Brave Mécanicien
Titre original : The Brave Engineer Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 3 mars 1950 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Jack Kinney Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Les trains de Casey Jones arrivent toujours à l'heure, en dépit des obstacles ou de leurs ennuis mécaniques... |
La critique
Brave Mécanicien marque à la fois une continuité avec ce qui a été fait dans les films d'anthologie des années 40 mais aussi une nouvelle mode dans les cartoons des années 50 : celles des courts-métrages expérimentaux ne se basant pas sur les personnages historiques des studios mais plutôt en adaptant le folklore américain.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le studio au château enchanté s'attaque aux légendes du folklore U.S. Que cela soit en animation (Pecos Bill, Johnny Pépin de Pomme, Mighty Casey, Paul Bunyan et même Benjamin Franklin) ou en "live" (Davy Crockett, Texas John Slaughter, Daniel Boone...), Walt Disney, a, en effet, lui-même initié ces productions, fruits d'une passion qu'il entretenait pour ces histoires aux relents patriotiques évidents. Le Maître décédé, il faut attendre 1995 pour voir sa signature revenir sur le terrain des légendes américaines, abordées dans un film "live", Les Légendes de l'Ouest où le spectateur retrouve des héros comme Pecos Bill ou Paul Bunyan.
Ici, Brave Mécanicien adapte la légende de Casey Jones : de son vrai nom, Jonathan Luther Jones, né le 14 mars 1863. C'est ainsi enfant qu'il obtient son surnom de "Cayce" qu'il change un peu plus tard en "Casey". Une fois adulte, il devient il est vrai conducteur de train pour l'Illinois Central Railroad. Il meurt le 30 avril 1900 alors qu'il conduisait un train de passage, le Cannonball Express, ce dernier rentrant en collision avec un convoi de marchandise. La légende raconte qu'il a tenté d'arrêter le train afin de sauver des vies faisant de lui, de part sa mort dramatique, un héros américain. Une chanson est alors composée à sa gloire, The Ballad of Casey Jones, avec une musique d'Eddie Newton et des paroles de T. Lawrence Seibert. Elle sert d'ailleurs d'inspiration au cartoon des studios Disney.
Brave Mécanicien se base donc sur la fameuse légende mais l'édulcore en ne faisant pas mourir le personnage à la fin. Il change également quelques faits comme le lieu de l'accident. Néanmoins, il s'amuse avec tous les poncifs des conducteurs de train. L'un des gags les plus drôles est assurément la jeune fille attachée aux voies par un bandit, criant comme une furie avec les jambes qui se balancent. Le cartoon s'amuse tout autant avec les délinquants entre les détrousseurs et les dynamiteurs qui font sauter les ponts. Les artistes utilisent alors tous les trucs de l'animation pour montrer à quels points Casey pousse la machinerie à fond pour de regagner le temps perdu.
Il sera noté que le personnage de Casey Jones a servi, avant cela, d'inspiration à un ancien personnage de Disney : le fameux train Casey Junior qui apparait dans les longs-métrages Dumbo et Le Dragon Récalcitrant et qui servira aussi d'inspiration aux attractions qui peuvent être vues à Disneyland à Anaheim et Disneyland Paris.
Brave Mécanicien rappelle aussi beaucoup le cartoon Casey, à la base, partie intégrante du long-métrage d'animation sorti le 15 août 1946, La Boite à Musique. Au-delà du fait qu'il s'agit ici également d'un personnage de folklore américain, il possède exactement le même style d'animation et partage le même narrateur, Jerry Colonna.
Brave Mécanicien est au final un cartoon sympathique qui pêche toutefois à rendre vraiment attachant le personnage de Casey Jones tant il a trop recours à la dérision.