Hamad and the Pirates
Titre original : Hamad and the Pirates Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 7 mars 1971 (Première partie : The Phantom Dhow) Le 10 janvier 1971 (Deuxième partie : The Island of the Three Palms) Genre : Aventure |
Réalisation : Richard Lyford Musique : Robert F. Brunner Franklyn Marks Durée : 90 minutes |
Le synopsis
Hamad, un orphelin de douze ans, monte sur un bateau afin de devenir pêcheur de perles dans le golfe persique. Mais une tempête le fait chavirer à la mer. Il est alors recueilli par des pirates qui se livrent au trafic d'antiquités... |
La critique
Hamad and the Pirates est un téléfilm diffusé, en 1971, sur NBC dans l'émission hebdomadaire, nouvellement renommée, The Wonderful World of Disney et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui-même et intitulé Disneyland.
Roy Edward Disney signe ici l'une de ses nombreuses productions télévisuelles pour les studios de son oncle. Fils de Roy Oliver Disney et neveu de Walt Disney, né le 10 janvier 1930, il intègre la firme Disney à l'âge de 24 ans. Il se fait alors vite remarquer dans le landerneau hollywoodien par la qualité de la narration du court-métrage animalier Mystères des Profondeurs sorti en 1959 et nommé aux Oscars. Il continue ensuite à collaborer avec les Walt Disney Productions comme écrivain, directeur et producteur jusqu'en 1967 quand il est logiquement élu à son Directoire. Il refuse, en revanche, d'en devenir un haut responsable exécutif en 1977, arguant d'une différence de points de vue concernant les décisions de ses collègues du moment...
Pour Hamad and the Pirates, il confie alors la réalisation et l'histoire à Richard Lyford tandis que le script est écrit par Gerald Pearce et la narration est assurée, elle, par Michael Ansara, qui jouera quelques années plus tard dans le film Mes Amis les Ours. Le téléfilm est prévu à l'origine pour n'être qu'un moyen-métrage de 50 minutes titré The Boy from Bahrain. Néanmoins, les premiers rushes convainquent Roy Edward Disney de le transformer en long-métrage en deux parties. En conséquence, le tournage dure plus longtemps que prévu, s'étalant sur presque deux ans. Côté casting, le téléfilm se concentre principalement sur le jeune Khalid Marshad qui joue le héros Hamad et qui est tout simplement rayonnant malgré son état de comédien débutant. Parmi les autres acteurs, il sera remarqué Abdullah Masoud qui interprète Jumah, le meilleur ami adulte d'Hamad, mais aussi Khalifa Shaheen qui est un capitaine des pirates aussi charismatique qu'intimidant.
Hamad and the Pirates est assurément typique des docu-fictions Disney produits au cours des années 60 et 70. Un narrateur y prodigue, en effet, des informations tandis que des acteurs y jouent les protagonistes. Si la routine du studio aux grandes oreilles veut qu'il utilise le genre du docu-fiction pour des histoires narrant l'amitié entre un animal et un être humain, souvent un petit garçon, permettant ainsi de personnifier les animaux tournés en prises de vues réelles et apportant une certaine anthropomorphisation du personnage pour accentuer l'émotion lors de son interaction avec les acteurs, dans le cas d'Hamad and the Pirates, il s'agit de résoudre un autre problème : le fait que les protagonistes parlent peu la langue anglaise... La méthode choisie amène ainsi une fluidité bienvenue à l'aventure tout en développant l’authenticité de l'ensemble.
Selon les normes contemporaines, le procédé utilisé peut faire penser que Hamad and the Pirates est long, lent et ennuyeux. Pourtant, le téléfilm étonne en arrivant à être dépaysant et instructif. Encore mieux, il amène un sens poussé de l'aventure au fur et à mesure des pérégrinations d'Hamad tandis que les dangers que courent le jeune garçon apportent eux un certain suspense. Le téléfilm est aussi une ode au voyage. Le téléspectateur prend ainsi plaisir à découvrir le Royaume de Bahreïn, des ruines de l'antique Dilmun jusqu'à sa capitale moderne Manama, passant de ses rues pleines de boutiques à son port animé. Les péripéties du garçon le font ensuite naviguer dans le golfe Persique avant d'atteindre une île près de Dubaï, puis la célèbre cité. Là, il prend une caravane de dromadaires et traverse les déserts et oasis de l'émirat d'Abou Dabi et de l'Arabie Saoudite avant de retourner finalement chez lui.
Au-delà de la visite touristique, comme son titre l'indique, Hamad and the Pirates met en scène une bande de pirates. Alors qu'il se retrouve à la mer suite à une tempête alors qu'il était sur un bateau de pêche de perles, il est recueilli par l'équipage d'un voilier utilisé pour le trafic d'antiquités. Les contrebandiers qui le composent sont d'ailleurs poursuivis par la marine militaire britannique. Les pirates abandonnent alors leur butin près d'une petite île dont le signe distinctif est d'avoir seulement trois palmiers sur son sol. Hamad, qui a vu la scène, compte bien s'évader et dire aux autorités où se trouvent les trésors volés dont la place est dans un musée. Le jeune garçon va donc passer son temps à fuir les bandits. Il les retrouve notamment par hasard à Dubaï et doit courir dans la ville pour leur échapper, chose difficile à l'heure de la prière alors qu'il est impossible de se fondre dans des rues désertes. Il sera également apprécié la séquence où Hamad, enfin de retour à Bahreïn, tente de récupérer les caisses, aidé de son ami Jumah. Malheureusement, ils sont rattrapés par les inquiétants pirates qui comptent bien reprendre leur butin.
Hamad and the Pirates est un téléfilm au style et au rythme désuets mais qui s'avère étonnamment dépaysant, divertissant et instructif ; le tout porté par son personnage principal qui sait se rendre attachant et rayonnant.