« We Love Disney », la Parole aux Artistes !
L'article
Lundi 25 novembre, Chronique Disney s'est rendu à la soirée de lancement de l'album We Love Disney, projet musical encore jamais vu, puisque c'est, en effet, la toute première fois que sort en France un disque de reprises des plus grands succès du studio. Cette initiative revient au label Mercury / Universal, avec, évidemment, l'accord de Disney pour l'utilisation des textes et musiques. Au cours de la soirée, les représentants de la maison de disques ont d'ailleurs précisé que, si succès il y avait (et force de constater qu'avec 300 000 mises en place en magasins, Universal y croit !), un second opus serait envisagé.
En attendant, les 17 titres choisis pour ce premier album s'enchainent chronologiquement sur le CD, de Blanche Neige et les Sept Nains à La Reine des Neiges, et sont portés par une quinzaine d'artistes connus dans l'hexagone. S'y retrouvent ainsi Élodie Frégé, Thomas Dutronc, Nolwenn Leroy ou encore Emmanuel Moire. Ce soir-là, une partie d'entre eux étaient même présents, l'occasion pour les fans et les médias invités de converser avec eux, dans une ambiance feutrée, conviviale et au son de l'album, diffusé pendant toute la soirée dans la salle.
Retrouvez ci-dessous les interviews d'Anaïs Delva (également voix Française d'Elsa, la Reine des Neiges), Camille Lou, Élodie Frégé, Zaho et Nolwenn Leroy.
C'est réunies, tout d'abord, que Chronique Disney rencontre Anaïs Delva, notre Reine des Neiges française et Camille Lou, chanteuse notamment vue dans 1789, les Amants de la Bastille, artistes toutes deux très complices. Elles reprennent respectivement Libérée, Délivrée, extrait de La Reine des Neiges et La Belle et la Bête (en duo avec Garou), chanson éponyme du film.
[Chronique Disney] Anaïs, vous clôturez le CD avec la chanson Liberée, Délivrée, tirée de la bande originale de La Reine des Neiges, est-ce une pression plus forte que de porter sur ses épaules un titre encore inconnu du public ?
[Anaïs Delva] Ah non ! C'est un cadeau, vraiment, et puis cette chanson est magnifique ! Sur le CD, la version que vous allez entendre n'est pas la même que celle présente dans le film et que vous entendrez au cinéma. La réorchestration est plus pop, plus punchy par rapport à l'originale.
[Chronique Disney] Vous venez toutes les deux du milieu de la comédie musicale, tout comme Maeva Méline, voix française de Raiponce. Disney semble faire de plus en plus appel à ce type de profils pour doubler ses personnages, en dialogues comme en chansons. Comment expliquez-vous cela ?
[Anaïs Delva] Sur un casting, là en l'occurrence pour Disney qui cherchait des voix, généralement, les personnes appelées ne le sont jamais par hasard. Il faut savoir donner de la voix et jouer correctement, et dans le milieu de la comédie musicale, des chanteurs comédiens, il n'y a que ça ! Par contre, même si nous sommes nombreux, nous restons en concurrence avec d'autres profils, et le choix reste toujours objectif : il se fait à la suite de nombreuses écoutes et essais !
[Camille Lou] Et puis certains doubleurs ne sont pas des chanteurs, pourtant ils s'en sortent très bien. Dany Boon dans La Reine des Neiges a du se prêter à l'exercice et il s'en sort remarquablement bien.
[Chronique Disney] Camille, vous chantez vous aussi sur ce projet, en livrant une nouvelle interprétation d'Histoire Éternelle, l'hymne de La Belle et la Bête. Ce thème a été repris maintes et maintes fois par des artistes populaires (Céline Dion, Liane Foly ou Patrick Fiori pour ne citer qu'eux). Comment arrive-t-on à se détacher de toutes ces versions pour proposer une interprétation personnelle ?
[Camille Lou] Je connaissais déjà la chanson, mais j'ai quand même voulu la réécouter plusieurs fois. Ensuite, je l'ai chantée le plus sincèrement possible, en laissant parler ma propre émotion par rapport à mon ressenti. Je ne pense pas qu'il faille réfléchir beaucoup pour livrer quelque chose de personnel. Le fait que ce soit un nouveau duo (avec Garou, NDLR) permet aussi de donner à l'ensemble quelque chose d'inédit.
[Anaïs Delva] Et puis l'émotion sur une chanson comme ça, on l'a de toute façon. C'est tellement bien composé et bien écrit que cela fonctionne instantanément. Essayez de chanter du Disney chez vous, vous verrez !
Chronique
Disney s'est ensuite dirigé vers une Élodie Frégé tout sourire,
manifestement ravie de faire partie de l'aventure. Elle reprend Un Jour mon
Prince Viendra, premier single sorti il y a quelques semaines.
[Chronique Disney] Votre reprise a été choisie comme premier extrait pour promouvoir l'album, c'est plutôt flatteur !
[Élodie Frégé] C'est plutôt osé surtout ! Ce n'est quand même pas la chanson la plus gaie.
[Chronique Disney] Justement, beaucoup d'internautes ont été assez surpris par cette nouvelle réorchestration, teintée de mélancolie, presque fataliste. Elle donne au morceau une toute autre signification…
[Élodie Frégé] C'est vrai ! Quand je suis entrée en studio et que j'ai découvert l'arrangement, avec ses cordes dissonantes, je me suis dit que c'était une très bonne idée. Cette chanson est pleine d'espoir, mais l'espoir, on l'oublie souvent, est toujours contrecarré par un autre sentiment, la désillusion. Je pense en plus que la chanson peut-être comprise de très nombreuses façons ; son prince n'est pas là, ou il est peut-être parti (rires).
[Chronique Disney] On retrouve aussi une partie de votre univers musical dans cette version.
[Élodie Frégé] J'espère, j'avais aussi envie de me l'approprier, et je ne l'ai pas chantée avec des étoiles dans les yeux mais avec une boule au ventre. Il faut aussi se rappeler que ces paroles viennent d'une toute jeune fille dans le film ; en chantant cela, à 32 ans, le rendu ne peut pas être le même. L'originale est une chanson plutôt lyrique, chose que je n'aurais de toute façon pas pu faire, ou alors en la prenant de très, très haut, et je ne pense pas que cela soit ce que l'on attendait de moi.
[Chronique Disney] Pourquoi le clip possède lui aussi ce rendu très sombre ?
[Élodie Frégé] La réalisatrice a voulu donner un visuel désenchanté, tout en gardant de jolies images et quelques clins d'œil au film comme les petits oiseaux. Il y a malgré tout beaucoup de beauté dans ce clip, et je ne parle pas de moi ! (rires).
Chronique Disney poursuit son tour des artistes avec Zaho qui livre sur l'album L'Histoire de la Vie.
[Chronique Disney] Zaho, le public a l'habitude de vous entendre dans un registre plus urbain. Vous n'avez pas été surprise qu'on vous propose la reprise de l'ouverture du Roi Lion ?
[Zaho] On ne m'a pas imposé cette chanson, c'est moi qui l'ai choisie ! Quand j'ai pris connaissance du projet, j'étais sceptique, puis j'ai découvert la direction musicale et les premières reprises comme celle de Thomas Dutronc, et j'ai été conquise. L'Histoire de la Vie n'était ainsi pas dans la liste au départ, mais j'ai insisté pour qu'ils l'ajoutent parce que je voulais absolument la chanter !
[Chronique Disney] Le phrasé de cette reprise est plus haché, cassé que sur l'original. Est-ce volontaire ?
[Zaho] Je ne m'en étais pas rendu compte, mais c'est sans doute lié à ma façon de chanter, à mon univers musical justement, où on a l'habitude de beaucoup décomposer les mots.
Nolwenn Leroy est la dernière à accueillir Chronique Disney, très énergique, elle avoue tout de go puis à maintes reprises être une vraie fan des studios Disney.
[Chronique Disney] Pourquoi avez-vous souhaité vous investir sur ce projet en interprétant Quand On Prie la Bonne Étoile ?
[Nolwenn Leroy] Je voulais rendre hommage à l'esprit Disney, à ce côté un peu désuet qu'on aime quand on se plonge dans les premiers grands classiques. Cette chanson date des premiers classiques, quand la légende du studio se construisait. C'est également devenu un symbole. Je tenais à cette reprise aussi parce que même si on l'appelle couramment « la chanson de la fée bleue », la version originale est chantée par une voix masculine, par Jiminy Cricket, donc ma petite touche c'est d'y apporter ma voix féminine.
[Chronique Disney] Pas trop dur de remettre au gout du jour une chanson de 1940 ?
[Nolwenn Leroy] Il faut, je pense, ne pas trop modifier certaines chansons qui sont devenues de vrais monuments, même si techniquement, elles sont très dures à chanter. On est tenté de changer la tonalité pour gommer cet aspect désuet, mais si on change trop la chanson, on perd ce coté magique qui se transmet de génération en génération. Vous savez, comme beaucoup, j'ai grandi avec Disney, donc je pense qu'il faut aborder ce projet avec beaucoup d'humilité, car chez Disney, rien n'est jamais laissé au hasard, donc on fait dans les règles de l'art et on se met au service de ces sublimes mélodies.
[Chronique Disney] Cet extrait est une des séquences clés du film Pinocchio. Vous en souvenez-vous ?
[Nolwenn Leroy] Oui, c'est encore ancré dans ma tête, comme tout le reste du film. Les Disney, depuis petite, je les ai tellement regardés, je me souviens, j'avais toutes les VHS et les bandes s'usaient à force de passer les cassettes dans le magnétoscope. Idem pour les disques qui se rayaient mais que je rachetais sans cesse parce que j'avais ce besoin, presque, d'écouter ces mélodies magnifiques dans ma chambre. Enfant, je me suis construite à travers de nombreux films et musiques Disney, c'est tellement plus que ce qu'on imagine au premier abord.