Everglades, Monde Mystérieux

Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met, en effet, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire, L'île aux phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages (Everglades, Monde Mystérieux en étant le dernier) avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le désert vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures.

Everglades, Monde Mystérieux présente de fabuleux prédateurs en la personne des alligators. Le spectateur assiste ainsi médusé à la chasse de ces incroyables tueurs dont rien ne résiste aux dents. L'animal apparaît vite tout puissant, sans aucune espèce en capacité de le menacer. Pourtant, l'apparence est bien trompeuse : le documentaire démontre en effet comment la nature ne laisse jamais une créature sans prédateur. Si l'alligator est intouchable une fois mature, il est, il est vrai, très vulnérable de sa naissance à son adolescence. Entre les animaux ovipares, comme la moufette, et les dévoreurs friands de petits reptiles, tel le raton laveur, peu d'alligators atteignent, en fait, l'age adulte. Et c'est toute l'espèce de ces êtres redoutables qui s'en trouve régulée, dans un parfait équilibre écologique.

Everglades, Monde Mystérieux bénéficie d'images tout simplement fabuleuses. L'approche des alligators est spectaculaire et bluffante d'authenticité, sans être dénuée d'humour tels des plans qui donnent l'illusion de voir les reptiles gravir un escalier lorsqu'ils changent tout simplement de plans d'eau.

Parfaite réussite tant artistique que commerciale, Everglades, Monde Mystérieux s'inscrit dans la droite ligne des ses prédécesseurs de la série des True-Life Adventures. Ses résultats finissent de convaincre Walt Disney de passer à la vitesse supérieure et d'exploiter sa série animalière en long-métrage. Le premier opus de ce format sera Le désert vivant.