Une Singulière Promesse
Titre original : The Thanksgiving Promise Production : Walt Disney Television Date de diffusion USA : Le 23 novembre 1986 Genre : Comédie dramatique |
Réalisation : Beau Bridges Musique : Bruce Broughton Durée : 90 minutes |
Le synopsis
Travis Tilby, douze ans, ne correspond pas au standard des fils de la famille. Alors que ses frères sont sportifs et que son père Hank ne cesse de lui clamer que, pour réussir dans la vie, il faut apprendre à se battre, il ne s'intéresse lui qu'à ses livres. Jusqu'à l'arrivée de Stew Larson qui lui confie une oie blessée, lui faisant promettre de la lui remettre trois mois plus tard, soignée et bien dodue pour orner sa table de Thanksgiving. Travis relève le défi mais s'attache trop à l'animal qu'il ne peut se résoudre à voir finir en plat de fête... |
La critique
Une Singulière Promesse est un film de télévision diffusé, en 1986 sur ABC, dans l'émission hebdomadaire nouvellement intitulée The Disney Sunday Movie et héritière du show créé, sur la même chaîne, en 1954, par Walt Disney lui même, sous le titre de Disneyland.
Une Singulière Promesse est une adaptation du roman, Chester, I Love You, écrit par Blaine et Brenton Yorgason. Il aborde le sujet d'un jeune adolescent qui cherche sa place et n'arrive pas à être celui que son père et ses grands frères attendent. Le téléfilm est alors touchant par plusieurs aspects. Son rendu de la campagne de l'Amérique profonde où règne une nostalgie d'un autre temps et un art de vivre désormais un peu dépassé, en particulier dans ses valeurs, sonne tout d'abord assez juste. Le téléfilm est alors très moralisateur : les enfants doivent apprendre à respecter la parole donnée, la place de l'honneur, l'honnêteté et la valeur travail. Ainsi, le père n'hésite pas une seconde à ordonner à son fils de tuer l'oie pour honorer sa promesse. Il estime que la tristesse de la perte de son oiseau durera moins que la leçon apprise sur la valeur d'une parole. La méthode est donc très dure et se situe désormais à mille lieux des valeurs éducatives contemporaines qui placent le confort de l'enfant avant le reste. Il n'empêche, malgré la sévérité de l'éducation prodiguée, le jeune Travis évolue dans une famille aimante. Que ce soient ses deux frères ainés, sa petite sœur mais aussi ses parents, tout le monde autour de lui est attentionné. Cette atmosphère de charme d'un autre temps est soutenue d'ailleurs à merveille par la musique de Bruce Broughton, qui, en dépit de travailleur sur un simple téléfilm, livre une partition de toute beauté mettant bien en avant l'accent sur l'Amérique des champs et la famille. Un joli bien-être se dégage alors de la bande-son qui magnifie les images offertes.
Côté casting, Une Singulière Promesse enrôle tout simplement à l'écran
une famille d'acteurs, insistant encore plus sur le côté familial de cette
production.
Beau Bridges est ainsi à la fois le réalisateur du charmant téléfilm et son
acteur dans le rôle du père de Travis. Chez Disney, il a joué dans le
téléfilm,
Atta Girl, Kelly !, en 1967 ; presque
vingt ans plus tard, dans Le Droit de Vivre, en 1986 ; dans le
Disney Channel Premiere Film,
Nightjohn, en 1996 ; et enfin, dans le film Disney,
Rocketman, en 1997. Il campe ici un
père très à cheval sur l'éducation de ses enfants, en particulier sur les
valeurs qu'il souhaite faire passer à ses fils. S'il est évident qu'il aime ses
enfants, il a aussi clairement du mal à comprendre son troisième garçon et
devient par ricochet un peu dur avec lui.
Lloyd Bridges, le père de Beau Bridges (mais aussi de Jeff Bridges, le fameux
Kevin Flynn dans Tron et
Tron L'Héritage) , joue le personnage de
Stewart Larson, un des voisins des Tilby. L'acteur réalise ici sa première
participation à une production Disney. Par la suite, il sera au générique
du téléfilm de 1991, Noël en Péril
; du film Disney de 1992, Chérie, J'ai
Agrandi le Bébé, et enfin du
Touchstone Picutres de 1998, Le Prince de Sicile. Il joue ici celui
qui demande au jeune Travis de s'occuper de l'oie. Il serait d'ailleurs le
premier à accepter de renoncer à l'animal mais, par amitié pour le père du jeune
garçon, ne souhaite pas aller à contrecourant de ses principes d'éducation.
Jordan Bridges, fils de Beau Bridges, petit-fils de Lloyd Bridges, et neveu de
Jeff Bridges, participe, quant à lui, à son unique production Disney. Il
endosse donc le rôle du jeune Travis, mal dans sa peau, qui se lie d'amitié pour
l'Oie Chester. Cette relation va alors le transformer et lui permettre de
grandir, de prendre ses responsabilités et surtout de découvrir ses vraies
capacités. Le jeune acteur est totalement attachant dans son rôle tandis que
l'alchimie avec son père fonctionne parfaitement.
Au final, Une Singulière Promesse est un téléfilm tout à fait charmant, qui, même s'il fait référence à la fête de Thanksgiving, est tout à fait abordable pour le public européen. Un téléfilm parfait pour la période automnale d'avant Noël.