Les Cloches de l'Enfer
Titre original : Hell's Bells Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 30 octobre 1929 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Ub Iwerks Musique : Carl W. Stalling Durée : 5 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Dans un enfer burlesque, Satan et ses créatures s'amusent... |
La critique
Quatrième cartoon des Silly Symphonies, Les Cloches de l'Enfer est un sympathique court-métrage parodiant le monde chimérique du purgatoire.
Deuxième réalisation d’Ub Iwerks après Voilà le Printemps, Les Cloches de l'Enfer voit la présence de quelques futurs grands noms de l’animation comme Wilfred Jackson qui se charge de la plupart des scènes avec Satan et ses diablotins ou Les Clark à qui est confiée la scène du serpent avalant une chauve-souris. Le compositeur Carl W. Stalling reprend lui de nombreux morceaux pour illustrer musicalement le court-métrage. Peuvent ainsi être reconnus des extraits de Chanson du Printemps (1842) de Felix Mendelssohn, Dans l'Antre du Roi de la Montagne tiré de la pièce Peer Gynt (1876) d'Edvard Grieg, Les Hébrides (1832) de Mendelssohn ou encore Marche Funèbre d'une Marionnette (1872) de Charles Gounod. Ce dernier morceau est particulièrement connu pour être devenu le générique de la série d’anthologie Alfred Hitchcock Présente.
Le court-métrage commence ainsi par un joli effet spécial avec les flammes de l’enfer qui recouvrent l’écran après le titre du cartoon avant d’ouvrir le théâtre de l'action sur une première séquence dans le royaume souterrain. Il est alors possible d’admirer quelques créatures des lieux comme des chauves-souris ou encore une araignée qui se balance d'avant en arrière grâce à sa toile et dont la gueule se rapproche et s'éloigne de la caméra, et donc du public. L'insecte se fait ensuite absorber par les flammes du puits des enfers qui la tirent vers les profondeurs. La caméra se tourne alors vers Cerbère qui aboient aux spectateurs avant de se mettre à se gratter. L'attention peut ainsi se focaliser sur un serpent qui va manger une chauve-souris le narguant : repus, le reptile se transforme aussitôt en dragon et s'envole à travers les grottes de l'Enfer.
Le cartoon présente ensuite une vue d’ensemble du trône de Satan admirant ses diablotins jouant de la musique tandis que Cerbère dort à ses côtés. Un gros plan est alors fait sur les petits diables musiciens dont les instruments sont souvent des os de créatures diverses. Même les flaques de lave sortent des sons mélodieux, notamment lorsque les bulles de vapeur explosent. Plusieurs diablotins se mettent aussi à danser, certains projetant leur ombre grâce aux flammes du trou des enfers. L’ensemble est ainsi très burlesque et amusant, loin de susciter la peur auprès du public. Un joli passage illustre notamment cette impression lorsque l’une des créatures se prend un mur en dents de scie transformant son design en personnage à l’aspect cubique avec une démarche égyptienne.
Satan s’amuse tellement que cela lui ouvre l’appétit. Il demande alors à ses serviteurs de lui ramener un breuvage trait de sa dragonne domestique. Il est amusant de voir que la bête ressemble à une grosse vache avec ses pies, sauf qu’au lieu de sortir du lait, elle donne des flammes que le maître des lieux va boire goulûment. Pour remercier les serveurs qui lui ont apporté ce met de choix, il en prend un et l’envoie... se faire dévorer dans la gueule de Cerbère. Un petit gag de plausible impossible se produit d'ailleurs avec les trois têtes : l’une avale le diablotin, la seconde voit sa proie se coincer dans sa gorge tandis que la troisième se lèche les babines de gourmandise. Satan réserve, quant à lui, le même sort à son deuxième serveur mais celui-ci se rebelle et s’enfuit. Contrarié, le maître des enfers le poursuit alors jusqu’à une falaise du haut de laquelle le diablotin le pousse dans les flammes où il périt brûlé. Dans un beau parallèle, le cartoon se termine également avec les flammes qui recouvrent tout l’écran avant d’afficher le mot « FIN ».
Les Cloches de l'Enfer est un cartoon burlesque s’amusant avec les figures mythologiques du royaume souterrain, le tout avec une animation de qualité pour l'époque tout en proposant quelques trouvailles visuelles inventives.