Avengers
La Séparation
Éditeur : Panini Comics Date de publication France : Le 01 juillet 2020 Collection : Marvel Must Have |
Auteur(s) : Brian Michael Bendis (Scénariste) David Finch (Dessinateur) Nombre de pages : 168 |
Le sommaire
• Avengers #500 (2004) • Avengers #501 (2004) • Avengers #502 (2004) • Avengers #503 (2004) |
La critique
Avengers - La Séparation est un arc scénaristique de la série Avengers publié par Panini Comics dans la collection Marvel Must Have en juillet 2020. L'album contient les numéros 500 à 503 de la série Avengers et le one shot Avengers Finale écrit par Brian Michael Bendis, dessiné par David Finch paru en 2004.
Les années 90 n’ont pas été de tout repos pour Marvel. La compagnie a frôlé la banqueroute et les chiffres de ventes de comics sont en forte baisse. La faute à des sagas longues et décousues comme La Saga du Clone pour Spider-Man ou la continuité générale qui se complique avec la disparition des plus grands héros de la Terre face au vilain Onslaught. Le public boude en réalité la mort de la quasi totalité des personnages qu’il aime ainsi que le nouveau statu quo imposé par Heroes Reborn (les héros n’ont en réalité pas succombé face à Onslaught mais ont été transférés dans une nouvelle dimension). Le début des années 2000 offre donc un renouveau salutaire du genre avec des sagas plus cohérentes et prenantes...
Dans Avengers - La Séparation, la composition de l’équipe est classique : Captain America, Iron Man, la Vision, la Sorcière Rouge, Miss Hulk, Hawkeye, la Guêpe, Hank Pym sous l’identité de Pourpoint Jaune, l’Homme Fourmi avec Scott Lang sous le masque et Captain Britain.
Récemment donc, le Valet de Coeur s’est sacrifié pour l’équipe en protégeant la fille de Lang au combat et tout le monde est encore sous le choc de cette perte.
Le récit commence ainsi avec une partie des Avengers se reposant au manoir, profitant d’une des rares accalmies. Une petite discussion tourne autour des fantasmes de Clint Barton, alias Hawkeye, qui avoue avoir un faible pour Vipère, Madame Hydra, l’une des ennemies de l’équipe. Quand Miss Hulk lui dit qu’il n’est qu’un “porc”, Clint rétorque que c'est la faute au vert du costume de Vipère. Une mauvaise blague au départ pour l’archer de commencer à flirter avec Miss Hulk ? La conversation est rapidement close par le retour de Jack Hart, le Valet de Coeur, aux portes de la demeure des héros. Censé être mort au combat, il apparaît dans un piteux état face à ses amis qui se précipitent à sa rencontre. “Je suis désolé” sont ses seuls mots avant d’exploser dans un fracas, emmenant dans la mort avec lui Scott Lang. Au même moment, Stark manque de tuer l’ambassadeur de la Latvérie en pleine réunion au siège de l’ONU dans ce qui semble être une rechute vers son vieux démon qu'est l’alcool, même s'il assure à la Sorcière Rouge sa sobriété ! Au manoir, les ennuis sont loin d’être terminés. Toujours sous le choc de ce qui semble être la mort de deux de leurs compagnons, Vision approche à grande vitesse à bord d’un Quinjet. S’écrasant au milieu du jardin, il annonce aux Avengers qu’il n’est malheureusement plus maître de sa structure et qu’il regrette les événements qui vont se dérouler. Il libère cinq versions d'Ultron sur les héros ! Miss Hulk se déchaîne et dans son excès de rage détruit Vision. Pendant ce temps, dans l’ombre, deux protagonistes semblent comploter dans le but de se venger des Avengers. ennemis ou anciens alliés ? Le doute est permis...
Avengers - La Séparation sort de l'imagination de Brian Michal Bendis. Scénariste né à Cleveland en 1967, il commence dans le marché indépendant, scénarisant et dessinant lui-même ses premiers travaux. Il est repéré par les studios de Todd McFarlane, puis, après une courte période, signe un contrat d'auteur exclusif chez Marvel. Il débute par la co-création du label MAX, ligne éditoriale destinée à un public plus mâture. Le comics Alias (contant l'histoire de Jessica Jones et servant de base à la série Jessica Jones sur Netflix) fait partie de ce label. Il est l'auteur de la série Ultimate Spider-Man qui est la première de l'univers Ultimate, terre parallèle qui raconte l'avènement des super-héros dans une époque contemporaine. Il écrit alors la totalité de la série soit quasiment 200 épisodes ! Auteur prolifique, il n'est pas rare de pouvoir lire cinq de ses titres par mois. En outre, il aime travailler sur le long terme et pouvoir développer les personnages dont il a le destin en mains. Il est LE scénariste de
Marvel des années 2000 ayant en charge une partie de l'univers
Ultimate, et la plus grande équipe de super-héros. Il signe également cinq des plus grands crossovers de cette période.
David Finch est un dessinateur canadien né en 1971. Commençant sa carrière chez Top Crow Productions en 1995 sur la série Cyberforce en assistant Marc Silvestri. Il prend les rênes de la série l’année d’après, co-crée le comics Ascension et rejoint
Marvel au début des années 2000 où il fait la majeure partie de sa carrière pour la décennie. Accompagnant Bendis sur le renouveau des Avengers, il dessine aussi la série Ultimate X-Men ainsi que Moon Knight. Les dix années suivantes s'effectuent chez
DC Comics où il s’occupe notamment de Batman : The Dark Knight et de l’event Forever Evil.
Si David Finch est le dessinateur principal des numéros d'Avengers - La Séparation, il est possible de noter la participation de plusieurs artistes reconnus à l'occasion d'Avengers Finale, dont Alex Maleev, Steve Epting, Michael Gaydos ou encore David Mack.
L’univers Marvel est en pleine mutation. Après avoir clairement subi les années 90 et des décisions éditoriales controversées, la Maison des Idées aborde le nouveau millénaire sous le signe de la renaissance. Bendis, suivis de Millar, viennent de lancer la Terre-1610, le berceau de l’Univers
Ultimate qui permet une relecture moderne des plus grands héros, avec un grand succès. Marvel décide donc logiquement de confier à Brian Bendis la série Avengers de la Terre-616. Le scénariste, pour son premier récit, annihile l’équipe en confrontant les membres à leurs plus grandes peurs et à certains de leurs échecs. Une manière de mettre fin à une ère de manière explosive et spectaculaire pour mieux repartir sur une nouvelle escouade qu’il compose lui même dans New Avengers - Évasion. L’auteur vedette de
Marvel débute son run avec une rythmique qui fera sa renommée avec de nombreuses batailles (dès le premier numéro, cinq héros sont soit morts, soit dans un état critique) mais aussi des moments de pauses et de dialogues. Loin de casser le rythme de lecture, ces instants de calme tout relatif permettent au lecteur de suivre la pensée des Avengers et leurs réflexions : ont-ils toujours fait les bons choix ? Sont-ils les plus grands héros de la Terre ? Un récit fondateur pour ce que sera et fera la Maison des Idées de sa franchise phare dans les 10 ans à venir. L'ensemble est alors remarquablement porté par un David Finch en grand forme avec un sens du découpage dynamique qui s’adapte parfaitement au scénario de Bendis. Des pleines pages, voir des doubles pages pour déchaîner la fureur de Miss Hulk et des pages avec juste cinq longues et fines cases où les héros débattant des évènements, oppressantes à la lecture et plongeant le lecteur dans un moment intime et angoissant.
Le dernier numéro, Avengers Finale, toujours scénarisé par Bendis, rend hommage aux Avengers et à leur histoire en permettant en outre de clore plusieurs décennies d'aventures des plus grands héros de la Terre. Composé comme un véritable crossover impactant tout l'univers
Marvel, un certain nombre de récits annexes existe par ailleurs dont le plus important, Thor : Ragnarok, explique l’absence du Dieu du Tonnerre pendant les évènements relatés.
Avengers - La Séparation est un récit excellent en tous points. La construction narrative jusqu’à son dénouement, la révélation des ennemis qui se cachent derrière les assauts et le dessin de Finch contribuent à faire de cet arc une sublime entrée en matière pour Bendis qui aura tout le loisir de s’occuper du destin de l’équipe pour les années à venir. Les néophytes ont néanmoins besoin de clefs de lectures, notamment sur les membres qui la composent, afin de profiter pleinement des rebondissements et des références à d’anciennes aventures... Mais voilà, Bendis sait tellement bien accrocher son lecteur que le plaisir est intact quelque soit le degré de connaissance.