Titre original : Californy’er Bust Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 13 juillet 1945 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Jack Kinney Musique : Paul J. Smith Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
À l'époque du Far West, Dingo voit son chariot attaqué par des Indiens... |
La critique
Après une dizaine de cartoons sur le format de « How To », la série des courts-métrages de Dingo évolue en allant dans une direction plus burlesque encore. En Route pour l'Ouest est ainsi le troisième du genre après La Chasse au Tigre et Souvenirs d'Afrique où Dingo part de nouveau dans une contrée lointaine mais cette fois-ci à la conquête de l'Ouest américain.
En Route pour l'Ouest est donc un cartoon burlesque, encore plus que ses deux aînés. En cela, il se moque avec délice des films de westerns qui étaient très populaires dans le milieu des années 1940. Malheureusement, ces derniers étaient affreusement caricaturaux dans leur représentation des colons mais surtout des Indiens, toujours considérés comme les antagonistes des différents films, jamais très futés, souvent sanguinaires et clairement dépeints comme non civilisés. Les années 1950 changeront légèrement cet état de fait et les westerns seront plus nuancés notamment au sein des studios Disney où, par exemple, le héros Davy Crockett sera un fervent défenseur de la cause indienne. Le cartoon, ici, est donc la caricature d'une caricature et l'assume pleinement. Les situations sont improbables et les traits tellement grossis qu'il ne peuvent être pris sérieusement, ce qui les rend particulièrement drôles.
Le cartoon commence ainsi par une présentation des chariots des colons traversant les plaines de l'ouest. Le narrateur a alors, en anglais, un accent à couper au couteau, mangeant quasiment tous ses mots. Il n'a pas l'air non plus très bon en géographie car non seulement il se trompe dans les états traversés mais en plus, la carte illustrant son propos place n'importe comment les États à l'image de la Floride se retrouvant à côté du Nebraska, le tout situé du côté de l'océan Pacifique. Et encore, c'est là sans parler des nombreuses fautes d'orthographe dans le nom des États écrits sur la carte. Finalement, le narrateur apprend aux spectateurs qu'il était, à l'époque, lui aussi un pionner qui, avec son cheval Hamlet, peureux comme jamais, traversait la plaine de New York peuplée de bisons (sic).
En réalité, le territoire traversé était envahi d'Indiens. Des éclaireurs remarquent ainsi le convoi de colons et alertent leur population d'abord avec un signal de fumée, particulièrement évident, écrivant les lettres « UGH » dans le ciel, puis via l'envoi d'un avion de papier au centre de commandement du Grand Chef (son tipi en réalité). Cette alerte entraîne immédiatement le rassemblement de tous les Indiens des États-Unis lors d'un pow-wow géant. Cette séquence entreprend alors de se moquer des noms indiens. Le plus drôle est surement celui des Indiens de Cleveland illustré par un chef habillé en joueur de baseball illustrant à merveille le jeu de mot opéré avec la célèbre équipe moderne de l'Ohio. Le Grand Chef met finalement ses lunettes de vue pour prononcer avec ferveur son discours, formé du simple mot « UGH », qui harangue la foule. La grande réunion se termine alors par une danse de la guerre afin de donner du courage aux troupes avant de partir au combat. Les animateurs s'amusent, ici aussi, à se moquer de ce rituel en faisant danser n'importe quoi aux Indiens, notamment une danse mexicaine mais aussi Turkey in the Straw (une mélodie qui a pu être entendue dans le cartoon de Mickey Mouse, Willie, le Bateau à Vapeur).
Les Indiens attaquent finalement les pionniers. Les animateurs proposent alors une longue séquence dans laquelle, dans un premier temps, les plumes apparaissent au dessus des rochers entourant les colons. Puis les Indiens lèvent leur tête une à une avec quelques subtilités comme celle du chef couverte d'une immense parure de plumes. Après ça, ils regardent au loin en portant une de leurs mains au visage. Là encore, il y a quelques différences comiques comme le cheval qui fait le geste en même temps que son maître ou encore un Indien qui utilise la main de son voisin. Ensuite, trois d'entre eux se mettent à tirer des flèches vers les assiégés. Mais ceux-ci s'aperçoivent qu'ils créaient de la musique sans s'en rendre compte et improvisent alors un petit concert. Les Indiens se lancent alors à l'assaut et la bataille fait rage dans un grand foutoir aussi loufoque qu'amusant. Finalement, les colons sont sauvés in-extremis du massacre grâce à une tornade qui les emporte au loin et les dépose à destination dans tous les États de l'Ouest américain.
En Route pour l'Ouest est un cartoon burlesque qui se moque des clichés des westerns mettant en scène des batailles de cow-boys et d'indiens, n'épargnant dans la caricature ni les uns, ni les autres.