Donald et la Sorcière
Titre original : Trick Or Treat Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 10 octobre 1952 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Jack Hannah Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) en France : | Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Alors qu'en période d'Halloween, Donald s'amuse à faire peur - pour de rire - à ses neveux, la sorcière Hazel décide de lui donner une leçon... |
La critique
Donald et la Sorcière est d'abord l'occasion de retrouver à l'écran les trois espiègles neveux de Donald, Riri, Fifi et Loulou.
Huey, Dewey et Louie (leurs noms anglais) apparaissent pour la première fois dans la galaxie Disney dans une des bandes dessinées hebdomadaires de Donald, le 17 octobre 1937. Adaptée au cinéma le 15 avril 1938, sous le titre Les Neveux de Donald, elle voit Della Duck confier ses rejetons pour quelques jours à son frère Donald. Dès lors, ils ne le quitteront plus ! Leur carrière cinématographique est d'ailleurs étonnante tant elle est prolifique. Ils y réservent des mauvais tours pendables à leur oncle au cours de plus d'une vingtaine de cartoons. Au contraire du grand écran où elle demeure linéaire, leur personnalité évolue profondément en bande dessinée. D'abord facétieux puis farceurs, ils s'assagissent, en effet, en intégrant les Castors Juniors. Ils vivent alors de nombreuses aventures dans les journaux dans un premier temps avec Donald, puis avec leur autre oncle de renommée mondiale, Picsou. Leur popularité offre, en outre, un tel potentiel qu'en plus du cinéma et de la BD, ils investissent également la petite lucarne pour de grands rôles (La Bande à Picsou, Couacs en Vrac) ou de plus petits (Mickey Mania, Disney's Tous en Boite).
Donald et la Sorcière est ensuite le seul cartoon à mettre en vedette un personnage qui, bien que sa carrière ne se limite qu'à une apparition dans toute sa carrière, s'ancre instantanément dans l'inconscient collectif des spectateurs. La sorcière Hazel devient, en effet, dès sa première scène extrêmement populaire. Cette malicieuse magicienne, redresseuse de tord à ses heures, apporte, il est vrai, aux neveux de Donald l'aide idéale pour lui donner une leçon et obtenir en retour de précieuses friandises. Ses pouvoirs magiques transforment ainsi la vie du canard en cauchemar halloweenesque où l'humour demeure bien sûr omniprésent. Hazel, dont le capital-sympathie est déjà immense de par le talent de sa doubleuse June Foray, voit son aura renforcé par son compagnon attitré, un balai "de locomotion" doué de raison : Beelzebub. Parfait personnage de pantomime, il devient lui aussi particulièrement populaire auprès du public américain. Si, contre toute attente, Disney n'utilisera plus Hazel et Beelzebub, son concurrent Warner surfe lui sans vergogne sur la dynamique créée. Il sort dans la foulée une adaptation du personnage répondant au même nom et reprenant la même voix ; seule en fait son apparence diffère sensiblement, histoire sans doute d'éviter un procès en sorcellerie (ou plus prosaïquement en plagia).
Donald et la Sorcière est enfin le seul cartoon de tout le catalogue Disney à faire clairement allusion à la fête d'Halloween. Rien d'étonnant dès lors à le voir bénéficier pour cela d'une qualité d'ensemble particulièrement remarquable. Une chanson est, par exemple, spécialement écrite pour lui par Paul Smith. Trick or Treat, entonnée en début et fin d'oeuvre, est ainsi le genre de ritournelle qui, à l'image d'It's a small world, reste agréablement dans la tête une fois entendue. Elle ouvre d'ailleurs le cartoon de manière impressionnante avec un visage de Donald peint sur un mur, effrayant à bien des égards. Le reste du récit reprend, quant à lui, de petites touches d'épouvantes "bienveillantes" tels des objets qui bougent tout seul, des fantômes à foison ou des citrouilles horrifiantes.
Donald et la Sorcière est à la fête d'Halloween ce que Le Noël de Mickey est à celle de Noël : l'œuvre par excellence ! Une pépite à savourer.