Jeb

Apparaissant dans le Grand Classique La Ferme se Rebelle (2004), Jeb est un vieux bouc bougon qui vit dans la ferme de Pearl Gesner, le Coin de Paradis. À l’instar du philosophe cynique de l’Antiquité Diogène de Sinope, Jeb vit dans un tonneau. La comparaison s’arrête pourtant là : si le penseur grec a toujours témoigné de son mépris de la richesse et de la propriété, le bouc, au contraire, est obsédé par le désir de la possession et son dévolu s’est jeté sur les boîtes de conserves, sur lesquelles il veille jalousement.

Jeb a beau posséder un grand nombre de conserves – elles s’amoncellent à côté de son tonneau – il est hors de question pour lui d’en perdre une seule : ainsi, lorsque les Trois Porcelets lui en subtilisent une pour jouer avec, le vieux bouc refuse de leur abandonner même si, malgré tous ses efforts, la boîte finit par lui échapper.

Tandis que tous les animaux de la ferme se font du souci en constatant les difficultés financières du Coin de Paradis, Jeb est sans aucun doute le plus pessimiste de la ferme de Pearl Gesner. Ses amis l’entendent ainsi tour à tour douter du retour parmi eux des trois vaches Maggie, Grace et Miss Caloway - « elles ne reviendront pas » - ou prophétiser le sort qui les attendra après la vente aux enchères du Coin de Paradis – « on va tous se faire becqueter ».

Malgré tout, le vieux bouc est plus râleur que véritablement négatif. Il n’hésite pas, en outre, à donner de sa personne pour les siens, envoyant valser ses chères boîtes de conserves d’un coup de sabots rageur en direction d’Alameda Slim, lorsque le voleur de bétail tente de s’emparer de la propriété de Pearl Gesner par la force et le yodle.

Une fois le Coin de Paradis définitivement sauvé de la vente, Jeb accueille dans son tonneau un colocataire, le vieux lapin du Far West Jack la Chance. Mais voilà, en dépit de son grand cœur et ses sentiments amicaux sincères, son mauvais caractère a vite fait de reprendre le dessus : il se chamaille avec Jack qui lui reproche d’avoir mâchouillé le journal qu’il était en train de lire… Les deux compères se disputent dans le tonneau qui roule alors jusqu’au bac à eau de la ferme dans lequel ils finissent avec le chien Rusty, embarqué malgré lui. Trempé, le trio rit aux éclats de cette situation.

L’animation de Jeb a été confiée à une équipe dirigée par Sandro Lucio Cleuzo, artiste ayant participé à l’animation de Tarzan (1999), de Fantasia 2000 (2000), de Kuzco l’Empereur Mégalo (2000), d’Il Était une Fois (2007) ou encore de La Princesse et la Grenouille (2009). Pour La Ferme se Rebelle, l’équipe s’est aussi chargée de l’animation du Shérif Sam Brown.

Côté voix, le bouc grognon est incarné par l’acteur américain Joe Flaherty, ayant joué de nombreux rôles secondaires dans des films et séries des années 1980 à 2000. Voix française du personnage, l’acteur belge Vincent Grass s’est, pour sa part, illustré dans le doublage d’autres personnages des studios Disney. Il est ainsi la voix française de Flotsam et Jetsam, les deux sbires de la sorcière des mers Ursula pour le premier doublage de La Petite Sirène (1989) et du docteur Jumba Jookiba dans Lilo & Stitch (2002) et sa suite Lilo & Stitch 2 : Hawaï, Nous Avons un Problème ! (2005).

Jeb est réapparu dans le seul court-métrage mettant en scène les personnages du 45^e Grand Classique des studios Disney, Un Conte de Ferme : Les Trois Petits Cochons (2004), réalisé pour la sortie vidéo du film, dans un style graphique très particulier. Alors que Miss Caloway narre le conte traditionnel européen aux trois petits porcelets, les autres animaux de la ferme se font un plaisir de revisiter l’histoire à leur manière. Ainsi, Jeb remplace le loup face à la seconde maison faite en bois. Un matériau de construction qu’il dévore au lieu de tenter de faire s’écrouler la maisonnée en soufflant dessus.

Un Conte de Ferme : Les Trois Petits Cochons (2004)

Jeb s’inscrit parmi le nombre pléthorique d’animaux apparaissant dans La Ferme se Rebelle, Grand Classique Disney souffrant de la faiblesse de son scénario et unanimement décrit comme décevant. Son rôle minime et ses apparitions de second plan en font un parfait figurant.