Crésus Flairsou
Date de création : Décembre 1961 Nom Original : John D. Rockerduck Autre(s) Nom(s) : John Flairsou Anatole Pictou Créateur(s) : Carl Barks |
Apparition : BD Télévision Voix Originale(s) : John Hodgman Voix Française(s) : Matthieu Albertini |
Le portrait
Être le canard le plus riche du monde attise forcément la convoitise, surtout de la part des challengers qui essayent d'obtenir également ce titre. Balthazar Picsou doit donc souvent affronter le second canard le plus riche du monde en la personne d'Archibald Gripsou mais également le troisième sur la liste, le cupide et malhonnête Crésus Flairsou. La carrière de ce dernier est pourtant l'inverse de l'autre rival de Picsou. Si Flairsou est peu connu aux États-Unis à la différence de Gripsou, il est pourtant apparu dans presque cinq fois plus d'histoires dans le monde que lui, principalement grâce à l'Italie où la popularité du personnage est énorme, étant devenu l'adversaire idéal de la famille Duck.
Mais si le premier des méchants milliardaires est le jumeau maléfique de Picsou, Crésus Flairsou se démarque lui de ses deux concurrents. Devant sa fortune à un héritage et non à lui-même ou à son travail, ce parvenu est depuis à la recherche de l'argent facile et a dès lors beaucoup moins de scrupules à le dépenser pour parvenir à ses fins. Il aime ainsi particulièrement mettre en avant sa richesse le rendant souvent arrogant et vantard. Il n'hésite pas non plus à s'associer à d'autres malfrats comme les Rapetou ou Miss Tick, et ce de façon plus fréquente que Gripsou. Mais à la différence de l'autre milliardaire qui voue une haine farouche à Picsou et uniquement lui, Flairsou en veut à toute la famille Duck n'hésitant pas à utiliser le rapt pour faire plier le vieil avare. Mais même s'il a aussi recours au chantage, à l'espionnage ou au sabotage, il reste cependant bien moins dangereux que Gripsou. Il n'a, en effet, pas une âme de meurtrier contrairement à ce dernier s'il est poussé dans ses retranchements. Crésus Flairsou est, en fait, surtout un adversaire industriel et l'affrontement entre lui et Picsou sert aussi, au delà l'aspect comique, à livrer une critique à peine voilée sur les pratiques capitalistes de certaines entreprises sans éthique. Et bien sûr, presque à chaque fois, Flairsou perd face à son rival. Ses échecs successifs ont d'ailleurs permis aux différents auteurs de répéter un gag récurrent en fin de récit, et qui caractérise à merveille le personnage. Il mange toujours son chapeau, de colère ou de frustration, quand il perd face à Picsou. Ce qui lui arrive très souvent...
Carl Barks
Le personnage de Crésus Flairsou est créé par l'artiste Carl Barks en 1961.
Carl Barks est né le 27 mars 1901 à Merrill dans l'État de l'Oregon aux États-Unis au sein d’une famille de cultivateurs. Le futur dessinateur commence sa carrière chez Disney en 1935 comme intervalliste. Il travaille ensuite sur différents cartoons en qualité de scénariste. Notamment, il est en charge du succulent Donald se Camoufle. En 1942, il est missionné pour réaliser la bande dessinée Donald Duck Finds Pirates Gold sur le scénario qui fut envisagé dans un premier temps pour un long-métrage. Carl Barks va ainsi faire carrière dans le support B.D. et écrire et dessiner, jusqu'à sa retraite en 1966, des histoires mémorables sur le célèbre canard et sa famille. Il imagine tout un univers autour du palmipède malchanceux, à commencer par Balthazar Picsou (qui apparaît pour la première fois dans Christmas on Bear Mountain en 1947). Suivront le cousin chanceux de Donald : Gontran Bonheur (1948) ; les voleurs frères Rapetou (1951) ; l'inventeur Géo Trouvetou (1952) ; le machiavélique Gripsou (1956) ; la sorcière Miss Tick (1961). Ces personnages sont tellement inscrits dans l'inconscient collectif qu'ils inspirent des grands noms du cinéma, notamment Steven Spielberg, pour la scène de la boule de pierre dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue.
Première apparition de Crésus Flairsou dans Walt Disney's Comics and Stories #255
Crésus Flairsou apparaît, quant à lui, pour la première fois en décembre 1961 dans la revue Walt Disney's Comics and Stories #255. En anglais, Carl Barks lui donne le nom de John D. Rockerduck. L'auteur fait là une allusion évidente au milliardaire John Davison Rockefeller, considéré comme le premier milliardaire de l'air moderne ayant créé en 1870 la société Standard Oil of Ohio, raffinerie très rentable qui deviendra notamment Esso puis ExxonMobil. L'homme est le symbole de la réussite américaine ; le self-made-man qui par son travail, son courage et sa détermination peut réussir et devenir riche. En plus du nom, le canard possède ainsi l'aspect "nouveau riche" de son modèle ainsi que son côté dépensier. Par contre, à l'inverse, Flairsou est un héritier là où Rockefeller a bâti sa fortune tout seul.
Bien que l'ayant créé, Carl Barks n'utilisera finalement son personnage que dans une seule et unique histoire :
Plein Gaz
Walt Disney's Comics and Stories #255 - Décembre 1961
Picsou et Flairsou se disputent violemment pour savoir qui fabrique le meilleur carburant entre le Super-Zoom de Picsou et le Subito de Flairsou. Les deux milliardaires décident alors de monter une course de bateaux afin de se départager. L'embarcation la plus rapide sera celle avec le carburant le plus efficace. Picsou est tellement certain de gagner qu'il lance une pièce en l'air pour désigner au hasard le conducteur qui sera au commande de son bateau. Pas de chance pour lui, il tombe sur Donald ! Son neveu n'est, en effet, pas très doué et perd vite son embarcation durant la course. Heureusement, Picsou a prévu d'autres concurrents pour le cas où Donald ferait défaut. Mais voilà, la maladresse du neveu est telle que, dans la dernière mêlée, après avoir retrouvé un autre bateau, il arrive à se débarrasser de tous les concurrents mais se retrouve avec un moteur qui n'est pas le sien. Au final, Donald gagne la course mais avec le moteur de Flairsou faisant donc perdre le pari à son oncle...
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Visuellement, Carl Barks donne à Crésus Flairsou ses principales caractéristiques. Il possède déjà son costume noir, ses lunettes rondes, son chapeau melon ainsi que des chaussures fermées. Ce détail est intéressant car c'est la première fois qu'un canard, en tant que personnage d'envergure, n'a pas les pieds palmés à l'air ou, pour les milliardaires comme Picsou ou Gripsou avec des guêtres. Flairsou affiche lui des pieds totalement recouverts qu'il gardera au fur et à mesure de son évolution graphique à travers les époques. Sa chevelure va, par contre, évoluer. Carl Barks représente, en effet, le nouveau riche avec des cheveux dans tous les sens ; les coloristes de l'époque les teintant en brun. Lors des réimpressions de l'histoire, la couleur deviendra blanche pour se rapprocher de la nouvelle apparence du personnage imaginée quelques années plus tard.
Première couleur des cheveux de Flairsou
Si Crésus Flairsou a, finalement, une présence anecdotique dans les comics américains, le personnage apparaît dans pas moins de 1 300 histoires italiennes ainsi qu'un centaine de plus grâce au Disney Studio Program. Ce dernier est le fruit d’une politique éditoriale qui s'étale de 1962 à 1990 : lancée par la maison-mère Disney à destination exclusive des marchés européens et latino-américains, il s'agit là de couvrir leurs besoins en histoires nouvelles qui augmentent continuellement alors même que la production d'histoires américaines en comic books est insuffisante.
La carrière de Flairsou est donc relancée en Italie en mars 1963 dans l'Almanacco Topolino #75 avec l'histoire Oncle Picsou et le Kiwi Volant (Zio Paperone e il Kiwi Volante) sur un scénario d'Abramo Barosso et de Giampaolo Barosso et un dessin de Giorgio Bordini. Dans cette aventure, les deux milliardaires s'affrontent dans la forêt néo-zélandaise dans le but de s'emparer du très rare kiwi volant. L'idée des auteurs italiens de réutiliser ce personnage de Barks est alors particulièrement saluée par George Sherman, à l'époque responsable du Publications Department aux studios Disney. Il demande donc aux auteurs travaillant pour le Disney Studio Program qu'il a mis en place d'utiliser plus intensément Flairsou. Le premier scénariste à s'exécuter est l'américain Dick Kinney tandis qu'il fait appel au talentueux dessinateur italien, Romano Scarpa. Cette nouvelle histoire sera ainsi Le Tour du Monde en 80 Défis (Il Giro del Mondo in 80 Stati d'Animo) publiée en septembre 1964 au sein de l'Almanacco Topolino #93.
Romano Scarpa
Le grand maître italien sera plutôt prolifique avec le personnage puisqu'il dessinera 47 histoires avec Crésus Flairsou. Né le 27 septembre 1927 à Venise, il est l'un des plus célèbres dessinateurs de l'univers Disney en dehors des États-Unis, autant sur celui de Donald Duck que sur celui de Mickey Mouse. Il s'est aussi beaucoup inspiré de Gottfredson dont il a repris certains personnages comme Iga Biva ou Le Fantôme Noir dès les années 1950. Mais Romano Scarpa a également dessiné une grande quantité d'histoires mettant en scène Picsou, son rival Flairsou, les Rapetou, Donald, Gontran, Daisy ou Riri, Fifi et Loulou. Il est un adepte des bandes dessinées noires, des ambiances où l'intrigue est voilée de mystère ; une marque de fabrique qui deviendra une composante constante de l'école italienne. En 1988, il a l’honneur d’être le premier auteur italien à se voir publié aux États-Unis par l'éditeur Gladstone. Il meurt le 23 avril 2005 dans sa maison de Malaga en Espagne.
Le premier dessinateur américain à utiliser le personnage de Flairsou après Carl Barks est Kay Wright, dans l'histoire Pour la Gloire et l'Or (Zio Paperone e il Camion-Cross), sur un scénario de Dick Kinney, publiée dans Topolino #506 le 8 août 1965. Mais l'année suivante, c'est un autre artiste américain, Jack Bradbury, qui va avoir une grande influence sur l'aspect visuel de Crésus Flairsou. Le dessinateur change en effet la chevelure du milliardaire en lui faisant perdre sa tignasse et le rendant dégarnis avec des cheveux effilés sur le côté tandis que la taille de ses lunettes est agrandie avec des verres ronds bien plus larges. La révélation de ce nouveau design se produit dans L'Argent, ça va ça Vient ! (Zio Paperone e l'Angustia Dello Spendere), à nouveau sur un scénario de Dick Kinney pour une publication le 13 mars 1966 dans Topolino #537.
Un dernier détail intéressant parmi toutes les histoires internationales de Crésus Flairsou est qu'il apparaît au final dans très peu de récits avec Archibald Gripsou. Les auteurs en charge de l'univers des canards pensaient, en effet, que les deux malfrats milliardaires jouaient le même rôle et donc qu'il était finalement sans intérêt de les faire apparaître conjointement. Ainsi, la première histoire où les deux se rencontrent est Picsou, Riche à Billions ! (Zio Paperone e il Bisbilione) publiée le 23 juillet 1967 dans Topolino #608 sur un scénario d'Osvaldo Pavese et un dessin de Giuseppe Perego. Il faudra ensuite attendre plus de 45 ans pour que les deux méchants reviennent dans une même histoire en omettant quelques caméos de-ci de-là. Cette nouvelle apparition commune se produit au sein de l'ambitieux récit en quatre parties, L'Ultime Aventure... (Zio Paperone e l'Ultima Avventura), à partir du 12 février 2013 dans Topolino #2985, sur un scénario de Francesco Artibani et un dessin d'Alessandro Perina.
Crésus Flairsou est utilisé une seule fois par Don Rosa mais il est surtout accompagné par un autre personnage qui va avoir beaucoup d'importance dans le destin d'un autre milliardaire : Balthazar Picsou.
Don Rosa
Keno Don Hugo Rosa naît le 29 juin 1951 à Louisville, dans le Kentucky. Sous le nom raccourci de Don Rosa, il débute dans son art en dessinant dans les années 1970 un certain nombre d'aventures avec des personnages de son invention. Il ne s'agit toutefois alors que d'un hobby ; sa principale source de revenus venant d'un autre métier. La B.D. prenant une place de plus en plus importante dans sa vie, il se porte bientôt candidat auprès d’un éditeur ayant annoncé son intention de publier de nouvelles histoires de Disney. Embauché, il s’emploie vite à démontrer qu’il ne pouvait y avoir meilleur candidat que lui pour imaginer des aventures inédites des canards. Sa première histoire Disney, Le Fils du Soleil (The Son of the Sun), met donc en scène Picsou : elle est réalisée pour le compte de la maison d'édition Gladstone et se voit publiée pour la première fois en juillet 1987. Le succès est immédiat : Don Rosa continue donc logiquement d'inventer d'autres histoires de Donald Duck et Picsou. En 1989, Gladstone perd les droits de publication des comics Disney au profit de la maison mère qui décide de s'auto-éditer. L’artiste se fâche et claque la porte à la suite de la décision de Disney de ne plus rendre les planches originales à leurs auteurs. Il passe, dès l’année suivante, chez la société Egmont qui publie les histoires Disney au Danemark. Il travaille parallèlement pour d'autres éditeurs européens notamment le français Disney Hachette Presse, via Picsou Magazine.
Howard et Crésus Flairsou par Don Rosa
dans L’Aventurier de la Colline de Cuivre (1993)
Crésus Flairsou apparaît donc dans le quatrième chapitre de La Jeunesse de Picsou, L’Aventurier de la Colline de Cuivre, publié le 11 janvier 1993. Dans cette histoire, Balthazar Picsou abandonne sa carrière d’éleveur de bétails et devient prospecteur. Il achète une petite concession et rencontre un nouveau riche du nom de Howard Flairsou, le père de Crésus. Celui-ci le prend sous son aile et lui apprend à creuser convenablement. Crésus est ici un gamin, fils à sa mère, épouse détestable. Le caneton est totalement dédaigneux des pauvres et des manants. Don Rosa montre ici deux choses : que le futur milliardaire aura gagné son argent par l'héritage de son père et qu'il est un peu plus jeune que Picsou, son futur adversaire. Howard, lui, ne supporte plus les remarques hautaines de son fils et en ultime humiliation va lui demander d'aller acheter le fouet qui lui servira de punition. Le père de Crésus va, par contre, devenir le mentor de Picsou en lui montrant la valeur de l'effort ainsi que les désavantages de devenir riche, notamment vis-à-vis de son entourage qui en auront plus pour son argent que pour son amitié. Howard pense en réalité que Picsou est un honnête travailleur intègre avec de belles valeurs mais il se met à douter quand le jeune prospecteur montre un enthousiasme bien trop prononcé pour sa future fortune. Picsou trouve en effet un filon cuivre qui, à l’heure du développement de l’électricité, présente une grande valeur. Mais alors qu’il est sur le point de devenir un grand fournisseur de la région, il se voit contraint de vendre sa mine pour 50 000 dollars. Il vient en fait de recevoir un télégramme de sa famille en Écosse, lui demandant de rentrer au pays au plus vite.
Howard et Crésus Flairsou par Don Rosa
dans L’Aventurier de la Colline de Cuivre (1993)
Howard Flairsou revient dans une autre histoire de La Jeunesse de Picsou, Canards, Cents et Destinés !, publiée le 12 juin 1995 et considérée par l'auteur comme l'épisode 0 de sa saga. Dans cette histoire, Miss Tick remonte dans le temps, en Écosse, pour aller dérober le futur sou fétiche de Balthazar Picsou avant même que celui-ci ne le gagne en cirant des chaussures. Dans ce récit, écrit avant la série phare de Don Rosa, mais publié après que son épopée ne soit arrivée à son terme, l'auteur invente le fait que la pièce américaine que Picsou va gagner pour son premier travail sera en réalité une pièce qu'Howard Flairsou aura jeté dans la rue. Le milliardaire, que Picsou rencontrera quelques années plus tard en Amérique, est ainsi le futur père de Crésus et se trouve en Écosse pour trouver une épouse. Malheureusement, en chemin, il rencontre Miss Tick qu'il prend pour une écossaise. En voyant son mauvais caractère, il décide alors de revenir aux États-Unis pour trouver une femme plus douce (alors que finalement il trouvera une snobinarde guindée). Avant de repartir, il lance dans la rue des pièces dont une va tomber dans les mains des sœurs de Balthazar Picsou qu'elles donneront à leur père Fergus McPicsou. Ce dernier va alors mettre au point un stratagème pour donner la pièce à son fils Balthazar afin de lui donner une leçon de vie. Crésus Flairsou ne saura, au final, jamais que son père est doublement à l'origine de la richesse de son pire ennemi : tout autant en lui ayant donné indirectement son sou fétiche qu'en lui ayant appris la valeur du travail.
Howard Flairsou et Miss Tick par Don Rosa
dans Canards, Cents et Destinés ! (1995)
Le nombres des histoires italiennes ainsi que la popularité de Crésus Flairsou de l'autre côté des Alpes expliquent qu'un certain nombre de personnages secondaires soit venu enrichir l'entourage du méchant milliardaire. Romano Scarpa, par exemple, va imaginer, en son temps, les parents de Crésus Flairsou. Il le fait dans la série Storia e Gloria Eella Dinastia dei Paperi, publiée en 1970 durant huit épisodes d'après une histoire de Guido Martina. Dans cet équivalent italien de La Jeunesse de Picsou, le maître italien des canards donne sa vision des parents du milliardaire. Ainsi, dans une scène de la dernière histoire, Zio Paperone e l'Oro del Klondike, le père de Crésus Flairsou, Pykerdock rencontre sa femme Ciccia et vont ensuite donner naissance à leur fils Crésus. Cette généalogie ne sera bien sûr pas reprise par Don Rosa et ne deviendra donc pas officielle même si son existence reste tout de même intéressante.
En dehors de ses parents, Crésus Flairsou a eu un certain nombre de neveux qui sont à chaque fois utilisés dans une seule histoire. Le seul à être apparu en France est Arsène Flairsou. Créé en décembre 1972, dans l'histoire Paperino e l'Isola col Singhiozzo dans l'Almanacco Topolino #192, il est imaginé par Dick Kinney et Carlo Chendi et dessiné par Giancarlo Gatti. Le récit est publié en décembre 1979 dans Picsou Magazine #94 sous le titre De l'Or en Bouteilles.... Des triplés, George, Patrick et Simeon Flairsou, sont vus, quant à eux, dans Castles in the Sand en 1984 dessinée par le Jaime Diaz Studio et publiée uniquement en Scandinavie et en Allemagne. Enfin, un dernier neveu, Ricky Flairsou, est lui entr'aperçu dans Rockerduck e il Nipote Migliore le 3 avril 1994 et publiée en Italie au sein de Topolino #2001 sur un dessin de Luciano Gatto et un scénario de Nino Russo. Cette dernière histoire n'a jamais été proposée dans aucun autre pays.
Crésus Flairsou est souvent accompagné d'un majordome. Dessiné à l'origine par Massimo De Vita dans Zio Paperone e la Magia Gelatifera le 16 septembre 1973 dans Topolino #929, le domestique de Flairsou est dans un premier temps une figure récurrente mais dont le nom et l'apparence changent constamment. Le scénariste Guido Martina stabilise son identité et permet d'en fixer les traits. Le personnage est désormais connu sous le nom de Lusky (Jeeves en anglais). Plus qu’un secrétaire, c’est un homme à tout faire, également chauffeur personnel... mais surtout espion ! Son rôle est principalement de régler tous les litiges commerciaux que son patron peut avoir avec Picsou en le conseillant au mieux, en lui apportant les informations les plus fraîches possibles quitte à enfreindre la loi et surtout en l’empêchant de manger son chapeau de frustration. Au total, Lusky est apparu dans plus de 450 histoires.
Autre détail amusant, Crésus Flairsou endosse également un rôle de super-vilain sous le costume de Roller Dollar dans la série Les Ultrahéros publiée en 2008 sur neuf numéros à partir du Topolino #2726. Dans cette saga, Iga Biva, homme du futur, aidé des Ultrahéros, composés de Fantomiald, Super Daisy, Super Popop, Iron Gus, Le Tréfle et Super Dingo, doit affronter les Bad 7, une équipe de super-vilains dirigée par Oscar Rapace ; Roller Dollar, alias Crésus Flairsou, faisant partie de cette sombre machination !
Roller Dollar et Iron Gus par Roberta Migheli (2008)
Crésus Flairsou n'a jamais été proposé en animation jusqu'à son apparition dans la Saison 2 du reboot de La Bande à Picsou. La série est alors créée par Matt Youngberg et scénarisée par Francisco Angones. Elle débute le 12 août 2017 par le téléfilm pilote La Bande à Picsou et l'Atlantide puis se voit diffusée à partir du 23 septembre 2017. Le but de ce remake est de replacer les personnages dans une vision plus moderne de la famille, en particulier en incorporant mieux le personnage de Donald qui était vraiment secondaire dans la première version et donnant aussi plus d'importance à Zaza. Pourtant, ce qui impressionne dans ce reboot, c'est tout de go le respect que l'équipe a mis dans le matériel original. La Bande à Picsou de 2017 va, en effet, bien au delà du statut de simple remake de la série de 1987. Il reprend certes des éléments de la série originale mais lorgne aussi du côté des comics de Carl Barks (bien plus que dans la première série d'ailleurs), de ceux de Don Rosa, des cartoons des années 30 aux années 50, et même des jeux vidéo !
Crésus Flairsou dans La Bande à Picsou (2019)
Crésus Flairsou apparaît ainsi dans l'épisode Picsou, le Hors-la-loi ! diffusé le 8 mai 2019 et se voit doublé par John Hodgman en anglais et Matthieu Albertini en français. Picsou y raconte à Louie comment dans sa jeunesse, alors qu'il était un prospecteur sans fortune, lui et Goldie O'Gilt ont affronté Crésus Flairsou. Ce dernier achète des villes entières avec la promesse de les améliorer, alors qu'en réalité, il leur vole leurs ressources et les abandonne ensuite en villes fantômes. Durant sa dernière acquisition, Gumption Junction, Flairsou tente de revendiquer une pépite d'or gigantesque trouvée en réalité par Picsou et Goldie. Mais les deux compères finissent par la récupérer et la rapporter à Gumption. Dans cette aventure, Flairsou est accompagné de son majordome Jeeves (aka Lusky), même si l'apparence de ce dernier a très peu à voir avec celle des bandes dessinées italiennes. Ici, le second du milliardaire est plus proche d'un gorille que d'un secrétaire. Crésus Flairsou et Jeeves réapparaissent ensuite dans un caméo au sein du téléfilm Ducktales : Moonvasion !.
Jeeves dans la Bande à Picsou (2019)
Crésus Flairsou est le troisième canard le plus riche du monde et deuxième rival de Picsou ! Mais à la différence d'Archibald Gripsou qui voue une haine farouche envers Balthazar Picsou, Flairsou est, lui, moins sanguinaire mais tout aussi désireux de battre son adversaire. Il ne recule ainsi devant rien : toutes tricheries ou dépenses sont bonnes pour parvenir à ses fins. Mais voilà, souvent, son arrogance et sa vantardise se retournent contre lui. Et quand tous ses plans tombent à l'eau, il se voit contraint de manger son chapeau... au sens propre comme au sens figuré.