Le Gang des Frères Caramel
Titre original : Tales of the Apple Dumpling Gang Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 16 janvier 1982 Genre : Western |
Réalisation : E.W. Swackhamer Musique : Frank De Vol Tom Worrall Durée : 50 minutes |
Le synopsis
Russel Donavan, jeune célibataire expert en poker fraîchement débarqué dans la ville de Quake City, se voit contraint de prendre en charge trois jeunes orphelins et, évidemment, tous les problèmes d'intendance qui vont avec... |
La critique
Le Gang des Frères Caramel est un téléfilm diffusé en 1982 sur CBS, dans l'émission hebdomadaire, nouvellement renommée, Walt Disney et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui-même et intitulé Disneyland.
Le Gang des Frères Caramel est un remake du film Disney sorti au cinéma le 4 juillet 1975, Le Gang des Chaussons aux Pommes. Il y raconte comment, dans le Far-West de 1879, Russel Donavan, jeune célibataire et joueur de poker invétéré, arrivé récemment dans la ville de Quake City, se voit confié à l'insu de son plein gré trois jeunes orphelins alors qu'il n'a aucune idée de la façon d'élever des enfants. Si ce petit monde finit par former une vraie famille, la situation se complique très vite quand les trois gamins mettent à jour une mine d'or abandonnée. Toute la ville retrouve alors le sens du mot "solidarité" et l'envie "désintéressée" de récupérer la garde des enfants autrefois délaissés ! Mais c'est sans compter sur l'amour qu'ils portent à Russel : les trois petits dégourdis échafaudent en effet le plan de se faire dérober leur or par Theodore et Amos, deux voleurs maladroits formant le "gang des chaussons aux pommes"...
Si les critiques de l'époque seront très moyennes vis-à-vis du film, le public lui sera bien plus conquis. C'est bien simple : avec plus de 35 millions de dollars de recettes, Le Gang des Chaussons aux Pommes est l'un des films Disney les plus rentables de la décennie 1970. Le succès est tel qu'une suite lui sera donnée au cinéma en 1979 avec Le Retour du Gang des Chaussons aux Pommes, malheureusement bien moins qualitative. Disney, qui pense tout de même avoir une franchise lucrative, décide donc de la transformer en série. Elle tourne alors un pilote qu'elle diffuse dans son émission d'anthologie sous le titre anglais de Tales of the Apple Dumpling Gang. Il sera noté que la version française gomme totalement sa paternité avec le film d'origine puisque le Gang des Chaussons aux Pommes devient le Gang des Frères Caramel.
Le Gang des Frères Caramel reprend donc globalement le récit de son aîné à quelques détails près. D'abord, les enfants passent de trois à deux. Il ne reste plus que Celia et Clovis. Dans le téléfilm, Clovis est en réalité une fusion des deux frères du film de 1975 : il a l'apparence de Bobby, l'aîné, et le prénom de Clovis, le cadet. Autre gros changement, le personnage de Russell Donovan, le joueur de poker, est poursuivi par un chasseur de primes depuis que sa tête a été mise à prix à la suite d'un malentendu. Cette péripétie va d'ailleurs se placer au cœur du du téléfilm et justifier le fait que le célibataire endurci soit amené à s'occuper des deux enfants qui vont constituer, eux, à la fois son fardeau et son salut. Le joueur de poker va, en effet, non seulement s'attacher aux deux gamins mais aussi risquer sa vie pour eux. Enfin, tout ce qui tourne autour de la mine d'or n'apparaît qu'à la toute fin du téléfilm et ne sert qu'à introduire une éventuelle suite. Le Gang des Frères Caramel présente ainsi le gros avantage de se baser sur une histoire efficace, à la fois drôle et attachante : si la version télé est une pâle copie, elle arrive tout de même à se rendre relativement divertissante.
Le vrai souci du (Le) Gang des Frères Caramel vient plutôt de son casting décevant quasiment en tout point.
John Bennett Perry tient ici le rôle Russell Donovan, le joueur de poker professionnel et célibataire endurci. Si l'acteur ne démérite pas, il n'arrive pas à faire oublier Bill Bixby qui était tout simplement parfait dans le film de 1975.
Le personnage féminin du téléfilm change par rapport au long-métrage originel. Sandra Kearns campe, en effet, Millie Malloy, la nièce du shérif, qui veut quitter la petite ville de Quake City pour aller faire des études d'infirmière à Saint Louis. Étonnamment, l'écriture du personnage féminin est ici bien moins moderne que dans Le Gang des Chaussons aux Pommes.
Le shérif Homer McCoy, quant à lui, est tenu par un Henry Jones efficace mais qui n'offre pas beaucoup d'originalité dans son jeu tandis que les deux enfants, Celia et Clovis, sont interprétés respectivement par Sara Abeles et Keith Mitchell, et ce, de façon plutôt convaincante.
Mais la double erreur de casting vient sûrement des personnages de Theodore Oglivie et Amos Tucker, tenus par Arte Johnson et Ed Begley Jr. Ils sont tout simplement catastrophiques, apparaissant plus pathétiques que drôles. Il faut dire qu'il est difficile de passer après Don Knotts et Tim Conway, deux acteurs extraordinaires, qui avaient réussi à rendre les deux bandits maladroits particulièrement attachants.
Le Gang des Frères Caramel convainc tout de même la chaîne CBS de commander une série à Walt Disney Productions. Mais son développement est assez étonnant car si le téléfilm est bien son épisode pilote, pas mal de changements sont apportés à la série, à commencer par son titre qui devient Gun Shy. Pire encore, quasiment tout le casting est changé. En réalité, seuls deux acteurs restent : Henry Jones dans le rôle du shérif ainsi que Keith Mitchell dans celui de Clovis, et encore il ne dure que quatre épisodes avant d'être lui aussi remplacé par Adam Rich. La diffusion de Gun Shy débute le 15 mars 1983 mais finalement, avec une part d'audience d'à peine 19%, la série est vite annulée au bout de six épisodes et s'arrête le 19 avril 1983 sans avoir convaincu personne.
Au final, Le Gang des Frères Caramel est un téléfilm qui sait reprendre les éléments iconiques du film de 1975 mais n'arrive pas à retrouver le charme et la fraîcheur du classique des studios Disney ; la faute principalement à un casting particulièrement mauvais.