Edward Meck
Date de naissance : 1899 Lieu de Naissance : Sturgeon Bay, dans le Wisconsin, aux États-Unis Date de Décès : 1973 Lieu de Décès : Aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Publiciste |
La biographie
Lorsqu’il annonce qu’il se lance dans la construction de Disneyland, Walt Disney doit faire face à de nombreux obstacles. Il lui faut notamment gérer des investisseurs frileux, une presse sceptique et des concurrents particulièrement moqueurs. Un créateur de dessins animés inexpérimenté dans ce domaine qui se lance ainsi dans l’édification d’un parc d’attraction au fin fond de la Californie dans une région encore mal desservie par les transports… Tout le monde pense qu’il va dans le mur. Pour faire taire les médisants et les défiants, Disney s’entoure alors d’une armée de publicistes. Chargés de faire l’éloge du futur site, d’informer la presse et d’envoyer les invitations pour le grand jour de l’inauguration, tous sont placés sous les ordres d’Edward Meck, un expert dans son domaine.
Edward (Eddie) T. Meck est né en 1899 à Sturgeon Bay, une bourgade du Wisconsin située dans le nord des États-Unis. En 1919, il a vingt ans lorsqu’il est engagé par la filiale de Pathé installée à Chicago. Il n’est alors que simple veilleur de nuit. Deux ans plus tard, il est promu et change de métier en devenant membre du département publicité de l’entreprise. Désormais installé en Californie avec son épouse Gertrude, son travail consiste à faire la promotion des nouvelles productions de la firme au coq, qu’il s’agisse des dernières comédies d’Harold Lloyd ou bien des nouveaux opus des (Les) Périls de Pauline, une série de films muets réalisés par Louis J. Gasnier et Donald MacKenzie avec Pearl White dans le rôle-titre.
Au début des années 1930, Eddie Meck rejoint Columbia Pictures. C’est le moment où le parlant émerge et où le cinéma muet s’éteint doucement. Meck se charge entre autres de vendre les classiques de Frank Capra, en particulier les comédies à succès New York-Miami avec Clark Gable et Claudette Colbert puis L’Extravagant Mr. Deeds avec Gary Cooper et Jean Arthur.
Surnommé le « Planteur » chargé de semer les articles de ses collègues dans les colonnes de la presse, Meck, dont la réputation va croissante, est bientôt débauché par RKO Studios. À la tête du département publicité, il se charge alors des relations avec la presse et les salles à qui il fournit le matériel nécessaire pour assurer la promotion des productions maison. Bénéficiant d’un important réseau et d’un carnet d’adresses bien garni, il s’occupe aussi des films réalisés par les partenaires de RKO. C’est ainsi qu’il s’occupe des dessins animés produits par les studios Disney, au premier rang desquels les classiques avec Mickey, Donald ou Dingo ainsi que les longs-métrages Blanche Neige et les Sept Nains, Pinocchio ou bien encore Dumbo et Bambi.
Comptant parmi les personnalités les plus influentes d’Hollywood, Edward Meck est distingué en 1950 par le Motion Picture Herald qui note l’excellence de son travail. La même récompense lui est donnée de nouveau en 1951 puis en 1954. Parmi les meilleurs, Meck fait plusieurs fois la rencontre de Walt Disney qui, dès 1953, fait le choix de s’émanciper de RKO et de distribuer lui-même ses films. Pourtant, il garde Meck dans ses contacts. Et au moment d’organiser la promotion de Disneyland, il se souvient du talent du publiciste à qui il offre un poste de directeur de la publicité. Edward Meck intègre alors les studios Disney en 1955, quelques mois seulement avant l’inauguration du Parc. Parmi les premières décisions qu'il prend, figure notamment celle d’envoyer des centaines d’invitations à la presse afin que les journalistes soient les plus nombreux possibles à couvrir l’ouverture le 17 juillet 1955. Avec ses collègues Jack Lindquist et Milt Albright, Meck s’entoure par ailleurs de plusieurs collaborateurs. En juin 1955, il embauche ainsi notamment Marty Sklar, un jeune étudiant de l’Université de Californie à Los Angeles à qui il confie la création du (The) Disneyland News, un journal de quatre pages distribué dès août 1955 aux visiteurs qui remontent Main Street, U.S.A..
Walt Disney lit la dédicace de Fantasyland le 17 juillet 1955
Deux mois après l’ouverture de Disneyland, Edward Meck peut se féliciter du succès énorme de la destination. Walt Disney lui demande toutefois de ne pas relâcher ses efforts. « Cela devient difficile de vendre Disneyland dans la presse », lui avoue alors Meck, « Car tout ceci est tellement fantastique qu’il est compliqué de le décrire. Pourquoi ne pas laisser le Parc se vendre lui-même ? ». Pour ce faire, Edward Meck conseille de ne plus envoyer de papier à la presse mais d’inviter régulièrement les journalistes du monde entier à venir sur place afin de profiter avec leur famille des installations dans le but de se faire leur propre idée puis d’écrire eux-mêmes des articles élogieux. Les reporters sont par ailleurs les bienvenus lors des grands événements mis au point par Meck et les autres responsables du Parc, à l’image des soirées étudiantes Grad Nites, des festivités de Noël, du 31 décembre, de Pâques… Le département publicité est aussi à l’origine des Disney Dollars, de la revue Vacationland distribuée par les services de Frank Forsyth dans les agences de voyages et les hôtels ou bien encore du programme d’Ambassadeurs.
Les membres du département publicité et relations publiques de Disneyland :
Charlie Nichols, Jack Lindquist, Eddie Meck, Ed Ettinger, Carl Frith, Lee Cake, Frank Forsyth
Phil Bauer, Dorothy Manes, Marty Sklar, Eleanor Heldt, Milt Albright
Lorsqu’il reçoit ses nouveaux collaborateurs dans son bureau installé au sein du City Hall, Edward Meck répète toujours et inlassablement la même phrase. « Lorsque le produit que vous vendez est bon, c’est plutôt simple. Pas besoin de gadget. Seulement de l’honnêteté et la vérité. Chez nous, c’est facile, le produit, c’est Walt Disney ! ». Dès 1957, il recrute Tom Nabbe, un adolescent qui endosse le costume de Tom Sawyer à Frontierland. Il travaille aussi avec le graphiste Phil Bauer, les photographes Charlie Nichols et Carl Frith, l'auteur d'articles pour les journaux Lee Cake, Milt Albright qui s'occupe des finances, Jack Lindquist, le chef marketing, Ed Ettinger, le directeur des relations publiques, ainsi que Dorothy Manes et Eleanor Heldt en charge des ventes. En 1963, il engage aussi Charlie Ridgway, l’un des journalistes du Long-Beach Press-Telegram choisi pour remplacer Marty Sklar parti rejoindre WED Enterprises. Ensemble, il n’est pas rare qu’ils parcourent les États-Unis pour rencontrer les professionnels, les partenaires, la presse mais aussi ses amis à qui il vante les dernières nouveautés du Parc.
Parfois surnommé « Mecky Mouse » par les journalistes, un sobriquet inventé par Herb Caen du San Francisco Chronicle qui s’amuse alors gentiment de sa petite taille et de ses oreilles plutôt grandes, Eddie Meck accepte d’aider Charlie Ridgway à chapeauter l’ouverture de Walt Disney World à Orlando en octobre 1971. Il décède deux ans plus tard, en 1973. Doué d’un talent incroyable, il est recompensé d’un Disney Legends Award en 1995. Son nom est également inscrit sur l'une des fenêtres de la boutique China Closet pour le remercier de sa participation inestimable ayant contribué au succès du premier Parc Disneyland.