine s'offre aussi l'ultime affront de poursuivre les erreurs déjà constatées dans X-Men - L'Affrontement Final. Comme son prédécesseur, le film a l'imprudence ultime d'introduire des incohérences dans la saga toute entière. Les comics ne sont certes pas des lieux de continuité et de cohérence absolue. Bien au contraire. Les auteurs s'y contredisent d'une décennie à l'autre, changeant même les origines des personnages. Le tout dans l'idée de satisfaire un public, une époque ou simplement une volonté artistique. La pratique est courante dans le genre et admise bien volontiers par les lecteurs qui savent donc qu'à chaque page, tout peut être remis en question. Mais ce que permet le 9ème art, le 7ème le conspue ! Lorsqu'il s'agit de films de cinéma, la question est, en effet, bien différente. Le public n'est pas le même et une certaine continuité entre différents opus, issus d'un même univers, est toujours appréciée. Or, X-Men Origins : Wolverine se rate totalement sur ce point. La mythologie créée dans X-Men et X-Men 2 est tout simplement bafouée. Les personnages ne sont pas là où ils devaient être, n'ont pas forcément le bon âge par rapport au moment de l'action et pire encore, certains changent complètement de personnalité avec la trilogie originelle. L'exemple le plus flagrant est assurément Dent de Sabre. Interprété ici par le talentueux Liev Schreiber, le personnage est défini comme assez intelligent, sarcastique bien que colérique et affiche une relation complexe avec Wolverine. Tout l'inverse du même personnage vu neuf ans plus tôt dans X-Men, cette fois-ci sous les traits de Tyler Mane et qui n'est alors qu'un homme de main de Magnéto, irréfléchi, bestial et surtout, sans aucun souvenir apparemment de Wolverine !
X-Men Origins : Wolverine et avant lui X-Men - l'Affrontement posent donc un précédent dont la Fox semble incapable de s'extirper. Les volets suivants corrigent en effet les incohérences ou en créent de nouvelles ! Le point de non retour est d'ailleurs atteint : la major ne semble plus vouloir faire d'efforts allant jusqu'à sous-entendre que les films sont liés mais n'ont pas à se respecter entre eux. Le spectateur doit donc accepter préalablement ce postulat inique : lorsqu'il va voir un film X-Men, il retrouvera peut-être des personnages déjà vus auparavant, interprétés par le même acteur ou pas, mais sans forcément le voir suivre une ligne de conduite établie par telle ou telle aventure avant lui. Une approche de plus en plus semblable à celle des comics, qui s'avère, avec le recul, un bon moyen de se renouveler et de proposer des choses nouvelles, sans avoir à prendre en considération quelques dix autres opus.

X-Men Origins ; Wolverine est donc le film le plus décrié de la saga X-Men. Il est à l'origine de nombreuses incohérences ! Pourtant, à toute chose, malheur est bon : sans lui, la saga aurait, en effet, pris une tournure bien différente. Sans ce ratage, Ryan Reynolds n'aurait jamais milité pendant plus de six ans pour faire une version non édulcorée de Deadpool.
Deadpool, premier film R-Restricted de la saga dépasse les espérances de la Fox. Avec son modeste budget de 58 millions de dollars, ce film fauché rapporte près de 750 millions de dollars dans le monde entier. Soit le meilleur score de toute la franchise ! Suite à ce triomphe, la Fox réalise enfin que Wolverine n'est pas le seul X-Man pouvant vendre. En plus d'officialiser Logan, troisième film de la trilogie centrée sur Wolverine et dernière apparition (a priori) d'Hugh Jackman dans le rôle, et de lui accorder également une classification R (cela a marché une fois, pourquoi pas deux ?), Deadpool 2 et 3 sont mis en chantier. Et il est impensable que la Fox fasse retour arrière et n'accorde pas aux suites des aventures du mercenaire déjanté un R-rated. La major se lance ainsi dans une direction opposée à celle prise par Disney et par Warner. Des films qui sortent du giron familial, moins coûteux mais également plus libres artistiquement, tout en gardant le noyau dur, les films intitulés X-Men, sous bonne garde. Une diversité appréciée et qui peut porter ses fruits, pour le plus grand plaisir des amateurs de comics. 
X-Men Origins : Wolverine est donc un navet de la pire espèce, mais son ratage aura au moins servi à permettre au genre à se régénérer par la suite ! Ce n'est donc pas le film qui est à saluer mais juste ses conséquences !

Blockbuster insipide, malgré le potentiel de ses personnages, X-Men Origins : Wolverine rate tout ce qu'il entreprend. Derrière sa volonté d'offrir au mutant griffu un passé digne de ce nom, il se perd dans des incohérences laborieuses, en plus de dénaturer honteusement de nombreux héros marveliens à commencer, paradoxe suprême, par celui qu'il est censé porter. Logan en ressort bien moins intéressant que dans les films qui ne portent pas son nom !

X-Men Origins : Wolverine est le navet honteux de toute la saga X-Men.

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