Hidalgo
Les Aventuriers du Désert

Hidalgo - Les Aventuriers du Désert
L'affiche du film
Titre original :
Hidalgo
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 5 mars 2004
(Le 17 février 2004 au Texas)
Genre :
Aventure
Réalisation :
Joe Johnston
Musique :
James Newton Howard
Durée :
136 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

1890. Messager dans la cavalerie américaine, Frank T. Hopkins est connu pour être le plus grand cavalier de l’Ouest américain et son mustang, Hidalgo, pour être le meilleur cheval du monde. Invité par le Cheikh Riyadh, il met sa réputation en jeu en participant à l’Océan de Feu, une course mythique mais dangereuse à travers le désert d’Arabie...

La critique

rédigée par

Produit par le label Touchstone Pictures, Hidalgo - Les Aventuriers du Désert est le septième film du réalisateur texan Joe Johnston. Illustrateur et directeur artistique sur la première trilogie Star Wars ainsi que sur Les Aventuriers de l'Arche Perdue et Indiana Jones et le Temple Maudit, film pour lequel il reçoit un Oscar, Joe Johnston fait ses début de metteur en scène en 1989 avec Chérie, J’ai Rétréci les Gosses, suivi par Les Aventures de Rocketeer, Richard au Pays des Livres Magiques, Jumanji, Ciel d'Octobre et Jurassic Park III. Avant de réaliser Wolfman et Captain America - First Avenger, il tourne Hidalgo - Les Aventuriers du Désert, d'après la biographie de Frank T. Hopkins.

Né en 1865 d'une mère indienne Lakota et d'un père blanc américain, Frank T. Hopkins est un véritable cowboy qui figure au panthéon des légendes outre-Atlantique. Apprenant très tôt à vivre avec les chevaux, il devient vite l'un des meilleurs monteurs de mustangs de l'Ouest du pays. Dans son autobiographie, publiée après sa mort, Frank T. Hopkins se présente ainsi comme le vainqueur de plus de 400 courses, dont l'Océan de Feu à laquelle il aurait participé en 1890. Il affirme également avoir été engagé par Buffalo Bill, qui le présente dans ses spectacles comme le meilleur cavalier du monde. Aujourd'hui encore, les historiens débattent de la véracité de ses dires. Rien ne semble en effet indiquer qu'il ait été l'un des membres du Buffalo Bill's Wild West Show. Et aucune preuve n'atteste qu'il ait participé à une quelconque course en Arabie. C'est néanmoins sur ces deux épisodes de la vie d'Hopkins que se base le film produit par Disney.

Ecrit par John Fusco, Hidalgo - Les Aventuriers du Désert s'inspire donc de la supposée participation de Frank T. Hopkins à l'Océan de Feu, course légendaire de 5 000 kilomètres à travers la péninsule arabique. Tourné en 2003, pour une sortie en 2004, le film met en scène Viggo Mortensen dans le rôle du cowboy. Né en 1958, l'acteur débute au cinéma dans les années 1980, enchaînant pendant les deux décennies qui suivent des rôles plus ou moins marquants dans Witness, The Indian Runner, USS Alabama, À Armes Égales : G.I. Jane, Meurtre parfait ou encore Psychose. Également au casting de Capitaine Alatriste, A History of Violence, Les Promesses de l'Ombre, Appaloosa, La Route ou A Dangerous Method, Hidalgo - Les Aventuriers du Désert est son premier film après la trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson dans laquelle il triomphe dans le rôle d'Aragorn.

Viggo Mortensen partage l'affiche avec Zuleika Robinson, vue dans Le Marchand de Venise et les séries télévisées Lost, Les Disparus et Rome ; Louis Lombard, qui débute en 2004 dans Les Experts ; J. K. Simmons, qui joue notamment le rédacteur en chef J. Jonah Jameson dans la trilogie Spider-Man, ainsi que l'acteur français Saïd Taghmaoui, qui a tourné dans La Haine, Les Rois du Désert et G.I. Joe : Le Réveil du Cobra. Dans le rôle du Cheikh Riyadh, se retrouve presque logiquement l'acteur Omar Sharif, légende du cinéma américain, souvent moqué en France pour ses publicités en faveur du tiercé, alors même qu'il a dans sa filmographie de véritables chefs-d'œuvre comme Lawrence d’Arabie, La Chute de l’Empire Romain, Docteur Jivago, Mayerling, et qu'il a reçu le César du Meilleur Acteur en 2004 pour Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran. Pour l'anecdote, il prête également sa voix au lion Aslan dans Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique.

Au premier abord, Hidalgo - Les Aventuriers du Désert jouit d'un potentiel énorme. Un western, dont l'action se situe au Proche-Orient profite en effet d'une grande originalité, avec une association de cultures encore assez inédite. Pourtant, bien vite, le long-métrage est parasité par les nombreux clichés propres tantôt aux films de cowboys, tantôt aux films orientaux, tantôt aux films historiques. Ainsi, le scénariste se sent obligé d'appuyer le côté western avec un cowboy empli de libertés et d'humanité, sensible à la cause indienne et témoin du conflit entre les soldats américains et les Peaux-Rouges, à la manière du lieutenant John Dunbar dans Danse avec les Loups de Kevin Costner. Et que dire du spectacle de Buffalo Bill ! Marquant le début du film, les deux évènements sont certes assez beaux et peut-être même réalistes, mais trop déconnectés de l'intrigue principale pour convaincre.

Arrivé au Proche-Orient, le récit change alors de registre. S'enchaînent à partir de là les clichés que les Occidentaux associent à la culture orientale. Apparaissent successivement les enfants esclaves, la femme voilée jusqu'aux yeux qui devient néanmoins une héroïne, l'indispensable tempête de sable meurtrière qui balaye tout sur son passage hormis - bien entendu - le héros, le choc des civilisations tellement facile, le lieutenant arabe qui ne peut être qu'un traitre, la pluie de sauterelles, et bien évidemment, le conflit géopolitique familial entre le Cheik vieillissant et son neveu barbare, complètement hors de propos. Tout cela noie le scénario dans une intrigue parallèle tout bonnement hors-sujet et qui fait perdre toute crédibilité à une histoire vendue comme inspirée de faits réels. Heureusement que le tout est rehaussé par de fabuleux décors et la musique de James Newton Howard qui est, Dieu merci, peu mitée par les dialogues.

Au final, Hidalgo - Les Aventuriers du Désert reste un divertissement honnête qui, même s'il semble avoir été vu et revu, s'apprécie plutôt bien. Le long-métrage est donc un bon film d'aventure, avec un acteur convaincant, des situations qui le sont certes moins, mais qui offrent un dépaysement fort appréciable avec des décors et des chevaux magnifiques. Si le début traîne en longueur, l'ensemble se regarde ensuite avec plaisir et confirme que Joe Johnston sait faire de beaux films. Attention cependant à ne pas partir avec l'idée qu'il s'agit d'une fresque réaliste, l'histoire vraie restant, visiblement, un argument markéting sur lequel Disney a insisté lors de la promotion du film.

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