Heidi

Heidi est un téléfilm en deux parties de la collection des Disney Channel Premiere Films, "ancêtre" des Disney Channel Original Movies, produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney Channel. Il est basé sur les aventures du personnage d'Heidi créé par l'écrivain suisse, Johanna Spyri, en 1880 et devenu, depuis, aussi emblématique pour la confédération helvétique que Guillaume Tell. Le roman a d'ailleurs eu droit à de nombreuses adaptations aussi bien au cinéma qu'à la télévision, en personnages réels ou animés. Parmi les plus notables, restent dans l'inconscient collectif, le film de 1937 avec Shirley Temple et la série d'animation réalisée en 1974 par Isao Takahata, le réalisateur de Pompoko, sans oublier, pour le public européen, le feuilleton télé, coproduit par les chaînes publiques dans les années 80 et multidiffusé depuis.

La version Disneyenne d'Heidi est, quant à elle, très respectueuse de l'œuvre originale. Si elle manque à l'évidence de moyens - production télé oblige - elle ne démérite pas pour autant. Le téléfilm a, il est vrai, la bonne idée de se focaliser sur deux éléments essentiels du récit : les magnifiques paysages dont le rendu est ici à couper le souffle et la profondeur du personnage principal sous ses airs trompeurs de grande simplicité. Il profite également à plein de la qualité de son casting. Heidi, campée par une Noley Thornton tout bonnement sublime, respire ainsi la joie de vivre et la tendresse communicative dans un environnement délicat où chacun des membres de son entourage pense plus à son propre intérêt qu'à celui de la jeune fille. Jason Robards, déjà vu chez Disney dans l'atypique production La foire des ténèbres, endosse, pour sa part, le rôle du grand-père bougon qu'il fait évoluer, avec conviction, tout au long du récit, vers de meilleurs sentiments.  Jane Seymour, enfin, se mue, visiblement avec plaisir, en maîtresse de maison acariâtre.

Particulièrement convaincante, Heidi est une magnifique adaptation du roman original. Elle est à voir d'urgence pour sa capacité à émouvoir le spectateur qui essuiera, ici et là, quelques larmes.