Alice Hunting in Africa

Alice hunting in Africa connait bien des tumultes. S'il est réellement le second cartoon produit pour la série des Alice Comedies, il met, en effet, du temps à trouver son créneau de diffusion.
Il est d'abord envoyé au bureau de Margaret J.Winkler, la distributrice du programme, dans le courant du mois de janvier 1924. Elle fait très vite part à Walt Disney - qu'elle envisage alors plus comme un apprenti qu'un véritable associé ! - de son sentiment selon lequel l'épisode manque d'humour, même si elle convient avec lui aisément qu'il est plus réussi que le tout premier, Alice's Day at sea. Elle lui demande donc de l'améliorer. Les choses s'accélèrent à la suite de son mariage, durant l'été 1924 avec Charles Mintz qui, comme il est d'usage à l'époque, prend la direction de sa société de distribution.

Le nouveau patron informe clairement Walt Disney qu'il peine à vendre Alice Hunting in Africa et exige, dès lors, la refonte du cartoon. Le futur papa de Mickey s'exécute durant l'automne 1924. Il fait couper la partie en prises de vues réelles et demande à Ub Iwerks de reprendre l'animation qu'il avait pourtant lui-même réalisée, avant de pouvoir se constituer une équipe digne de ce nom.
La nouvelle mouture d'Alice Hunting in Africa est de nouveau présentée le 15 novembre 1924. Nouvel échec ! Retoqué, le cartoon est révisé une deuxième fois et change, à l'occasion, de titre pour Alice in the jungle. Seule la partie en prises de vues réelles est conservée, l'animation est entièrement remaniée. Alice in the jungle est ainsi proposé au public le 15 décembre 1925.
Ses péripéties ont donc conduit à un report de présentation de plus d'un an, entre le moment de sa création et celui de sa distribution réelle. Cette situation a pour conséquence fâcheuse de remettre sur le devant de la scène la toute première "Alice", incarnée par Virginia Davis, alors même que le rôle est assumée, depuis le 25 février 1925 et Alice Solves the Puzzle, par Margie Gay...

La deuxième mouture d'Alice Hunting in Africa accède malgré tout à une diffusion ; cette décision ayant pour heureuse conséquence de permettre à ses bobines d'être conservées dans le temps. Comparée à Alice in the jungle, plusieurs différences notables apparaissent à commencer par les animaux rencontrés et surtout la qualité de l'animation. Si Ub Iwerks a entrepris, en effet, de l'améliorer, le résultat obtenu reste nettement en dessous de la qualité de son alter égo, Alice in the jungle. Idem pour le ton du cartoon. Alors que le second s'inscrit dans le divertissement pur et dur, le premier met lui en exergue de vilains comportements de Julius et d'Alice qui prennent ici des airs de véritables pestes.

Techniquement et scénaristiquement, Alice hunting in Africa ne montre pas ses personnages principaux sous leurs meilleurs jours...