Les Vengeurs Ultimate 2

Les Vengeurs Ultimate 2
L'affiche du film
Titre original :
Ultimate Avengers 2
Production :
Marvel
Date de sortie USA :
Le 8 août 2006 (Vidéo)
Distribution :
Lions Gate Films
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Will Meugniot
Richard Sebast
Musique :
Guy Michelmore
Durée :
73 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Alors que les Vengeurs pensaient être débarrassés des Chitauris, ces derniers, placés sous les ordres de Reiser, tentent d’envahir le Wakanda...

La critique

rédigée par
Publiée le 28 avril 2019

Suite directe des (Les) Vengeurs Ultimate sorti en 2006, ce nouvel épisode débarque en France en DVD le 25 août 2009, soit près de 3 ans après les États-Unis. Au pays de l’Oncle Sam, sa sortie commerciale s'est faite, il est vrai, le 8 août 2006, six mois après le premier opus tandis qu'il a droit à une diffusion sur Cartoon Network le 21 octobre de la même année.

Les Vengeurs Ultimate 2 est donc le second titre de la série Marvel Animated Features composée de sept films (Les Vengeurs Ultimate en 2006, Iron Man en 2007, Docteur Strange en 2007, Next Avengers en 2008, Planète Hulk en 2010, Thor - Légendes d’Asgard en 2011) et deux courts-métrages (Hulk vs Wolverine en 2009 et vs Thor en 2009). Production collégiale de Marvel Animation, Lionsgate et MLG Productions, cette série de neuf opus a pour dessein de relancer la partie animée de l’univers Marvel, avec l’espoir assumé de concurrencer enfin DC Comics et ses productions de qualité dans ce domaine. À l’instar du premier film, le second narre ainsi les aventures des Vengeurs ou plus précisément celles des Ultimates. C’est en effet au début du troisième millénaire que Marvel fait un constat clair : pour relancer ses super-héros les plus anciens et emblématiques du XXème siècle, il doit leur insuffler un vent de renouveau. Il faut dire que tous ses personnages, aussi héroïques soient-ils, accusent pour certains d’entre-eux un âge canonique. Dès lors, si les protagonistes originaux poursuivent leurs aventures au sein de leurs productions respectives pour le plus grand plaisir des lecteurs fidèles, Marvel a besoin d’en capter de nouveaux. Tant et tant d’intrigues passées, de combats et d’aventures à devoir lire pour être à jour dans la mythologie pouvant rebuter ce nouveau lectorat, décision est dès lors prise de créer un nouvel univers où l’émergence des super-héros serait beaucoup plus contemporaine.

Joe Quesada (rédacteur en chef de Marvel Comics) et Bill Jemas (président de Marvel Entreprise) décident ainsi la création de l’univers « Ultimate », pouvant également être considéré comme la Terre-1610. Ils commencent tout d’abord avec une valeur sûre, Spider-Man (Ultimate Spider-Man 2000) héros incontournable de tous les univers Marvel. Au vu du succès rencontré, ils déclinent ensuite le concept avec les mutants (Ultimate X-Men 2001), Les Vengeurs (Ultimates 2002) et même plus tard Les Quatre Fantastiques (Ultimate Fantastic Four 2004). Si certains des Vengeurs (Hulk et Black Widow) apparaissent déjà aux côtés de Spider-Man dans la série Ultimate Marvel Team-Up, le reste de l’équipe est encore à réinventer. Joe Quesada propose alors cette ambitieuse mission, - et grand bien lui en a pris ! - à Mark Millar, qui officie déjà sur Ultimate X-Men, et Brian Hitch. Les deux britanniques férus de comics ont, en effet, chacun leur tour déjà œuvré brillamment auprès de la distinguée concurrence et se voir offrir la chance de recréer un univers Marvel ne se refuse pas ! Le résultat est sans appel, les personnages sont tour à tour cyniques, torturés, jaloux, violents… tout simplement humains. C’est une véritable réussite.

Inspiré du comics, le premier film Les Vengeurs Ultimate ne parvient toutefois pas à le respecter, notamment en raison de son format court. Pour ce second numéro, les scénaristes s’émancipent et décident donc de créer une histoire plus ou moins originale.
Greg Johnson, qui a déjà officié pour Marvel sur les séries animées Iron Man et X-Men : Évolution et tient ici la plume en s’inspirant du travail de Millar, qui participe tout de même au projet mais de façon mesurée, tente ainsi de ne pas reproduire les erreurs du premier opus, notamment en approfondissant les blessures émotionnelles des protagonistes.
À la réalisation, est formé un duo composé de Will Meugniot et Richard Sebast. Le premier est principalement connu pour la série animée Stargate : Infinity (2002) et le téléfilm d’animation Time Kid (2004) ; le second est lui au générique de L’Incroyable Hulk (série de 1996) après des débuts comme scénariste sur Les Aventures de Bernard et Bianca.

L’histoire offre pléthore de super-héros. Le premier d’entre eux, Captain America, est ici en proie à ses vieux démons, ressassant les combats passés qui le tourmentent : il fait fi de toute retenue et cherche sans cesse l’affrontement avec l’ennemi. Créé par Jack Kirby (dessinateur) et Joe Simon (scénariste), le personnage apparaît pour la première fois dans son propre comic book Captain America Comics #1 le 20 décembre 1940 aux États-Unis. Dans sa version Ultimate, Cap trouve son origine au sein du programme de super-soldat américain pendant la seconde guerre mondiale face à la menace nazie. Congelé dans l’Atlantique Nord après avoir déjà sauvé le monde, il est retrouvé par le S.H.I.E.L.D. et devient, après décongélation, le meneur des Vengeurs.

L’équipe des Vengeurs Ultimate compte dans ses rangs Giant-Man aka Hank Pym, un scientifique de génie cherchant la reconnaissance par tous les moyens. Comme son nom l’indique, il peut augmenter sa taille de façon gigantesque, mais également la réduire de manière tout aussi extraordinaire pour devenir Ant-Man, un second costume qu’il n’aime guère endosser tant son égo s’y sent à l’étroit. Créé par Stan Lee (scénariste) et Jack Kirby (dessinateur) Henry « Hank » Pym apparaît pour la première fois en janvier 1962 dans le numéro 27 du Comic Book Tales to Astonish. Il commence son expérience héroïque sous les traits d’Ant-Man avant de grandir et d’endosser le costume de Giant-Man. Dans sa version Ultimate, l’accent est mis sur sa soif de reconnaissance scientifique qui l’amène à des excès de colère dont est victime son épouse Janet Van Dyne. Créée par le même illustre duo que son époux, elle apparaît pour sa part dans le numéro 44 du Comic Book Tales to Astonish en juin 1963. Capable de réduire également sa taille jusqu’à deux centimètres et de se voir dotée d’ailes à chaque transformation, ce qui lui octroie le nom de La Guêpe, elle fait face dans l’univers Ultimate à la violence de son mari. Cette relation conflictuelle, pierre angulaire du Comic Book Ultimates, n’a toutefois pas été suffisamment exploitée dans Les Vengeurs Ultimate. Giant-Man et La Guêpe y sont juste montrés au bord du divorce suite à la jalousie exacerbée du premier. Cet aspect du personnage ainsi que sa vie de couple qui sont autant de points forts du comics apparaissent fort heureusement bien plus dans ce second numéro, même si cela ne se produit que trop tardivement. Devant se baser sur le scénario du premier film, le triangle amoureux qu’ils sont censés composer avec Captain America n’a donc pas lieu d'être, celui-ci s’étant amouraché de la Veuve Noire. Le destin réservé à Hank Pym après avoir réalisé un véritable acte d’amour désintéressé laisse toutefois perplexe le spectateur, tant l’émotion ressentie par le reste de l’équipe semble minime et son acte repoussé au second plan de ce final.

Natasha Romanoff, ou Veuve Noire lorsqu’elle enfile sa combinaison moulante, tente dans cette aventure de séduire le super soldat Steven Rogers tout en appliquant à la lettre les ordres du S.H.I.E.L.D. Sortie de l’imaginaire du duo Stan Lee Don Rico et dessinée par Don Heck en avril 1964 dans le numéro 52 Comic Book Tales of Suspense, elle démarre sa carrière en qualité d'ennemie d’Iron Man en pleine guerre froide, avant de changer de camp et de combattre sous la bannière étoilée. 
Dans la série Ultimates, après avoir œuvré aux côtés des Vengeurs, La Veuve Noire trahit l'équipe et rejoint le groupe des Libérateurs. Le développement du personnage est donc bien plus complexe dans le comic dont est inspiré le film. D’ailleurs, dans la version papier, son jeu de séduction a pour objectif stratégique un Iron Man sous le charme, pour arriver à ses fins et trahir l'équipe. Ici, et malgré ses interventions auprès de Captain America, elle est malheureusement reléguée au second plan comme d’autres, victime collatérale d’un format décidément trop court.

Moins effacé que dans le premier numéro, Tony Stark prend, quant à lui, de l’assurance et met sa vie en péril pour sauver le monde avec l’aide d’Ant-Man. Créé par le scénariste Stan Lee, dessiné par Don Heck et Jack Kirby, le tout sous la houlette de Larry Lieber, l’homme de fer apparaît pour la première fois dans le 39ème numéro du comic book Tales of Suspense en mars 1963 avant d’obtenir en 1968 son propre titre avec The Invincible Iron Man. Milliardaire séducteur, son temps à l’écran est plus important et ses actions plus périlleuses et déterminantes que dans la première aventure des Vengeurs.

Ennemi ou ami, Hulk est une nouvelle fois de la partie. Drogué par un savant du S.H.I.E.L.D. pour pouvoir rester enfermé dans le corps du Dr Bruce Banner, il est déterminant dans la sauvegarde new-yorkaise. Créé en 1962 par l’inévitable duo Stan Lee (scénariste) et Jack Kirby (dessinateur), Hulk a directement droit à son propre comics The Incredible Hulk. Le Dr Bruce Banner y est accidentellement exposé à une forte dose de rayons Gamma lors d’une expérience qui tourne mal. Dès lors, à chaque fois qu'il est poussé à bout, il se transforme en colosse vert de plusieurs mètres de haut, à la puissance et la résistance exceptionnelles : le Titan Vert. Version moderne de Dr Jekill et Mr Hyde, sa rage et sa force lui permettent de rejoindre tour à tour les Vengeurs et les Défenseurs malgré les dommages collatéraux inhérents au faible intellect dont est pourvu le colosse.

Toute équipe sans dieu asgardien n’est pas une équipe de Vengeurs digne de ce nom ! De retour comme le reste de ses camarades, Thor se voit interdit par son père de venir en aide à ses amis prétextant que les problèmes de Midgard ne concernent que ses habitants. Il ne l’entend fort heureusement pas de cette oreille et intervient à temps pour préserver l’espoir d’une victoire.
Thor, armé de son fidèle Mjöllnir, apparaît pour la première fois aux États-Unis en août 1962 dans le Comic Book Journey Into Mistery #83. Bien qu’il fasse partie des plus anciens héros de Marvel, il faut patienter en France jusqu’en août 1971 et une publication dans le magazine Eclipso pour le voir enfin pointer le bout de son marteau. Dès le début, le succès du personnage est tel que le Comic Book américain change de nom après 125 numéros pour devenir The Mighty Thor. Dans sa version Ultimate, Thor passe pour un gourou New Age militant pour l’écologie et la paix avant de prouver au monde entier l’étendue de ses pouvoirs.

Pour tenter de diriger tous ces héros sous l’égide du S.H.I.E.L.D., qui de mieux qu’un directeur borgne !
Nick Fury, créé par Stan Lee et Jack Kirby (encore eux) apparaît pour la première fois aux États-Unis en mai 1963 dans le Comic Book Sgt. Fury and his Howling Commandos. À l’époque, il n’est que sergent, caucasien, et sort de la Seconde Guerre mondiale. Au début des années 2000 pour la version Ultimate, il devient un afro-américain qui ressemble volontairement à Samuel L. Jackson et se charge de créer une équipe de héros, usant pour cela de moyens plus ou moins contestables, comme relâcher un Hulk déchaîné pour permettre aux Ultimates de devenir indispensables. Dans ce film, il chapeaute la mission du mieux possible malgré les tensions qui naissent au sein des Vengeurs. Son personnage est toutefois bien plus lisse, même s’il est assez adroit en diplomatie et géopolitique avec le représentant du Wakanda.

Nouveau roi de ce pays d’Afrique - secret et hautement avancé technologiquement - après l’assassinat de son père, T’Challa cherche à obtenir des informations sur l’auteur de ce crime auprès du S.H.I.E.L.D., mais sans aide, son peuple étant réfractaire à toute alliance avec des étrangers. Créé en 1966 par Stan Lee et Jack Kirby, Black Panther apparaît dans Fantastic Four#52 en Juillet 1966, il est le premier super-héros noir d’envergure et le seul nouveau héros de ce film. Dans cette adaptation issue de l’univers Ultimate ,T’Challa est un combattant féroce animé par la vengeance, mais son ouverture d’esprit lui permet de finalement d’accepter l’aide des Vengeurs face à leur ennemi commun Herr Kleiser.

Adversaire de Captain America lors de la Seconde Guerre mondiale, cet extraterrestre métamorphe chitauri en costume de nazi, a déjà tenté d’envahir le Wakanda pour s’emparer de sa réserve de vibranium. Créé en juillet 2003 par Mark Millard et Bryan Hitch pour le numéro 10 d’Ultimates, Herr Kleiser a ici tout ce qu’il faut pour être un super-vilain. Sanguinaire et dénué de toute once d’humanité - normal il n’est pas humain - il est presque caricatural dans son comportement. Or, pour que des héros puissent jouer leurs partitions avec tambours et trompettes, il faut un adversaire digne de ce nom... ce qu'il n'est pas vraiment. Seules capacités intéressantes du personnage : sa technique de régénération le rendant presque indestructible et la possibilité pour lui de transformer ses bras en armes de poing, donnant l’impression au spectateur de se trouver face à une version animée d’un T-1000 combattant un T-800. Ses compatriotes sont donc des Chitauris, une race guerrière hybride entre aspect cybernétique et organique, très développés technologiquement. Ils fonctionnent comme une ruche et sont commandés par un vaisseau mère qui reste traditionnellement en retrait lors des combats.

Les scénaristes n’ont donc pas fait preuve d’une imagination débordante en s’inspirant d’œuvres existantes. D’ailleurs, la victoire finale avec l’explosion d’un vaisseau mère mettant en échec une invasion mondiale rappelle également d’autres films, à moins qu’il ne s’agisse là que de clins d’œil aux cinéphiles. Mais il n’est pas interdit d’en douter... Ce scénario est donc somme toute assez simple : des gentils qui ne s’entendent pas et sont influencés par leurs pulsions personnelles, des méchants aussi laids qu’inefficaces, puis l’invasion tant redoutée survient et les héros travaillent de conserve pour vaincre l’ennemi. Dès lors, bien que les scénaristes aient tenté de nouvelles choses en créant une histoire presque de toute pièce, ou tout du moins en ne suivant pas celle du Comic Book, la trame ressemble beaucoup trop à celle du premier film pour véritablement convaincre. 

L’histoire débute, en effet, par la même scène - issue du premier numéro du Comic Book Ultimates - que dans le premier film : Seconde Guerre mondiale, dernier combat de Captain America avant de finir en glaçon. Il s’agit en fait d’un rêve car le super soldat est obnubilé par son vieil ennemi, Herr Kleiser, qu’il a déjà tué deux fois lors de la guerre. Ainsi, lorsque T’Challa débarque au S.H.I.E.L.D. pour obtenir des informations sur le même nazi, assassin de T‘Chaka, son défunt père, le premier contact avec Cap est plutôt musclé. Ces deux protagonistes représentent alors bien le thème de la vengeance abordé dans l'opus. Ils finiront, après s’être apprivoisés, par vaincre leur ennemi commun. La deuxième trame suivie dans l'opus et porté par le couple Pym, n'est autre que la jalousie, qu’elle soit vis-à-vis de la réussite ou de la passion amoureuse. Enfin, le troisième sujet inhérent à chaque film de super-héros recoupe la bravoure, le courage et le dépassement de soi. Chaque personnage y est, il est vrai, confronté. Captain America et Black Panther gèrent leur soif de vengeance, Thor enfreint l’ordre de son dieu de père pour sauver ses amis après sa vision de leur mort, Hulk parvient à se maîtriser pour combattre les Chitauris, Giant-Man met son égo de côté pour sauver la femme qu’il aime…
Au global, les trois thèmes portés sont tant bien que mal maîtrisés même s'ils sont bien évidemment tous tributaires de la durée trop courte de l'aventure...

Côté dessin, l’animation n’offre aucune innovation par rapport au premier film. Dans les deux cas, seule une datation au carbone quatorze peut permettre d’affirmer qu’ils ont été produits en 2006, tant le spectateur peut penser être en train de visionner un film des années soixante-dix. Ces deux opus sont clairement, sur cet aspect là, les moins réussis de la série Marvel Animated Features. À leur décharge, il s’agit également des deux premiers de la série...
Côté musique, Guy Michelmore est de retour pour ce nouvel épisode des Vengeurs. Il y apporte peu de nouveautés et les thèmes héroïques sont les mêmes que pour le premier épisode, une solution tout à fait normale pour conserver une cohérence artistique. Le compositeur réédite d’ailleurs la manœuvre avec les six épisodes suivants de la série Marvel Animated Features.

Sorti seulement six mois après le premier film, Les Vengeurs : Ultimate 2 tente de s’écarter du Comic Book Ultimates dont il s’inspire en créant plus ou moins une histoire originale. Le résultat, perfectible, permet au spectateur profane de s’offrir une porte d’entrée dans l’univers Marvel. Le fan, lui, la refermera aussitôt.

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