Titre original : Polly Production : Walt Disney Television Date de diffusion USA : Le 12 novembre 1989 Genre : Comédie musicale |
Réalisation : Debbie Allen Musique : Joel McNeely Durée : 93 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Après avoir perdu ses parents dans un accident de voiture, en cette année 1955, Polly Whitier arrive à Harrington pour vivre chez sa tante, une femme froide et guindée. La jeune fille aura bien du mal à faire entrer un peu de joie dans sa nouveau foyer... |
La critique
Polly est un téléfilm diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC, The Magical World of Disney. Sa rediffusion, le 9 septembre 1990, marque une date dans l'aventure de Disney à la télévision. Elle met, en effet, un terme à la deuxième et dernière saison de l'émission, The Magical World of Disney et signe, par la même, la fin du rendez-vous disneyen hebdomadaire sur une chaîne hertzienne américaine, et ce jusqu'en 1997. En 1990, et pour la seconde fois depuis 1954, le programme télévisé gratuit, national et régulier du studio de Mickey disparait, il est vrai, du petit écran aux Etats Unis. L'émission est toutefois reprise sur Disney Channel, diffusée sur le câble payant, en reprenant d'ailleurs un titre identique, The Magical World of Disney. Il s'agit là cependant d'une simple rediffusion d'anciens épisodes, aucune nouveauté n'étant créée à l'occasion du transfert.
Polly est une nouvelle adaptation du roman américain d'Eleanor H.
Porter, Pollyanna et constitue également un remake du film "live" des
studios Disney, éponyme du livre, sorti en 1960 et mettant alors en scène, dans
le rôle principal, Hayley Mills.
Son approche est suffisamment différente pour ne pas souffrir d'une accusation
grossière de simple copier-coller sans ambition artistique. Si la trame, malgré
quelques raccourcis faciles, reste, en effet, très proche du long-métrage de
cinéma des studios Disney, les protagonistes sont, cette fois-ci, non seulement
tous choisis parmi la communauté afro-américaine mais livrent aussi des numéros
musicaux inédits. Les chansons, entrainantes à souhait, contribuent d'ailleurs
parfaitement à soutenir l'histoire. Le spectateur en vient parfois même à se
demander s'il n'en manque pas quelques unes, ici ou là, tant le rythme du récit
gagne à leurs présences. Ce constat provient, à l'évidence, autant de la qualité
intrinsèque des numéros musicaux que de la pauvreté coupable des dialogues.
L'émotion ne passe, en effet, clairement pas dans les parties parlées. Là où
Pollyanna déclenchait des torrents de
larmes et des sourires de réconforts, Polly laisse le spectateur
de marbre. Le casting pèche, il est vrai, visiblement par de trop grosses
lacunes. Faisant appel, pour les rôles principaux, à deux actrices de la série Cosby Show, il ne parvient pas un instant à convaincre de sa
pertinence. Phylicia Rashad, la mère dans la série, surjoue ainsi maladroitement
une tante riche et froide là où Jane Wyman avait su laisser, elle, faire
transparaitre, au fil du récit, tous les tourments qui habitaient le personnage.
Keshia Knight Pulliam, Rudy dans Cosby Show, s'évertue, pour sa
part, à restituer toute l'émotion enfantine que son jeune âge lui autorise mais
livre au final une prestation à des années lumières de l'excellence d'Hayley
Mills dans le rôle de Polly(anna).
Polly rougie visiblement de la comparaison avec son illustre ainée, Pollyanna. Il faut dire, pour sa défense, que le pari d'un remake, pour la télévision, d'un des plus beaux long-métrages "live" des studios Disney n'était pas chose aisée. Dès lors, il se doit, pour être apprécié à sa juste valeur, d'être désolidarisé de son illustre ainé. Il redevient ainsi un téléfilm sympathique aux numéros musicaux enthousiasmants et à la capacité de divertissement familial conséquente.
Polly revient dans une nouvelle aventure, toujours pour le petit écran, un an plus tard, dans Polly Comin' Home.