Monk - Saison 1
L'affiche
Titre original :
Monk - Season 1
Production :
Touchstone Television
Date de diffusion USA :
12 juillet 2002 - 18 octobre 2002
Genre :
Policier
Création :
Andy Breckman
Musique :
Jeff Beal
Durée :
559 minutes
Monk - Autre(s) saison(s) :
Saison 01
Saison 02
Saison 03
Saison 04
Saison 05
Saison 06
Saison 07
Saison 08
Disponibilité(s) en France :

Liste et résumés des épisodes

1. Mr. Monk Meets the Candidate
Monk Reprend l'Enquête
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 1
Date de diffusion USA : 12 juillet 2002
Réalisé par : Dean Parisot
Durée : 78 minutes
Un candidat à la mairie de San Francisco échappe de près à la mort...
2. Mr. Monk and the Psychic
Monk n'est Pas Dupe
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 2
Date de diffusion USA : 19 juillet 2002
Réalisé par : Kevin Inch
Durée : 44 minutes
Monk ne croît pas aux pouvoirs d'une voyante...
3. Mr. Monk Meets Dale the Whale
Monk a un Adversaire de Taille
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 3
Date de diffusion USA : 26 juillet 2002
Réalisé par : Rob Thompson
Durée : 44 minutes
Monk doit peser le pour et le contre...
4. Mr. Monk Goes to the Carnival
Monk Va à la Fête Foraine
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 4
Date de diffusion USA : 2 août 2002
Réalisé par : Randall Zisk
Durée : 43 minutes
Un homme est poignardé sur la grand roue dans une fête foraine...
5. Mr. Monk Goes to the Asylum
Monk est en Observation
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 5
Date de diffusion USA : 9 août 2002
Réalisé par : Nick Marck
Durée : 43 minutes
Monk est interné dans un institut psychiatrique...
6. Mr. Monk and the Billionnaire Mugger
Monk et le Braqueur Milliardaire
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 6
Date de diffusion USA : 16 août 2002
Réalisé par : Stephen Cragg
Durée : 43 minutes
Un milliardaire meurt d'une agression à l'arme blanche...
7. Mr. Monk and the Other Woman
Monk Tombe Sous le Charme
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 7
Date de diffusion USA : 23 août 2002
Réalisé par : Adam Arkin
Durée : 44 minutes
Monk tombe sous le charme d'une suspecte...
8. Mr. Monk and the Marathon Man
Monk Court Contre la Montre
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 8
Date de diffusion USA : 13 septembre 2002
Réalisé par : Adam Davidson
Durée : 44 minutes
Un meurtre est commis lors d'un marathon à San Francisco...
9. Mr. Monk Takes a Vacation
Monk Part en Vacances
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 9
Date de diffusion USA : 20 septembre 2002
Réalisé par : Kevin Inch
Durée : 44 minutes
Même en vacances, Monk a du travail...
10. Mr. Monk and the Earthquake
Monk et le Tremblement de Terre
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 10
Date de diffusion USA : 4 octobre 2002
Réalisé par : Adam Shankman
Durée : 44 minutes
Monk a des doutes sur les circonstances de la mort d'un philantrope...
11. Mr. Monk and the Red-Headed Stranger
Monk est Dans l'Impasse
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 11
Date de diffusion USA : 11 octobre 2002
Réalisé par : Milan Cheylov
Durée : 44 minutes
Willie Nelson est accusé de meurtre...
12. Mr. Monk and the Airplane
Monk Prend l'Avion
Genre : Épisode télé
Série : Monk
Saison 1 Épisode 12
Date de diffusion USA : 18 octobre 2002
Réalisé par : Rob Thompson
Durée : 44 minutes
Monk suspecte un passager dans son avion d'être un meurtrier...

La critique

rédigée par
Publiée le 27 mai 2020

« C’est un don… et une malédiction. » Adrien Monk.

De Sherlock Holmes à Hercule Poirot, de Miss Marple au Commissaire Maigret ou de Magnum à Colombo, les détectives ont, de tout temps, fait partie de l’imaginaire collectif. Ayant d'abord pris d’assaut la littérature sous la plume de grand•e•s auteurs et autrices, ils ont peu à peu colonisé d’autres médias comme le cinéma mais aussi et surtout le petit écran. Tantôt charmeurs, tantôt provocateurs, parfois violents ou tout simplement hilarants, ils ont chacun leur personnalité et caractéristiques propres, tous ayant le point commun d’être invincibles face aux dossiers d’investigation les plus ardus. Dès juillet 2002, sous les traits d’un Tony Shalhoub qui semble faire corps avec son personnage, un nouveau membre vient s’ajouter à la grande famille de ces enquêteurs de génie : Adrien Monk (appelé Adrian en version originale, et une seule fois en version française, lors du premier épisode), un détective hors-pair aux multiples phobies, atteint de troubles obsessionnels compulsifs, sorte de Rain Man à la science infuse aux faux airs de Mister Bean et arrivant à résoudre toutes les affaires les plus compliquées à l’exception-même de celle du meurtre de sa femme.

Série produite par Touchstone Television renommée ABC Studios en 2007, filiale de The Walt Disney Company, en collaboration avec Mandeville Films, Monk a traversé le début du troisième millénaire avec autant de succès qu’il a résolu d’enquêtes de meurtres complexes. Créée en 2002 en cumulant pas moins de huit saisons jusqu’à son arrêt en 2009, la série suit ainsi les aventures d’Adrien Monk, un ancien lieutenant du San Francisco Police Department (SFPD) suspendu depuis la mort de sa femme, sa maladie ayant été fortement aggravée par cet événement tragique. Au cours de cent-vingt-cinq épisodes déroulés sur sept années consécutives, il sera alors amené à résoudre de multiples enquêtes en qualité de consultant, ses services étant souvent mis à contribution par le SFPD du fait de ses capacités d’observation, de réflexion, d’analyse et de raisonnement inégalables, alliées à son savoir inépuisable.

Cette série policière à la structure inédite avec à sa tête un personnage principal atypique sort du génie de deux hommes, le producteur David Hoberman et le scénariste Andy Breckman. La genèse de Monk remonte ainsi à un rendez-vous de Hoberman avec un responsable de NBC, le groupe cherchant à l’époque à diffuser une nouvelle série policière. Le producteur de renom (George de la Jungle, Antartica, Prisonniers du FroidLa Proposition), lui-même s’avouant névrosé et obsessif, eut alors l’idée de combiner ces deux mondes en un seul personnage. Pour le faire naître, il fait appel à Andy Breckman qui accepte le challenge. Né Andrew Breckman le 3 mars 1955 à Philadelphie, ce dernier débute sa carrière en tant que chanteur de folk satirique, son humour lui ouvrant d’abord la porte de la petite lucarne en devenant scénariste à plein temps dans le Late Night with David Letterman de 1982 à 1984 mais aussi du Saturday Night Live, puis lui permettant de s’aventurer au cinéma dès 1988. Il écrit ainsi les scripts de Double Identité (1991) avec Frank Langella, Sergent Bilko (1996) avec Steve Martin, ou encore Cash Express sorti en 2001, de Jerry Zucker, avec Rowan Atkinson et Whoopi Goldberg. Caractérisé par un humour dont beaucoup sont friands, il n’est pas rare qu’il participe à des scénarios juste pour y instiller la dose de rire nécessaire, ou à des projets plus anecdotiques comme sa collaboration sur le discours de la 75e Cérémonie des Oscars, présentée par Steve Martin. Il se lance pour la toute première fois en 2002 dans la réalisation d’une série - axée sur un détective de San Francisco ayant d’importants troubles obsessionnels compulsifs - sur la base de l’idée originale proposée par David Hoberman, avec lequel il partage la casquette de producteur. 

Breckman est alors, en plus d’être le producteur, créateur et scénariste de Monk. N’ayant aucun bagage dans le domaine de la création de séries, et encore moins du genre policier, son équipe et lui-même s'inspirent des plus grands détectives de la littérature policière (Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle, Travis McGee de John D. McDonald) tout en rendant hommage à d’autres protagonistes du genre comme le Lieutenant Columbo (de la série éponyme aux dix-huit saisons de 1968 à 2003), l’Inspecteur Clouseau (de la série La Panthère Rose et de multiples films de 1963 à 2009) ou même le détective belge Hercule Poirot d’Agatha Christie qui partage avec Adrien Monk son obsession pour la propreté. Grand fan du détective de Conan Doyle, il se dit toujours « fasciné par le gars le plus intelligent de la pièce mais aussi celui qui a le plus de problèmes ! ». Adrien Monk n’est pourtant pas un détective comme les autres. Fragilisé par la mort de sa femme dans une voiture piégée, il est, malgré ses multiples manies, phobies et troubles compulsifs, des plus attachants. Dès la première saison, chacun peut d'ailleurs se faire son avis tranché sur cet homme hors normes : le public l’aime ou le déteste, pas de demi-mesure avec lui ! À travers seulement treize épisodes, dont les deux premiers (Monk Reprend l'Enquête) en sont en réalité un seul, Monk expose tous ses talents, sa façon si personnelle de voir les choses, même si souvent il se retrouve lâché par les siens qui ne retiennent visiblement pas les leçons du passé. 

Cette première saison donne aussi le ton d’une série à la structure pas si anodine. Chaque épisode est ainsi toujours nommé par « Monk et… », « Monk [+ verbe] » (ou en anglais « Mr Monk Goes to… », « Mr Monk and… ») insistant sur le personnage central de l’histoire comme le feraient les titres de tomes d'une série de nouvelles littéraires. De plus, selon le commencement des épisodes, le public peut d’emblée connaître l'identité du tueur ou au contraire, mener l’enquête avec Monk. Ils incluent généralement les deux duos majeurs (Adrien / Sharona et Randy / Leland) même si des épisodes se retrouvent lésés de ces derniers (l’épisode 5, Monk Est en Observation, marque ainsi le premier épisode signant l’absence des deux policiers). Mais au final, la révélation du coupable, connu ou non par les téléspectateurs, n’est pas forcément l’élément le plus important d’un épisode, le chemin et la réflexion qui ont mené à cette déduction ayant souvent bien plus de valeur. En cela, un segment bien particulier deviendra culte au cours des épisodes, celui où Adrien recoupe l’ensemble des éléments et preuves glanés lors de l’enquête et, précédé d’un libérateur « J’ai résolu l’enquête. », révèle comment le coupable a opéré en déclarant sereinement « Voilà ce qui s’est passé... » (« Here’s What Happened... » en version originale). Ce passage souvent en noir-et-blanc fait alors la lumière sur toute l’histoire et rares sont les fois où Monk ne voit pas juste. 

Pour tenir ce rôle unique, Adrien Monk a été tout d’abord proposé à Michael Richards, l’inoubliable Cosmo Kramer de la série Seinfeld, mais l’acteur refuse catégoriquement. Après avoir considéré Dave Foley (voix de Tilt dans 1001 Pattes (a bug's life), Scrubs : Toubib Or Not Toubib !) et d’autres comédiens pour le rôle, c’est finalement Tony Shalhoub qui prêtera ses traits à l’imbattable détective. Né en 1953 dans le Wisconsin, il fait des études en art dramatique pour ensuite monter sur les planches de Broadway dès 1985 où il joue dans The Odd Couple. L’acteur américain voit alors sa carrière décoller avec le rôle d’Antonio Scarpacci, immigré italien et conducteur de taxi dans la sitcom Wings de 1991 à 1997. Il décroche ensuite des seconds rôles au cinéma (Bienvenue à Gattaca, Primary Colors, Men in Black) et côtoie de grands noms comme Sigourney Weaver dans Galaxy Quest (1999), Stanley Tucci dans À Table (1996) ou encore John Travolta dans Préjudice (1998). La consécration arrive quelques années plus tard lorsqu’il incarne pour la télévision Adrien Monk, un rôle qui lui fera gagner trois Emmy Awards dans la catégorie Meilleur Acteur dans une Série Comique (2003, 2005 et 2006) et une nomination à ce même titre chaque année, de 2002 à 2009. En parallèle, il tourne dans plusieurs productions à l’instar de The Last Shot, Spy Kids 2 : Espions en Herbe ou bien le film d’horreur Chambre 1408. Il prête aussi sa voix à Luigi dans la franchise Cars, pouvant ainsi être entendu dans les trois films de la saga mais aussi dans la bande-son de l’attraction Luigi’s Rollickin’ Roadsters à Disney California Adventure

Pour jouer le rôle d’un malade atteint d’un cas sévère de TOC, Shalhoub consulte un docteur à Los Angeles qui lui déconseille de rencontrer des personnes véritablement atteintes de cette condition, par crainte de les rendre stressées d’une telle rencontre. Shalhoub s’attelle alors à la tâche de cette incarnation inédite des plus complexes : lors du tournage du premier épisode, il dira même à l’équipe qu’il n’arrive pas à rentrer dans le personnage ! Et pourtant, dans cette première saison, dès les premières secondes où le public découvre ce détective hors du commun, Tony Shalhoub devient instantanément, et à jamais, Adrien Monk. Systématiquement habillé de sa veste de type blazer en laine marron, d'une chemise claire, d'un pantalon kaki et de chaussures de modèle Richelieu remarquablement cirées, le personnage est toujours propre sur lui. Les bases sont posées quant à la structure de chaque épisode tout en instaurant un fil rouge qui sera présent tout du long de la série jusqu’à la huitième saison : celui du meurtre non-élucidé de Trudy Monk, femme d’Adrien. Chaque épisode voit alors son lot de nouveaux personnages reliés à l’histoire ou l’enquête qui est au centre de l’intrigue de celui-ci. Tandis que ponctuellement viennent se glisser des guest-stars qui se prennent au jeu de la victime ou du coupable dans certains épisodes (à l’instar de Willie Nelson, chanteur texan de country, dans l’épisode 11 : Monk Est Dans l’Impasse), des personnages secondaires, plus systématiques et permanents gravitent autour du détective maniaque, participant à la construction de son univers, tous portés par des acteurs - et actrices ! - à la hauteur de la tâche, celle d’être sous l’ombre du génie de Monk.

En tête des personnages secondaires qu’il convient de citer, le premier joue en réalité un rôle bien plus important : celui de l’acolyte du héros. Sharona Fleming forme en effet un binôme de choc avec le personnage de Tony Shalhoub mais surtout des plus atypiques. Inspirée des caractéristiques du Dr Watson de Conan Doyle, l’indissociable partenaire de Sherlock Holmes, elle en est aux antipodes. Brute de décoffrage, souvent en minijupe et mâchant machinalement un chewing-gum, elle est présentée comme l’infirmière de Monk (même si elle aime se présenter comme son assistante) recrutée par le SFPD et de facto se trouve être son employée. Au fort caractère et n'ayant pas sa langue dans sa poche, elle ne se gêne pas pour confronter son patron, le menacer ou lui faire la morale. Elle a été cependant un élément important de sa remise sur pieds, après que Monk est resté dans une léthargie préoccupante pendant trois années et demi suite à la mort de sa femme. Maman d’un garçon nommé Benjy interprété par Max Morrow (Connor, Agent Très Spécial), elle est une véritable mère de substitution pour Monk, prête à tout pour lui, jonglant entre les prises de bec d’un vieux couple marié et les petites attentions qu’ils ont l’un pour l’autre. Elle est interprétée par l’actrice américaine Bitty Schram. Née en 1968 à New York, elle débute sa carrière aux côtés de Tom Hanks dans Une Équipe Hors du Commun en 1992. Elle enchaîne alors des petits rôles dans des films au succès critique mitigé comme Chassé-Croisé en 1993 avec Matthew Broderick, la comédie L’Escorte Infernale (1994) de Dennis Hopper ou encore Un Beau Jour (1996) avec Michelle Pfeiffer et George Clooney. Elle connaît véritablement la gloire avec son rôle de Sharona dans la série Monk pour lequel, en 2004, elle est nommée au Golden Globe de la Meilleure Actrice dans une Série Télévisée Musicale ou Comique (raflé par Sarah Jessica Parker pour son rôle de Carrie Bradshaw dans Sex and The City). Tandis que son personnage de Sharona avait quitté deux fois son emploi d’infirmière de Monk, la comédienne abandonne véritablement la série après trois saisons pour des raisons de négociation de salaire et alterne ensuite entre rôles ponctuels à la télévision (Thief, Ghost Whisperer) et sur grand écran (Moments of Clarity).

Ancien collègue d’Adrien Monk au San Francisco Police Department, le Capitaine Leland Stottlemeyer est, quant à lui, l’archétype du représentant des forces de l’ordre, une réminiscence de l’Inspecteur Lestrade dans les aventures de Sherlock Holmes. Affublé de sa moustache bien entretenue, il montre toujours, dans la première saison tout du moins, un certain scepticisme envers Adrien Monk, qu’il considère cependant comme un ami, et parfois même une animosité perturbante liée à une jalousie fortement ancrée. Il fait en effet pleinement confiance aux capacités de Monk mais se retrouve vite exaspéré par ses nombreux tocs. Dans la première saison, aussi assuré qu’il soit du talent d’Adrien, il prouve qu’il ne le trouve pas encore prêt à reprendre du service (dans l’épisode 5, Monk Va à la Fête Foraine, il s’oppose ainsi à sa réintégration pour son bien). Il est interprété par l’acteur américain Ted Levine. Né en 1957 dans l’Ohio, il fait ses débuts sur les planches puis s’affiche dans une multitude de films acclamés par la critique dans des rôles aussi divers et variés si bien qu’il est impossible de lui attribuer un genre cinématographique. Il devient ainsi agent de police dans One More Saturday Night en 1986, tueur en série dans Le Silence des Agneaux (1991) aux côtés d'Anthony Hopkins, Général dans Wild Wild West (1999) et Évolution (2001). Les rôles militaires ou policiers à haute fonction semblent lui aller comme un gant et il les enchaîne pendant les sept ans où il interprète le Capitaine Leland Stottlemeyer de la Police de San Francisco dans la série Monk. Inspecteur en 2003 dans Wonderland, colonel dans Mémoire d’une Geisha (2005) ou Shérif dans L’Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford en 2007, Levine inspire toujours un certain respect pour la fonction qu’il représente. Sans sa précieuse moustache, il est presque méconnaissable en chef de mercenaires dans Jurassic World : Fallen Kingdom (2018) ou en directeur de la CIA dans The Report (2019). Ainsi son rôle de Capitaine de police, ami d’Adrien Monk, est sans aucun doute l’un de ses plus marquants avec un total de cent dix-huit épisodes à son actif. Ted Levine est, de toute bonne foi, l’acteur idéal pour ce rôle qui ne cessera d’évoluer au cours des saisons. La première saison pose alors les bases de sa relation avec Monk et montre qu’il est celui qui prend toutes les décisions nécessaires sur les affaires en cours. Pourtant, il n’hésite jamais, sans l’avouer clairement, à demander l’avis à son détective de génie.

Comme un miroir inversé du couple Sharona / Adrien, Stottlemeyer forme un duo atypique avec le Lieutenant Randy Disher interprété par Jason Gray-Stanford. Né en 1970 à Vancouver, l’acteur canadien débute sa carrière en réalisant des doublages de dessins animés japonais (Fatal Fury, Les Samouraïs de l’Éternel) puis joue des téléfilms peu connus (Contamination, La Météorite du Siècle) dans des rôles secondaires anecdotiques. L’une de ses premières aventures cinématographiques le lie d’amitié avec Russell Crowe en campant le rôle de Bobby Michan dans la comédie Mystery, Alaska (1999). Après avoir prêté sa voix à Sherlock Holmes dans la série enfantine Sherlock Holmes au XXIIème Siècle, il tourne une nouvelle fois avec son ami dans Un Homme d’Exception en 2001 pour ensuite décrocher le rôle d’un lieutenant de police à San Francisco dans la série Monk qu’il tiendra jusqu’à la dernière saison en 2009. Également lieutenant dans Mémoires de Nos Pères de Clint Eastwood en 2006 ou agent du FBI dans la série Mistresses, Gray-Stanford semble être taillé pour l’uniforme d’officier garant de la loi. Souvent tourné en ridicule et comique à ses dépends, le Lieutenant Disher est, dans la première saison, un personnage un peu benêt, en retrait, moquant les aptitudes de Monk, dans l’ombre de Stottlemeyer, sans vraiment briller à l’écran, un état des lieux qui évoluera bien vite au cours de la série. Gray-Stanford l’incarne avec justesse et l’amour / désamour naissant entre son personnage et celui de Sharona est un véritable catalyseur permettant à Randy d’exister un peu plus à l’écran.

Premier psychiatre d’Adrien Monk, le Docteur Charles Kroger est joué par Stanley Kamel. Né en 1943 dans le New Jersey et mort en 2008 à Los Angeles, Kamel était un acteur récurrent dans le monde de l’audiovisuel avec plus d’une trentaine de séries à son palmarès, possédant un éventail de rôles fournis allant de rôles anecdotiques dans Kojak, Drôles de Dames ou L’Incroyable Hulk à agent du gouvernement dans Rick Hunter, détective dans Cagney et Lacey ou encore directeur général dans Melrose Place. ll décroche le rôle de thérapeute dans la série Monk dans laquelle il apparaîtra dans plus de quarante-quatre épisodes. Parfois excédé par son patient, il ressent pourtant beaucoup d’affection pour Adrien tout en donnant un cadre médical à la série. Monk le rencontre en effet toutes les semaines (parfois plusieurs fois) et lui confie ses doutes et ses inquiétudes. Éprouvant un respect mutuel, les deux personnages donnent lieu à des scènes d’anthologie, les séquences des séances de thérapie dans le bureau de Kroger devenant une marque de fabrique de la série, Monk venant chercher du réconfort auprès de celui qui le connaît intimement depuis tant d’années. Sans le vouloir, il aide Adrien dans ses enquêtes en lui posant des questions l'amenant à voir les faits sous un autre angle. Son personnage meurt avec lui en 2008, de la même manière (suite à une crise cardiaque) et aussi subitement.

Enfin, le tour de table des personnages secondaires majeurs se termine par le sujet fondamental du plus long arc narratif de la série et l’un des plus importants dans la construction du personnage principal : Trudy Monk (née Ellison), la défunte femme de Monk. Dans cette première saison, elle est jouée par Stellina Rusich. Actrice canadienne ayant surtout tourné dans des séries télévisées (Au-Delà du Réel : L'Aventure Continue) et téléfilms (Nick Fury: Agent of S.H.I.E.L.D.), elle interprète Trudy Monk dans trois épisodes au total (répartis sur les saisons 1 & 2). Peu marquante dans son rôle de Trudy (en raison certainement du faible nombre de fois où elle l'interprète), son personnage connaît une mort mystérieuse en 1997 qui devient un marqueur temporel de la série, permettant de savoir quand se situe l'action d’un épisode par rapport à cet événement majeur dans la vie de Monk, son « Ground Zero ». Lors de cette première saison, peu d’informations sont données concernant les circonstances de sa mort, mis à part lors de l’épisode 4 où Dale la Baleine parle des derniers mots de Trudy : « Pain et Beurre. ». Monk explique plus tard que cela n’avait rien à voir avec l’accident, il s’agit en réalité de leur expression signifiant que comme le pain et le beurre, ils sont inséparables et que, même si elle devait le quitter pour un instant, ils se retrouveraient irrémédiablement.

D’ores et déjà, dans cette saison d’ouverture, il est possible de distinguer différentes façons avec lesquelles Monk se retrouve de près ou de loin impliqué dans une investigation policière. Dans une grande majorité des cas, il est en effet appelé en tant que consultant payé par le SFPD qui requiert ses services sur certaines affaires insolites (Monk A un Adversaire de Taille). Dans d’autres cas, ce sont les victimes qui, ayant eu vent des talents du détective, demandent son intervention (dans le premier épisode, le maire de San Francisco lui-même le recommande). Il peut aussi être impliqué par inadvertance, sa réflexion constante sur le monde qui l’entoure le menant à établir tout type de scénarios ; il suffit ainsi de quelques indices troublants pour l’embarquer sur des théories extravagantes (dans l’épisode 10, Monk et le Tremblement de Terre, alors en visite amicale chez une récente veuve, connaissance de Sharona, des signes perturbants l’amènent à penser qu’elle a tué son mari). Enfin, une autre catégorie de la contribution de Monk se caractérise par sa propension à « chercher le crime ». Dans les épisodes Monk Part en Vacances ou Monk Prend l’Avion, le hasard veut qu’il se retrouve sur le lieu du meurtre ou en présence des coupables avant même qu’une enquête ne soit ouverte. Une théorie sur ce dernier aspect sera émise des années plus tard par sa nouvelle assistante dans la troisième saison. Cette variété de séquences d’ouverture permet d’enrichir le canevas des épisodes, sans quoi ils se retrouveraient bien trop linéaires. Ceux-ci intègrent souvent une scène où la vie du détective (ou de l'un de ses proches) est mise en danger : que ce soit à cause de ses peurs (au nombre de 312, classées de la plus forte à la plus faible allant des microbes, des aiguilles, du lait, de la mort, des serpents, des champignons, de la hauteur, des foules aux ascenseurs) ou de son enquête arrivant à conclusion, il montre à ce moment précis que la quête de la vérité est parfois plus importante que sa propre vie.

Détective de talent, il voit une scène de crime sous un nouveau jour en faisant ce que Sharona appelle son « Zen Sherlock Holmes », ses deux mains scannant l’environnement (une technique lui permettant de découper la scène de crime en petites portions plus facilement analysables), et découvre des éléments parfois sous le nez des autres enquêteurs. Mais la véritable force de Monk repose sur sa fragilité. Son expression favorite - « C’est un don… et une malédiction. » - dite pour la toute première fois dans l’épisode 5 de la saison, deviendra comme sa marque de fabrique à travers les saisons tout en résumant parfaitement son état d'âme et son estime de soi : non content d’avoir des capacités hors du commun lui permettant de résoudre des crimes semblant pourtant insolubles, ces mêmes capacités l’handicapent chaque jour. Rajoutant à cela un deuil jamais vraiment mené, Monk vit ce qu’il appelle « un enfer » le rendant fragile à chaque instant, comme vivre sur un fil tel un funambule en équilibre prêt à tomber à n’importe quel moment. Ces moments de faiblesse se ressentent ainsi à chaque épisode et se matérialisent par des petites notes de musique simples mais efficaces. Elles se reconnaissent facilement et viennent toujours accompagner un moment émotionnellement dur pour le détective, accroché aux souvenirs d’une femme qui était la seule à vraiment le comprendre et l’accepter tel qu’il est. L’excellente écriture de Breckman et son équipe, s'efforçant d’élaborer une multitude d’affaires de meurtres toutes plus extravagantes et épineuses les unes que les autres, apporte cette balance savamment concoctée entre l’humour de scènes se moquant des manies et moqueries du détective et la tristesse profonde de sa vie sans Trudy. Le tout rend la série unique et magistralement réalisée.

Au cours de la saison d’introduction de Monk, la partie instrumentale a été pensée par Jeff Beal. Compositeur américain connu pour son travail musical jazzy sur de multiples séries télévisées (Ugly Betty, House of Cards, Rome) et films (Pollock, Appaloosa, Blackfish), il compose pour la saison 1 de Monk un générique sans paroles, utilisant uniquement un ensemble de notes à la Django Reinhardt, réalisé à la guitare acoustique par Grant Geissman, jazzman américain de renom. Simple mais efficace, le rendu rythmé incarne le personnage du détective, les images du générique concordant avec la partition jouée. Pour son excellent travail sur Monk, Beal remporte en 2003 le Primetime Emmy Award de la Meilleure Musique de Générique et sort ensuite en 2004 un album de trente-six titres reprenant les différents thèmes des épisodes de cette première saison.

Aux États-Unis, la diffusion de Monk débute le 12 juillet 2002 sur USA Network, une chaîne américaine possédée à l’époque par ABC (puis rachetée par NBCUniversal). La série, produite par ABC Studios (appelé alors Touchstone Television) est donc la première à se voir diffusée sur un autre canal que la chaîne classiquement utilisée dans ce type de cas, ABC (qui finalement diffusera durant l’été et l'automne 2002 des rediffusions des épisodes). Son succès est immédiat (le premier épisode rassemble plus de 4,8 millions de téléspectateurs), si bien que la chaîne diffusera la série jusqu'à son terme en 2009. Elle remporte également un succès mondial avec une diffusion dans plus de cinquante-cinq pays. En France, elle fait ses débuts le 22 mars 2003 sur TF1 et se retrouve diffusée de multiples fois sur les chaînes du même groupe, TMC et TV Breizh. Nommé en 2003 pour le Primetime Emmy Award du Meilleur Acteur dans une Série Télévisée Comique face à d’autres acteurs de séries déjà bien installées (Ray Romano dans Tout le Monde Aime Raymond, Eric McCormack dans Will Et Grace, Matt LeBlanc dans Friends, Larry David dans Larry et son Nombril et Bernie Mac de The Bernie Mac Show), Tony Shalhoub remporte alors la récompense amplement méritée et la dédie à son neveu récemment décédé. La même année, il est nommé au Screen Actors Guild Award du Meilleur Acteur dans une Série Télévisée Comique et décroche le Golden Globe du Meilleur Acteur dans une Série Télévisée Musicale ou Comique.

Acclamée par la critique, récompensée par la profession et plébiscitée par le public, la première saison de Monk, une série policière au rôle titre iconique et unique, pose les bases d'une structure apte à lui assurer une grande longévité. Portée par un personnage atteint d’une maladie handicapante, Monk - Saison 1 donne ainsi lieu à de truculentes scènes sans jamais se moquer de cette condition pathologique. Saison la plus courte de toute la série, cette première mise en bouche promettant encore moult aventures trépidantes avec le duo atypique Adrien - Sharona donne irrémédiablement envie de dévorer les autres saisons en enquêtant aux côtés du meilleur - et du plus propre - détective du monde !

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