La Vengeance de Zorba le Hutt
La Saga du Prince Ken - 3
Titre original : Jedi Prince : Zorba the Hutt's Revenge Éditeur : Pocket Jeunesse Date de publication France : Le 14 avril 1995 Genre : Science-fiction Label : Star Wars - Univers Légendes |
Auteur(s) : Paul Davids Hollace Davids Autre(s) Date(s) de Publication : Bantam Spectra (US) : 1er juillet 1992 Nombre de pages : 133 |
Le synopsis
La critique
La Vengeance de Zorba le Hutt est le troisième tome d'une série de romans jeunesse de six livres regroupés sous l'appellation La Saga du Prince Ken.
La Saga du Prince Ken est écrite par Paul Davids et sa femme Hollace. Les futurs époux se rencontrent en 1971 alors que Paul sortait justement d'une séance du film THX 1138 de George Lucas. Lui est originaire de Bethesda dans le Maryland et diplômé de Priceton. Elle est originaire de Silver Spring, toujours dans le Maryland, et diplômée de Goucher College. Ils se rendent vite compte qu'ils sont tous deux passionnés de cinéma, Cupidon faisant le reste... S'il se met plutôt à l'écriture de livres de vulgarisation de science-fiction mais aussi à la conception de scénarios puis à la production de séries, elle se concentre, elle, plus sur l'évènementiel et le marketing. Ainsi, Paul Davids travaille notamment sur la production de la série animée Transformers. Hollace Davids, pour sa part, se voit chargée des avant-premières chez Columbia Pictures avant de devenir directrice adjointe de la publicité chez TriStar Pictures. Ils auto-publient leur premier roman en 1986 avant d'être approchés pour écrire une série de romans Star Wars.
La Saga du Prince Ken a fait couler beaucoup d'encre auprès des fans Star Wars, tous estimant que la série est particulièrement mauvaise. Il faut dire que ces romans sont l'une des premières tentatives de proposer des histoires se déroulant après le film Star Wars : Le Retour du Jedi. Avant eux, certes, l'auteur Timothy Zahn avait déjà offert deux des trois opus de sa trilogie La Croisade Noire du Jedi Fou, considérée à l'époque comme la troisième trilogie censée regrouper les épisodes VII, VIII et IX. Mais si L'Héritier de l'Empire et La Bataille des Jedi, déjà parus, étaient particulièrement ambitieux, les romans de La Saga du Prince Ken proposaient eux des idées à la fois trop simples et trop bizarres. Les incongruités étaient telles que les six romans vont être très vite décanonisés, puis déclassés au sein même de l'Univers Légendes. Lucasfilm Ltd. se voit en fait vite obligé de considérer que ces livres n'ont jamais existé tant ils seront contredits par les romans suivants, qu'ils soient adultes ou jeunesse. Ils essaieront certes de rendre cette saga cohérente dans l'Univers Étendu mais n'y parviendront jamais. Il a même été envisagé un temps de considérer ces opus comme des histoires dans l'histoire ; des sortes de livres de contes que Leia lirait à ses enfants Jacen, Jaina et Anakin avant de s'endormir. La Saga du Prince Ken doit ainsi être plutôt vue comme la première tentative maladroite de proposer du Star Wars aux plus jeunes tout en faisant avancer l'histoire de la saga. L'échec est patent mais il faut reconnaître une choses à ces piètres romans : sans eux, les suivants n'auraient peut-être jamais vu le jour !
La Vengeance de Zorba le Hutt est, comme ses prédécesseurs, un livre jeunesse à destination de lecteurs débutants. Cet état de fait donne un style écrit en conséquence avec une action qui va à cent à l'heure, des ellipses nombreuses faisant souvent passer les événements du coq à l'âne, des situations comiques pour amuser les bambins, surtout en mettant scène les droïdes Puce et Kate ou le jeune garçon Ken, sans oublier le recours à de nombreux dessins signés des illustrateurs Drew Struzan et Kart Kesel afin d'aérer le texte. Les auteurs n'hésitent pas en outre à proposer des idées assez incongrues pour un roman Star Wars, même à destination de la jeunesse. L'idée de la pendaison de crémaillère de Yan Solo dans une maison volante dans le ciel de Bespin est aussi bizarre qu'improbable. Si les enfants apprécieront cette fantaisie, le lecteur adulte sera lui plus circonspect. Surtout que pour eux, le livre se lit très rapidement, en à peine deux heures, et encore, en prenant son temps.
L'élément central du roman est dans son titre : Zorba le Hutt. Et il s'agit aussi de son intérêt principal. Zorba est le père de Jabba. Prisonnier sur une planète lointaine, ce dernier ignorait que son fils avait été tué. Quand il arrive sur Tatooine, il découvre alors la terrible nouvelle. Il commence d'abord par reconquérir le royaume de son fils, qu'il considère comme un héritage légitime. Ensuite, il part à la recherche de l'identité de l'assassin de Jabba afin d'assouvir sa vengeance. Il comprend alors que c'est la Princesse Leia qui l'a tué et la prend en chasse. Il arrive ainsi sur Bespin où elle se trouve avec tous ses amis de la Rébellion pour la pendaison de crémaillère de Yan. Si cet élément du récit tournant autour de Zorba s'avère relativement passable, il faut bien sûr faire abstraction des quelques détails ou faits historiques du clan Hutt qui seront très vite décanonisés même lorsque l'ancien Univers Étendu n'était pas encore appelé Légendes. Néanmoins, le nom de la planète natale des Hutts, Varl, continuera d'être tout de même utilisé de temps en temps même si un subterfuge sera trouvé pour expliquer pourquoi la planète des Hutts est Nal Hutta dans la plupart des histoires parues après ce roman.
Le reste du récit est en revanche sans grand intérêt, notamment la pirouette scénaristique facile qui fait que Zorba gagne Bespin au sabacc en plumant Lando Calrissian. De même, il sera tu que, comme par hasard, l'Empire dirigé par Trioculus a justement une usine polluante précisément sur Bespin et se voit donc présent au moment de l'action de l'histoire. Le nouvel empereur Trioculus en profite alors pour enlever Leia car il veut l'épouser, rien de moins, afin qu'elle devienne son impératrice. Il va ainsi devoir affronter Zorba afin de l'empêcher de kidnapper et tuer la femme qu'il désire et convoite. Globalement, tous ces passages sont vraiment grotesques et bien trop enfantins mis à part la conclusion du roman. Le cliffhanger offert ajoute un peu de piquant à la série de livres même s'il met un peu à mal le charisme de l'héritier autoproclamé de Palpatine. Néanmoins, tout n'est pas fatalement à jeter dans le roman car le mystère autour du personnage du jeune Ken se lève un peu. Ce dernier semble lié à l'Empire et à Trioculus même si le lecteur ne sait pas encore comment.
La Vengeance de Zorba le Hutt est à l'image des autres romans de la série : hésitant entre le pathétique et le risible. Néanmoins, quelques bonnes idées ressortent tout de même de-ci de-là dont l’affreux Zorba et le personnage de Ken qui se dévoile un peu.