Z-O-M-B-I-E-S
L'affiche
Titre original :
Z-O-M-B-I-E-S
Production :
Disney Channel
Date de diffusion USA :
Le 16 février 2018
Genre :
Comédie musicale
Réalisation :
Paul Hoen
Musique :
George S. Clinton
Durée :
95 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Seabrook est une petite ville paisible jusqu'au jour où une expérience scientifique dérape dans l'une de ses usines et contamine une partie des habitants en les transformant en zombies mangeur de cervelle. 50 ans ont passé depuis l'accident et les autorités ont trouvé un moyen de rendre les zombies inoffensifs grâce à un bracelet qui règule leurs hormones. Ils sont désormais en mesure d'avoir des enfants et de vivre une existence presque normale même si tous restent parquées dans le ghetto nommé Zombieland. Une tentative de rapprochement est alors menée : le lycée de la ville devient, en effet, mixte accueillant pour la première fois reunis, humains et zombies. Une romance naît alors entre Zed, un zombie qui rêve d'intégrer l'équipe de football américain, et Addison, une charmante cheerleader...

La critique

rédigée par
Publiée le 24 février 2018

Z-O-M-B-I-E-S est un téléfilm de la collection des Disney Channel Original Movies produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney Channel.

Depuis le succès planétaire d'High School Musical - Premiers Pas sur Scène en 2006, Disney Channel a pris l'habitude de proposer des films musicaux de qualité. L'été semble d'ailleurs période propice à ce genre de productions avec, sans compter le premier du genre déjà cité, Cheetah Girls (2003), Les Cheetah Girls 2 (2006), High School Musical 2 (2007), Camp Rock (2008), Cheetah Girls : Un Monde Unique (2008), Camp Rock 2 : Le Face à Face (2010), Lemonade Mouth (2011), Let It Shine (2012) et Teen Beach Movie (2013), Teen Beach 2 (2015), Descendants (2015) et Descendants 2 (2017).
Une fois n'est pas coutume, Z-O-M-B-I-E-S propose, donc, une comédie musicale en plein hiver comme son illustre prédécesseur High School Musical - Premiers Pas sur Scène.

Z-O-M-B-I-E-S part d'un postulat de départ assez étonnant pour un téléfilm Disney Channel : une romance avec un zombie. Certes, les zombies sont des créatures fantastiques plutôt à la mode ces derniers temps comme le montrent le film World War Z sorti en 2013 avec Brad Pitt et plus encore la série à succès The Walking Dead diffusée depuis 2010 et adaptée du comics éponyme publié depuis 2003. Et même si des zombies gentils ont déjà été vu dans différentes productions pour enfants, animées ou non, c'est bien la première fois que la chaîne historique de Disney choisit d'en faire le sujet central de l'un de ses téléfilms en leur donnant le premier rôle. La fiction commence d'ailleurs par poser le contexte avec une introduction en animation plutôt bien vue qui permet de rapidement résumer ce qui est arrivé à la ville de Seabrook et le pourquoi de la présence des zombies. Après, Disney oblige, les créatures ne peuvent pas être méchantes et forcément la science à trouver un moyen de contrôler leurs pulsions allant jusqu'à les rendre végétariens... Un comble pour qui connaît le monde des zombies ! Il y a d'ailleurs ici une idée sous-jacente quelque peu violente : afin qu'ils ne représentent plus de dangers pour les humains, les zombies se doivent, en effet, de porter un bracelet qui contrôle leur personnalité en atténuant leur force et agressivité. Cette camisole technologique les enferme donc dans un état artificiel qui gomme leur être naturel insinuant par là-même que pour vivre et pour s'intégrer dans une société, il faut accepter de gommer ou oublier sa nature propre...

Cet effet de bord est d'autant plus regrettable que Z-O-M-B-I-E-S a pour thème l'acceptation de l'autre. Les zombies, êtres imaginaires, ne sont, il est vrai, ici pas moins qu'une parabole idéale pour parler du rejet de l'autre, de celui qui est différent. Tous les exclus, que ce soit pour leur couleur de peau, leur orientation sexuelle, leur poids, leur taille, leur handicap...  se retrouveront donc dans le propos du film qui veut montrer jusqu'où peut conduire la peur de l'autre et de la différence par rapport à la norme établie. Le téléfilm comporte ainsi quelques images fortes comme par exemple le ghetto des zombies séparé par un mur, le grillage mis en place ou encore les deux entrées dans le lycée (l'uné pour les humains, l'autre pour les zombies) jusqu'aux salles de classe dédiées aux créatures qui se retrouvent au sous-sol avec ordre de ne jamais croiser un humain. Impossible de ne pas voir là une parabole de la ségrégation raciale qui sévissait aux États-Unis jusqu'au début des années 70. Le discours est ainsi positif et appelle à la tolérance et au respect de la diversité.

Et pour appuyer son sujet, Z-O-M-B-I-E-S propose une romance à la Roméo et Juliette entre un jeune zombie et une belle humaine. La rencontre puis la relation entre les deux protagonistes n'est toutefois ni trop précipitée, ni trop artificielle. Les téléspectateurs ressentent en effet bien l'alchimie entre les deux personnages dont l'intérêt l'un pour l'autre semble sincère. C'est d'autant plus fort que chacun va y aller de ses petites erreurs par maladresse de comportement pour faire découvrir à l'autre son monde ou lui avouer un secret enfoui. Zed et Addison vont ainsi apprendre à se connaître même s'ils seront freinés dans leurs relations par leurs entourages respectifs qui ne voient pas d'un bon œil cette union hors de la norme.

Comme son thème, le visuel de Z-O-M-B-I-E-S a de quoi étonner autant parce qu'il peut être particulièrement recherché ou subir des choix franchement bizarres. Ainsi, l'une des grandes curiosités du téléfilm est la profusion de couleurs flashy. Cela devient d'ailleurs l'une des caractéristiques des Disney Channel Original Movies depuis (Les) Sorcières d'Halloween en 1998 à Descendants 2 en 2017. Ici, donc, le vert et mauve sont les couleurs dominantes de l'ensemble. Les zombies ont un air débraillé avec des cheveux verts et une peau très pale avec un fond de teint gris. Les humains, en particulier les cheerleaders, affichent eux des couleurs qui rappellent celles des zombies mais en beaucoup plus propres sur eux. La tenue des pompom girls et boys sont dans ce cadre vert fluo et rose pétant. L'apparence du téléfilm assume donc ici pleinement son improbabilité. Et mine de rien, cela fonctionne joliment. Une mention spéciale supplémentaire doit, en outre, être donnée aux décors que ce soit les maisons de Zombieland comme la boite underground. C'est certes voyant mais gentiment ambitieux et osé !

Côté casting, Disney Channel choisit pour la plupart de jeunes débutants en têtes d'affiche de Z-O-M-B-I-E-S.
Zed est ainsi joué par Milo Manheim. Il s'agit de son premier grand rôle après être apparu avant cela dans un seule épisode de télévision de la série Ghost Whisperer grâce à sa mère qui y assume poste récurrent. Ici, il rend son personnage plutôt attachant et arrive à trouver le ton juste entre le petit côté déjanté dû à son statut de zombie et la candeur que réclame son histoire d'amour.
Le rôle d'Addison est tenu par Meg Donnelly. La jeune fille est connue pour être Taylor Otto dans la série ABC Studios, American Housewife. L'actrice arrive ici à donner à son personnage un petit côté blonde superficielle dans son apparence tout en ayant une personnalité qui se questionne et qui rejette les aprioris.
Le méchant du téléfilm, Bucky, cousin d'Addison est campé par Trevor Tordjman. Passionné de hip-hop et de breakdance, le jeune homme s'est fait remarquer dans la série de télé-réalité canadienne The Next Step : Le Studio. Ici, il met ses talents de chanteur et de danseur au profit de son personnage en s'amusant à le rendre particulièrement odieux et intolérant. En fait, il serait presque regretté son (trop téléphoné) repenti à la fin du téléfilm, tellement il excelle a être infect.
Parmi les autres personnages, il sera noté enfin Eliza tenue par Kylee Russell, une zombie geek passionnée d'informatique qui rayonne à chacune de ses apparitions.

En tant que comédie musicale, Z-O-M-B-I-E-S propose un certain nombre de morceaux et de chorégraphies faisant la part belle à la pop et au hip-hop
La première chanson, My Year, est une chanson introduisant le casting mélangeant la pop pour les humains et le hip-hop pour les zombies. Fired UP est utilisée ensuite durant l'audition des cheerleaders et une deuxième fois pour la compétition à la fin du téléfilm. Someday est "LA" chanson d'amour entre Zep et Addison, d'abord performée dans un abri anti-zombie puis reprise un peu plus tard dans la fiction en ballade. BAMM est l'air de Zombieland utilisé une première fois dans la boite underground puis ensuite comme chanson de conclusion. Enfin, Stand voit Addison essayer de se rebeller contre l'ordre établi et les préjugés rétrogrades. Globalement, toutes les chansons sont sympathiques même s'il convient d'aimer le genre hip-hop pour les apprécier à leurs justes valeurs.
Il faut en outre souligner le merveilleux travail sur les chorégraphies qui sont toutes exceptionnelles à commencer par celle des cheerleaders et celle se passant dans la boite à Zombieland, toutes deux particulièrement impressionnantes grâce à leurs acrobaties superbement réalisées.

Z-O-M-B-I-E-S est de prime abord un téléfilm un peu étrange de par sa thématique zombiesque et son rendu visuel bariolé. Pourtant son casting impeccable, ses chansons entraînantes et ses chorégraphies impressionnantes jouent à plein et lui permettent d'afficher un bilan positif. Au final, seul son discours est un peu bancal avec sa thématique de tolérance assise sur un postulat de départ légitimant le contrôle technologique permanent des zombies...

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