Elena et le Secret d'Avalor
Le synopsis
Sofia découvre que la princesse Elena est prisonnière de son amulette. Elle se rend donc dans un lointain royaume afin de la libérer et lui permettre de reprendre les rênes d'Avalor... |
La critique
Elena et le Secret d'Avalor est un téléfilm crossover entre les séries Princesse Sofia et Elena d'Avalor. Il sert également d'introduction à la seconde série.
Princesse Sofia est une série Disney Junior qui a débuté le 18 novembre 2012 avec le téléfilm Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse. Déjà trois saisons ont été diffusées, sachant qu'une quatrième est sur les rails et que deux téléfilms hors-série ont été réalisés : Princesse Sofia : Au Royaume des Sirènes en 2013 et Princesse Sofia : La Malédiction de Princesse Eva en 2014. Princesse Sofia raconte ainsi comment la petite Sofia voit sa vie chamboulée lorsque sa mère épouse le Roi Roland II et qu'elle part vivre dans le royaume imaginaire d’Enchancia. La toute jeune fille devient alors princesse et se doit d’apprendre, en effet, les us et coutumes de la cour. Grâce à son bijou magique, l'amulette d'Avalor, cadeau du roi Roland II, elle peut désormais parler aux animaux et rencontrer les princesses Disney qui lui seront toujours de bon conseil. Au fil des épisodes, elle retrouve ainsi, une à une, les descendantes royales des précédents longs-métrages Walt Disney Animation Studios ou Pixar.
Elena d'Avalor est, à la différence de sa petite sœur, une série Disney Channel. Diffusée à partir du 22 juillet 2016, elle propose pour la première fois chez Disney une princesse latino-américaine mettant en avant beaucoup d'éléments de la culture, du folklore, de l'ambiance et de la musique de l'Amérique du Sud. Ravie des résultats obtenus, la chaîne en est, en 2017, déjà à la commande d'une deuxième saison. La série raconte ainsi comment Elena, qui vient de récupérer son trône face à une reine tyrannique, apprend à régner au jour le jour. Elle est aidée dans sa tâche par ses amis notamment le garde royal Gabe et sa meilleure amie Naomi. Elena espère donc, quand elle sera suffisamment mature, devenir la Reine d'Avalor et succéder ainsi à ses parents sur le trône.
Elena et le Secret d'Avalor est en réalité une grande première pour Disney Television Animation : il s'agit, en effet, du tout premier téléfilm qui mélange deux séries. Si plusieurs séries s'étaient déjà rencontrées par le passé, elles le faisaient jusqu'à maintenant dans des épisodes normaux et non dans un long-métrage indépendant. Qui plus est, par rapport à de nombreux épisodes spéciaux diffusés sur Disney Channel ou Disney Junior, d'une durée moyenne de quarante-cinq minutes, ici le téléfilm affiche soixante-trois minutes au compteur, prenant donc le statut de vrai long-métrage. Son récit est en outre curieusement construit. Il dispose en effet deux débuts comme si le téléfilm avait été prévu pour être le pilote de la nouvelle série Elena d'Avalor avant qu'il ne soit décidé de repousser sa diffusion et de lancer la série avant lui. Le prologue du premier épisode reprend d'ailleurs des images du téléfilm dont la diffusion est à l'époque inédite ! Pour retomber sur ses pattes, le téléfilm acquiert donc un début et une fin rajoutées où le téléspectateur voit Elena raconter son passé à son amie Naomi. Mais la ficelle est trop grosse pour ne pas se voir...
Elena et le Secret d'Avalor subit le même grand reproche que la série Princesse Sofia : sa qualité technique est véritablement exécrable. Les décors, même jolis dans leur forme et leur couleur, affichent des textures calamiteuses et font trop souvent parent pauvre de l'animation. Il est évident que le budget est trop serré et ne permet pas de faire des prouesses Il en est de même pour les personnages, surtout secondaires, dont l'animation est tout bonnement bâclée. Si les personnages de Princesse Sofia n'ont pas évolué, la différence se voit néanmoins par rapport à ceux d'Elena d'Avalor. Le bond technique et visuel est clair et net. Ceux de la première série affichent un rendu vraiment numérique là où les petits nouveaux apparaissent bien plus naturels. De plus, le design des personnages d'Elena d'Avalor, notamment sur les visages, se rapproche de celui des personnages humains des Walt Disney Animation Studios montrant clairement qu'il s'agit là d'une production Disney.
Elena et le Secret d'Avalor s'en sort en revanche beaucoup mieux sur l'histoire contée. En dehors de son double démarrage malhabile, le téléfilm permet, en effet, d'introduire au mieux les nouveaux personnages tout en donnant un beau rôle à Sofia. Il est tout de même intéressant d'avoir vu, avant lui, l'épisode La Bibliothèque Secrète de la Saison 3 pour parfaitement saisir certains éléments du début du long-métrage, en particulier ceux traitant du livre du vieux magicien. Ensuite, une fois Sofia et sa famille en route pour Avalor, le récit s'accélère. L'origine du secret du pays d'Avalor n'est pas vraiment une surprise puisqu'il est déjà connu depuis Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse. Tout est décidément lié à l'amulette que le Roi Roland donne à sa fille adoptive quand il épouse sa mère ! Dans Elena et le Secret d'Avalor, Sofia va donc tout faire pour libérer Elena et découvrir le secret de l'amulette d'Avalor. Une fois la princesse délivrée, le centre de gravité change et Sofia s'efface pour laisser Elena prendre son destin en main et chasser la sorcière Shuriki de son trône.
Même si les décors sont assez approximatifs, Elena et le Secret d'Avalor arrive tout de même à bien retranscrire l'ambiance et la saveur des pays d'Amérique du Sud. Il s'agit certes d'un lieu imaginaire mais, via les traditions hispaniques ou par certains temples à l'architecture précolombienne, le téléspectateur ressent bien le dépaysement et la chaleur du continent sud-américain. La musique participe également au ressenti même s'il faut avouer que les quelques chansons qui parsèment le téléfilm restent assez banales et n'ont pas la capacité de résonner en dehors. Avec la richesse de la musique latino-américaine, les auteurs auraient tout de même pu livrer une bande originale qui décoiffe ! Reste en revanche un vrai plus avec l'apport de la magie et des légendes d'Amérique du Sud comme les Jagons, Migs, Luna et Skylar, des jaguars volants symboles vivants d'Avalor, ou Zuzo, un mystérieux animal spirituel, sorte de Chat de Cheshire de l'au delà.
Elena et le Secret d'Avalor permet en outre de découvrir les nouveaux personnages de la série Elena d'Avalor.
Elena est ainsi la nouvelle princesse de Disney. Impétueuse et pleine d'entrain, son origine hispanique lui donne sa singularité. Si elle se révèle tout de suite attachante, il faut avouer que, niveau caractère, elle ressemble beaucoup aux princesses Disney des années 2010 formant un mixte de Raiponce, Anna et Vaiana.
Il en est de même avec la méchante Shuriki qui fait étrangement penser à Mère Gothel, la
dimension castratrice en moins. Elle est assez inquiétante pour être une méchante convenable même si au delà de vouloir s'accaparer le pouvoir, il est assez difficile de comprendre ses motivations de conquête. Elle est, par contre, particulièrement convaincante en monarque despotique.
L'autre personnage important est Mateo, le petit fils du grand sorcier Alazar,
qui apprend lui-même la magie. Il va essayer d'aider au mieux sa princesse
malgré une maladresse maladive.
En plus de ces personnages, la famille d'Elena est, elle aussi, présentée. Le téléspectateur découvre ainsi les grands parents Francisco et Luisa, la petite sœur Isabelle et le cousin Esteban. Disposant de peu de temps dans le téléfilm, tous seront
fort heureusement approfondis dans la série.
Elena et le Secret d'Avalor donne l'envie de suivre les aventures de la belle nouvelle princesse Elena. Le contrat est donc parfaitement rempli. Dommage tout de même qu'il le soit avec une qualité d'animation si déplorable.