Dark Vador
Tome - 2 : Dans le Creuset

Éditeur :
Panini Comics
Date de publication France :
Le 10 novembre 2021
Genre :
Comics
Auteur(s) :
Greg Pak (Scénariste)
Raffaele Ienco (Dessinateur)
Nombre de pages :
136

Le sommaire

• Dans le Creuset (I) : Dark Vador (2020) #6 (14/10/2020)
• Dans le Creuset (II) : Dark Vador (2020) #7 (11/11/2020)
• Dans le Creuset (III) : Dark Vador (2020) #8 (16/12/2020)
• Dans le Creuset (IV) : Dark Vador (2020) #9 (13/01/2021)
• Dans le Creuset (V) : Dark Vador (2020) #10 (10/02/2021)
• Dans le Creuset (VI) : Dark Vador (2020) #11 (28/04/2021)

La critique

rédigée par
Publiée le 03 février 2023

Dark Vador (2020) - 2 : Dans le Creuset poursuit la série consacrée au Seigneur Sith se déroulant après Star Wars : L’Empire Contre-Attaque, alors qu'il digère le refus exprimé par son fils Luke Skywalker. Après un début honnête, la série se perd néanmoins dans des références peu pertinentes à Star Wars : L’Ascension de Skywalker.

Le scénariste Greg Pak reprend la plume après Dark Vador (2020) - 1 : Le Cœur Sombre des Sith. Né en 1968 à Dallas, au Texas, d’une mère américaine et d’un père coréen, il étudie les sciences politiques à Yale, dans le Connecticut, où il écrit dans le magazine humoristique de l’université, The Yale Record. Il passe ensuite par Oxford, en Angleterre, et se réoriente vers un cursus de cinéma à la New York University où il obtient un Student Academy Award pour son film d’étude, Fighting Grandpa. Il signe en 2003 le long-métrage Robot Stories qui remporte un certain succès critique.
Il rejoint Marvel Comics en 2004 et rédige notamment les scénarios de Warlock, X-Men : Le Chant du Phénix, Planète Hulk ou World War Hulk. Quittant la Maison des Idées entre 2013 et 2015, il travaille notamment sur Superman/Batman pour DC Comics. Revenant chez Marvel, il signe Totally Awesome X, Weapon X, et Arme H. Il s'invite dans la saga intergalactique en 2019 avec la série L’Ère de la Rébellion puis l’arc Rebelles et Renégats de la série Star Wars (2015), avant de débuter la nouvelle série consacrée à Dark Vador.

L’auteur est à nouveau rejoint au dessin par Raffaele Ienco. Né en Italie, il s’installe avec sa famille à Toronto, au Canada, à l’âge de quatre ans. Il débute sa carrière dans le monde des jeux vidéo en s'impliquant notamment sur Metal Gear Solid: The Twin Snakes (2004). Fan de comics depuis l’enfance, il intègre ensuite Image Comics et dessine notamment sur Epic Kill ou Devoid Of Life avant de travailler chez DC Comics sur Batman: Sins of the Father et au sein de la Maison des Idées sur Fantastic Four et Avengers World. Passionné de la saga intergalactique, il a l’opportunité de devenir le dessinateur de Dark Vador (2020).

Ce deuxième ouvrage est constitué des issues 6 à 11 de la série, constituant un seul et unique arc intitulé Dans le Creuset. Dark Vador y subit littéralement les foudres de l’Empereur, furieux de la quête de son apprenti dans le tome précédent qui l’a vu aller sur les traces de Padmé Amidala et laisser s’échapper son ancienne suivante Sabé. Cet échec, qui fait suite à celui rencontré face à Luke Skywalker, est la goutte de trop pour Sheev Palpatine. Il décide ainsi, une nouvelle fois, de mettre à l’épreuve Vador en l’envoyant sur Mustafar, où tout a commencé.
Dans un défi ressemblant presque à un bonus de jeu vidéo en bac à sable dans lequel le joueur choisit les options de sa partie, le Seigneur Sith doit en effet se reconstruire en revenant à la case départ, mutilé comme suite à son combat face à Obi-Wan Kenobi dans Star Wars : La Revanche des Sith, en ayant l'interdiction d’utiliser la Force et en affrontant l’assassin des Sith Ochi de Bestoon. Le scénario de Greg Pak tire ainsi sur une corde déjà bien usée dans les comics consacrés à Vador, avec le défi lancé par l’Empereur. Rien de bien original donc, d’autant que les quelques apparitions de Palpatine le montrent cabotin et peu effrayant ou charismatique.

Le concept de renaissance parmi les cendres, tel un phénix, a pourtant tout pour être prometteur dans le premier issue de l’opus, notamment dans la perspective d’une évolution du personnage vers celui qu’il devient à la fin de Star Wars : Le Retour du Jedi. Sa haine vis-à-vis de son maître croît en toute logique, mais ne révèle pas encore l’aube d’un basculement pour un tel adepte du Côté Obscur. La désobéissance directe de Vador s’agissant d’une règle directement édictée par l’Empereur est en revanche plus éloquente. En outre, en se reconstruisant avec les pièces qu’il trouve, Vador reprend une part de l’ingénieux Anakin Skywalker qu’il dévoilait déjà dans Dark Vador : Le Seigneur Noir des Sith - 1 : L'Élu, alors tout juste converti.
Comme dans le tome précédent, Greg Pak emploie largement l’outil du flash-back ou des souvenirs déformés semblables à des rêves qui virent souvent au cauchemar. Ici régulièrement superflu, ce stratagème narratif laisse penser à un remplissage, l’évocation de grands épisodes de la vie du Sith au travers de ces hallucinations n’apportant pas toujours à la construction du personnage face aux événements qu’il traverse dans la temporalité de cet arc. Il convient néanmoins de noter que le renversement de situation entre Luke Skywalker et son père dans leur affrontement sur Bespin est intéressant et en dit long sur le traumatisme de Vador. Cette piste intéressante n’est cependant pas suffisamment exploitée alors qu’il semble que l’exploration de la psyché du Sith serait l’intérêt premier de la série.

Dark Vador (2020) - 2 : Dans le Creuset voit plutôt s’accumuler les obstacles posés face à Vador sans nécessairement leur permettre de constituer un danger crédible. Des créatures toutes plus énormes les unes que les autres se succèdent, sans offrir de véritable adversité au Seigneur Sith ni d’authentique suspense au lecteur. 
Il est néanmoins intéressant de voir Vador prendre possession de pieuvres géantes. Si des relations entre animaux intergalactiques et adeptes de la Force ont été montrées à plusieurs reprises dans l’univers de Star Wars, le lecteur ressent ici que ce lien est rendu néfaste par le Côté Obscur, le Sith souhaitant seulement utiliser l’animal, l’alchimie ainsi créée n’ayant vocation qu’à vaincre et provoquer la destruction. Alors que cette thématique intéressante et peu commune aurait gagné à être approfondie, le tome s’attarde plutôt sur une confrontation classique.

L’antagoniste principal de Dark Vador au sein de ce tome est en effet Ochi de Bestoon, illustrant la volonté de Greg Pak - ou de son éditeur - de lier l’arc narratif à Star Wars : L’Ascension de Skywalker (2019), sorti moins d’un an avant la parution du premier numéro de ce tome. Le personnage est en effet évoqué pour la première fois au sein de l’Épisode IX, Lando Calrissian révélant aux héros qu’il était à sa recherche avec Luke Skywalker afin de trouver un orienteur Sith pour lequel il était supposé détenir des indices précieux. Le groupe finit par trouver son vaisseau, le Bestoon Legacy, puis, après avoir été happé dans des sables mouvants, son cadavre gisant dans la caverne d’un vexis. S’y trouve également la dague d’Ochi qui les conduit à l’orienteur Sith ouvrant la voie pour Exegol. Le long-métrage révèle enfin qu’Ochi a eu dans le passé pour mission de ramener Rey auprès de son grand-père, Sheev Palpatine, sur Exegol. Devant le refus des parents de Rey de révéler où se trouvait leur fille, Ochi reçut de l’ancien Empereur l’ordre de les assassiner.
Dans le Creuset signe donc la première grande apparition d’Ochi dans l’Univers Étendu après avoir été évoqué plus largement dans la novélisation du film. Il devient dès lors un personnage récurrent des séries de comics Star Wars et plus particulièrement de Dark Vador (2020). Il est également au cœur du roman Shadow of the Sith (2022) mettant en scène sa traque par Luke et Lando. Au sein de l’opus, Ochi est un assassin des Sith envoyé par l’Empereur pour tuer Vador. Si son design est plutôt réussi, il apparaît malheureusement ici surtout comme un faire-valoir ridicule, rapidement neutralisé par l’apprenti de Palpatine qui n’hésite pas à le maltraiter et le ridiculiser en l’enfermant et en le faisant valdinguer dans une capsule suspendue à son vaisseau dans le vide intersidéral. Non seulement le personnage n’instille pas le danger, mais il ressemble à un bouffon. Il est à espérer qu’à cette première ratée suivront des apparitions plus réussies.

L’échec constitué par la caractérisation d’Ochi de Bestoon est malheureusement rejoint par l’ensemble des références faites au sein du tome à Star Wars : L’Ascension de Skywalker qui ne tiennent jamais la promesse de creuser et d’expliciter les pistes lancées - il faut bien le dire, souvent de manière expéditive ! - par le scénario inutilement complexe du long-métrage. Le lecteur retrouve ainsi Exegol et ses nombreuses cuves, ses statues géantes et son assistance de Sith encapuchonnés. Hélas, aucune place n’est laissée à un mystère que le lecteur souhaiterait découvrir. Comme dans le film, Exegol semble être un décor folklorique dressé sans grande imagination avec une absence totale de potentiel narratif. Seule une montagne de cristaux Kyber paraît être une piste intéressante mais n’est montrée que très brièvement.
La volonté de citer les marqueurs vus dans le dernier volet de la saga Skywalker va jusqu’à montrer la flotte de Star Destroyers “mille fois plus puissante” que celles déjà vues dans la galaxie. Alors que le récit se situe en amont de Star Wars : Le Retour du Jedi et que la construction de la seconde Étoile de la Mort a déjà débuté, voir cette flotte composée de vaisseaux censés être chacun aussi puissants que la nouvelle station spatiale de l’Empire dégage comme un parfum d’incohérence.

Le bilan est davantage satisfaisant du côté des dessins de Raffaele Ienco, dans l’ensemble réussis. L’artiste italien propose en effet de larges planches épiques agréables à regarder, plutôt bien mises en valeur par le travail du coloriste indien Neeraj Menon, que celui-ci puise dans la palette des rouges ou dans des couleurs plus froides.
Comme dans l’opus précédent, l’aisance du dessinateur à représenter des créatures, notamment gigantesques, est réellement remarquable. Il peut néanmoins être regretté que certaines scènes mêlant trop d’éléments soient peu lisibles, à l’image de celle voyant une créature géante poursuivre de nombreux chasseurs TIE qui, si elle apporte une grandeur cinématographique bienvenue dans un comics, s’avère difficile à suivre.

Dark Vador (2020) - 2 : Dans le Creuset ne parvient jamais à convaincre en mettant en scène le Seigneur Sith face à un défi vu et revu. Greg Pak échoue à rendre cette menace charismatique et à explorer les maigres et faibles pistes laissées par Star Wars : L’Ascension de Skywalker qu’il tente de suivre. Reste le plaisir de contempler les dessins de Raffaele Ienco et l’espoir de voir la série gagner en intérêt avec le crossover War of the Bounty Hunters faisant l’objet du troisième tome.

Poursuivre la visite

1985 • 2024

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.