La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers
La Bande Originale du Film
Éditeur : Walt Disney Records Date de sortie USA : Le 19 novembre 2002 Genre : Bande originale |
Durée : 58 minutes |
Liste des morceaux
01. I’m Still Here (Jim’s Theme / Un Homme Libre) – 04:11
(VO : John Rzeznik / VF : David Hallyday)
02. Always Know Where You Are (Film Version) – 03:20
(John Rzeznik)
03. Always Know Where You Are – 03:19
(BBMak)
04. 12 Years Later – 02:44
05. To The Spaceport – 01:55
06. Rooftop – 02:32
07. Billy Bones – 02:24
08. The Map – 00:58
09. Silver – 02:39
10. The Launch – 02:42
11. Silver Comforts Jim – 03:23
12. Jim Chases Morph – 03:17
13. BEN – 02:30
14. Silver Bargains – 02:59
15. The Back Door – 04:18
16. The Portal – 05:04
17. Jim Saves The Crew – 04:37
18. Silver Leaves – 05:11
La critique
Sorti au cinéma à la fin de l’année 2002, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est un long-métrage Disney audacieux, mais qui ne rencontre malheureusement pas le succès attendu, loin de là. Pourtant, il demeure encore aujourd’hui un bijou visuel, accompagné d’une bande originale signée James Newton Howard, à la hauteur de la qualité du film.
La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers
Si James Newton Howard a déjà une solide expérience comme compositeur de bande originale, il n’est pour autant pas pressenti pour écrire la musique de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers. Le célèbre compositeur Alan Silvestri est tout d’abord sélectionné pour la partition du film, mais préfère abandonner au profit de la musique de Lilo et Stitch (2002). Après avoir composé la bande originale de Dinosaure (2000) et Atlantide, l’Empire Perdu (2001), Howard enchaîne donc avec celle de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers, qu’il termine de composer au cours de l’année 2001, alors même que Atlantide, l’Empire Perdu n’est pas encore sorti au cinéma.
Il renouvellera bien plus tard son expérience avec Disney en travaillant sur la musique de Maléfique (2014), Raya et le Dernier Dragon (2021) et Jungle Cruise (2021).
James Newton Howard
James Newton Howard reconnaît apprécier particulièrement l’exercice d’écrire une bande originale pour un dessin-animé. Le travail lui semble totalement différent que celui effectué pour un film, et il se force à traiter des idées qu’il n’a jamais abordées auparavant.
Pourtant, sa partition reste assez classique et pourrait totalement s’adapter à un film en prises de vues réelles. Il a d’ailleurs confié que pour écrire la musique précédente d'Atlantide, l’Empire Perdu, il l'avait conçu comme celle d’un vrai film d’aventure avec de vrais acteurs.
La bande originale de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers ne semble pas déroger à cette règle, et ce pour le meilleur. Les musiques sont en effet globalement axées sur les situations et sur les émotions ressenties par les personnages. Elles se veulent donc grandioses, et il est possible de retrouver cette idée d’exploration déjà présente sur certains thèmes de Dinosaure et d'Atlantide, l’Empire Perdu.
Totalement raccord avec l’histoire du film, la musique de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers exprime l’aventure maritime, mais également le voyage. L’aspect science-fiction n’est cependant pas exploité. Howard préfère rester sur des thèmes joués de façon classique, offrant un caractère plus authentique et plus proche de l’histoire narrée plutôt que de l’univers dans lequel elle se déroule.
La bande originale de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers contient également deux chansons originales, écrites et interprétées par le chanteur américain John Joseph Theodore Rzeznik, dont l’une des deux est également reprise par le groupe anglais BBMak.
La première, I’m Still Here (Un Homme Libre pour le titre français) est une chanson rock, puissante et entêtante.
Les deux réalisateurs du film, John Musker et Ron Clements, souhaitent en effet qu’une chanson apparaisse dans le film. Ils veulent qu'elle soit dans le même style pop-rock que la plupart des chansons du groupe U2. L’animateur Glen Keane suggère alors de se baser sur la chanson Iris, du groupe Goo Goo Dolls, qu’il avait entendue dans le film City of Angels (1998). Le chanteur du groupe, John Rzeznik, a d’ailleurs déjà un contact auprès de Disney, puisque l’un de ses producteurs y travaille. Une discussion se tient alors en studio pour aborder l’histoire du protagoniste du film, Jim Hawkins, ainsi que sa personnalité, plutôt punk. Pour écrire le texte de la chanson, John Rzeznik se base sur sa propre vie, sa jeunesse, ainsi que son rapport avec son père.
La force des paroles de la chanson parvient même à modifier la scène en question puisque, à l’origine, I’m Still Here / Un Homme Libre devait illustrer l’initiation de Jim par John Silver. Or, des images de la jeunesse du héros et du départ de son père ont été ajoutées pour se caler sur le texte de la chanson.
La chanson est magnifique, forte, et correspond totalement au caractère de Jim Hawkins. Les paroles, très inspirantes, parlent de la force de caractère à posséder pour pouvoir avancer dans la vie, et accomplir son destin. Elle est interprétée dans la version française par le chanteur David Hallyday qui double également le personnage de Jim Hawkins. Il existe également une version acoustique chantée par John Rzeznik dans une émission de Disney Channel.
Quant à la chanson Always Know Where You Are, elle est musicalement dans la même veine que la précédente. Le texte parle de la maturité atteinte par le personnage principal suite à son aventure. Jim devient adulte et endosse les responsabilités qui vont avec. Deux versions existent, la première chantée par John Rzeznik entendue à la fin du film, et la deuxième interprétée par le groupe BBMak.
La musique du film composée par James Newton Howard est orchestrale, et reste globalement classique, mise à part l’incorporation de quelques petits éléments modernes, comme la guitare électrique sur le morceau 12 Years Later, correspondant au caractère effréné de la scène en question et au caractère de Jim Hawkins au début du film.
Ce titre est un morceau d’ouverture totalement réussi. Après un début calme, la guitare électrique vient en effet accompagner un thème entraînant joué par les cuivres, auxquels répondent magnifiquement les cordes. Cet enchaînement se fait de nouveau entendre sur Jim Saves the Crew lorsque le héros se construit un surf solaire et l'utilise pour sauver les membres de l’équipage survivants.
Le thème est ensuite repris dans To The Spaceport mais aussi dans The Launch, évoquant ainsi la grandeur de l’aventure d’exploration qui s’apprête à débuter. Tout au long de la bande originale, il revient à plusieurs reprises, en pouvant également être altéré comme dans le morceau Billy Bones.
De façon générale, James Newton Howard parvient avec brio à adapter l’ambiance de chaque scène en musique. Que ce soit l’aspect mystérieux de la découverte de la carte dans The Map et de la salle du trésor dans The Portal, ou l’idée de grand voyage avec The Launch, la musique est un prolongement direct de l’action qui se déroule. Les cuivres sont énormément mis en avant pour insister sur le côté grandiose de l’action.
La bande originale contient aussi des éléments issus de la musique irlandaise, comme de la flûte et du violon irlandais. Ces sonorités peuvent être entendues sur des morceaux au timbre joyeux et festif comme dans Silver ou à la fin de Silver Leaves, ou plus calmes et apaisants comme dans Silver Comforts Jim ou même au début de 12 Years Later.
Le thème Silver Comforts Jim est véritablement touchant : repris à la fin du film dans le morceau Silver Leaves avec des violons en supplément, ajoutant plus de tendresse à la scène de séparation entre Jim et le cyborg, il apporte le côté apaisant et réconfortant dont Jim a besoin auprès de John Silver.
Si aucun personnage n’a de thème récurrent, certains éléments de la partition de James Newton Howard semblent s’inspirer de la personnalité de certains d’entre eux. Ainsi, le titre BEN correspond tout à fait au caractère loufoque et déjanté du robot.
La dernière minute de The Back Door est également une réussite, illustrant la tension instaurée par le personnage de Scroop dans sa course-poursuite contre le héros du film.
De tout cet ensemble ressort une bande originale réussie, que le compositeur préférera d'ailleurs aux deux autres composées pour Dinosaure et Atlantide, l’Empire Perdu, correspondant à l’aventure que présente le film, mais avec malheureusement peu de thèmes très mémorables et intenses. Un morceau comme Silver Bargains s’apprécie difficilement avec intensité, une fois sorti du film. De même, les musiques illustrant des moments de danger (Jim Saves the Crew, The Back Door) sont finalement assez répétitives et paraissent trop se ressembler.
La bande originale de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers prouve une fois de plus la capacité de James Newton Howard à donner un caractère grandiose et mature à une musique de dessin-animé. La partition du compositeur est dans la digne continuité de ses deux précédentes, et épouse parfaitement l’ambiance générale du long-métrage.