Thor
Renaissance
Éditeur : Panini Comics Date de publication France : Le 12 février 2020 Collection : Marvel Deluxe |
Auteur(s) : Joseph Michael Straczynski (Scénariste) Olivier Coipel (Dessinateur) Nombre de pages : 256 |
Le sommaire
• Thor (Vol. 3) #1 (2007) • Thor (Vol. 3) #2 (2007) • Thor (Vol. 3) #3 (2007) • Thor (Vol. 3) #4 (2007) • Thor (Vol. 3) #5 (2008) • Thor (Vol. 3) #6 (2008) • Thor (Vol. 3) #7 (2008) • Thor (Vol. 3) #8 (2008) • Fantastic Four (Vol.1) #536 (2006) • Fantastic Four (Vol.1) #537 (2006) |
La critique
Thor - Renaissance est un comics réédité par Panini Comics en février 2020. L'album contient les six premiers numéros du run écrit par Joseph Michael Straczynski, dessiné par Olivier Coipel et colorisé par Laura Martin paru en 2007.
Thor est le Roi d'Asgard et le Dieu des humains. Telle est la situation pour le porteur de Mjolnir au début des années 2000. La mort de son père Odin a, en effet, fait de lui le souverain du royaume des dieux et sa première décision fut de transférer Asgard sur Terre et d'y créer une religion consacrée aux dieux asgardiens… Thor se transforme alors vite en tyran après la perte de Mjolnir qui s'est produite à la suite du meurtre d’un humain. Son règne dure deux cents ans et il faut le soulèvement de son fils pour lui ouvrir les yeux grâce à un voyage temporel. Thor empêche ce futur de se produire et Asgard reprend ainsi sa place habituelle. Mais Loki, Dieu du mensonge et de la malice, trame un complot dans l’ombre pour déchaîner le Ragnarok : la fin des temps de la mythologie nordique... Les Vengeurs, subissant eux de plein fouet les événements du récit Vengeurs : La Séparation, ne peuvent venir en aide à leur ami Thor qui finit par se rendre compte que le cycle des dieux n’est qu’un éternel recommencement. Sa décision est prise, il précipite Ragnarok mais un Ragnarok final. Il accède à un niveau de conscience supérieur pouvant ainsi couper le fil de la tapisserie infernale que les moires, les trois divinités du destin présentes dans de nombreuses mythologies, tissent. En détruisant son royaume, il le sauve en réalité d'une vie faite de recommencement éternel, sans réel évolution possible. Une bien piètre récompense. Mais est-ce vraiment la fin d’Asgard ? La saga The Hammer Fall’s tirée de Fantastic Four 536-537 de mai et juin 2006, conte ainsi la chute de Mjolnir sur Terre, en Oklahoma. La fin de la saga montre un mystérieux homme pressé de se rendre sur le site du crash. Il porte un sac à dos et des initiales donnant un indice pour le lecteur connaisseur : D. B.
L’histoire commence donc avec la présence du docteur Donald Blake, qui a longtemps partagé son corps avec celui du dieu du tonnerre. Ainsi, après la chute de Mjolnir et la disparition de Thor, il tente sa chance pour soulever le marteau tombé en Oklahoma. Il n’est pas le seul à essayer mais les inscriptions sur le marteau parlent d'elles mêmes : « Quiconque tient ce marteau, s’il en est digne, recevra le pouvoir de Thor. ». Donald Blake en est digne et parvient à soulever la précieuse arme.…
Il arrive à contacter Thor qui, depuis Ragnarok, a disparu. S'ensuit un dialogue sur l’importance du dieu sur Terre, Blake lui montrant l’avenir sans lui, rempli de destruction et d’apocalypse. Thor refuse un temps de revenir par crainte d'imposer à nouveau un cycle perpétuel à son peuple puis face aux arguments convaincants de Blake, accepte bon gré mal gré. Il redevient ainsi l’alter-égo de Donald Blake partageant son corps et prenant sa place dès que celui-ci frappe le sol avec son bâton. Non sans créer d’importantes anomalies climatiques qui font s’interroger la population locale !
Le dieu du Tonnerre est de retour, mais il est seul et sans demeure. Sa première décision est donc de recréer Asgard, cité des dieux. Ce retour se fait dans un champ qu’il achète à un habitant de Borxton, liant ainsi de nouveau Asgard avec la Terre.
Thor part à la recherche de son peuple, enfermé dans des corps humains depuis Ragnarok. Sa quête s’annonce ardue tandis que nouveau roi des dieux, il se pose de nombreuses questions... Qui mérite de revenir ? Et qui ne le mérite pas ? Loki, le dieu du mensonge, a-t-il sa place dans ce nouveau chapitre de l’histoire d’Asgard ?
Ce récit est le fruit du travail de Joseph Michael Straczynski et d'Olivier Coipel.
Joseph Michael Straczynski est un auteur américain né à Peterson (New-jersey) en 1954. Dès son plus jeune âge, il se passione pour l'écriture et devient rapidement scénariste pour des feuilletons tels qu'Arabesque ou Les Maîtres de l’Univers. Mais il a pour volonté d'écrire une grande saga de science-fiction qui pourrait se développer sur cinq ans. Après une présentation à Warner Bros son projet est validé et ainsi nait la série
TV Babylon 5. Il contrôle les scénarios quasi exclusivement écrivant quatre-vingt-treize épisodes sur cent dix, et supervisant le peu qu’il n’écrit pas. Il se charge de la production et la post-production. L’aventure se termine avec l’annulation avant la diffusion du spin-off de la série : 2267 Ultime Croisade. Mais Straczynski est fier d’avoir accompli l’ambition de départ, et d'avoir proposé une grande fresque de science-fiction devenue cross média avec des livres et des comics.
Il commence ensuite sa carrière de scénariste de comics avec une première incursion chez Top Cow, travaillant sur Rising Stars et Midnight Nation. Marvel lui propose alors de reprendre la série The Amazing Spider-Man en 2001 pour un run qui durera finalement six ans, avec John Romita Junior qui l’accompagne quasiment tout le long au dessin. Il apporte un souffle nouveau à Peter Parker, lui faisant retrouver Mary-Jane, sa femme, et lui apportant un côté plus mature. Fini le petit journaliste pigiste, Peter devient professeur voulant insuffler des vocations. Il introduit deux personnages majeurs dans sa saga : Ezekiel, un cinquantenaire ayant lui aussi des pouvoirs d'araignée mais avec une vision plus mystique sur leurs origines et le terrible vilain Morlun, voulant se repaître de l’essence des pouvoirs des totems de l’araignée. Il explore le passé de Gwen Stacy dans la saga Sins past. Son run s'arrête après Civil War et les épisodes One More Day, volonté de Joe Quesada, rédacteur en chef de Marvel, de revenir à un Parker plus léger.
Mais Straczynski est capable d’écrire plusieurs séries à la fois ! Dans le même temps, il s’occupe en effet du retour de Supreme Power et se lance dans une réécriture des origines de Docteur Strange. Il écrit ensuite pour DC Comics une série Wonder Woman et Superman : Earth one. Il fera aussi partie de l’aventure Before Watchmen avec notamment trois séries : Docteur Manhattan, le Hibou et Moloch. Sa reprise du titre Thor, après la disparition du héros, est tout naturelle ; le scénariste étant friand de récit de super-héros puissant à la mythologie forte et n'hésitant pas à les rendre humains et surtout faillibles.
Olivier Coipel est un artiste français issu de la prestigieuse école de l’image Gobelins. Il débute ensuite sa carrière comme animateur dans le studio d’animation Amblimation. Il travaille notamment pour Dreamworks sur Le Prince d’Egypte. Son parcours professionnel l’amène à vivre à Londres puis à Los Angeles. Sa carrière dans le comics débute alors chez DC Comics où il dessine La Légion des
Super-Héros. Mais elle s'accélère réellement avec son entrée chez Marvel, et son premier arc sur Avengers avec Geoff Johns à l’écriture. Sa grande révélation au public se fait grâce à ses dessins sur House of M, le premier gros cross-over de Michael Bendis après son arrivée sur les Vengeurs. Lors de son passage sur Thor avec Straczynski, il retravaille le design du personnage lui donnant un aspect plus massif et une tenue plus guerrière. Il est d’ailleurs crédité au générique du film Thor, celui-ci s’inspirant des dessins du Français. Il retrouve le dieu du Tonnerre lors du cross over Siège.
Une divinité très terre à terre. L’oxymore a de quoi faire rire et peut sembler absurde mais il représente au mieux cette renaissance pour Thor. Après avoir obtenu les pleins pouvoirs sur l’univers d’Asgard depuis Ragnarok, le dieu du tonnerre use, en effet, de son pouvoir pour créer une nouvelle cité majestueuse située en plein Oklahoma ! Elle a déjà connu une place plus centrale dans l’univers Marvel plutôt qu’en plein milieu des États-Unis d’Amérique ! Broxton est une charmante petite ville rurale et le lecteur peut donc s’attendre à un choc des cultures entre sa population qui n’a pas l’habitude de visite de surhumains et un peuple entier de dieux que les siècles ont rendu plus que présomptueux.
C’est la force de ce premier tome que propose Straczynski. Réussir à mettre de côté l’aspect titanesque des personnages en évitant des combats à chaque page, même si certains affrontements valent le détour ! Le scénariste fait de la relation dieux/humains le
cœur de son récit.
Un mélange de quête spirituelle avec une dose de testostérone pour les défis à venir attend donc le dieu du Tonnerre. Magnifié par les dessins d'un Coipel en très grande forme, d'une forte justesse dans son trait et un sens du découpage extraordinaire rendant les personnages et notamment les scènes de résurrection extrêmement dynamiques.
Après trois ans d'absences dans l'univers Marvel, Thor revient... et par la grande porte ! Seigneur d'Asgard, sauveur des dieux, et ami du peuple américain. Pourtant, malgré toute sa bonne volonté, le maître du Tonnerre n'a pas que des amis et déjà les complots se fomentent derrière son dos.
Thor - Renaissance est un récit majeur pour découvrir un Thor humain qui comme sa ville et son peuple est en pleine reconstruction.