La Résistance Rebelle
Derrière les Lignes Ennemies - II • Le Nouvel Ordre Jedi - 12
Titre original : The New Jedi Order : Enemy Lines II : Rebel Stand Éditeur : Fleuve Noir Date de publication France : Le 20 janvier 2004 Genre : Science-fiction Label : Star Wars - Univers Légendes |
Auteur(s) : Aaron Allston Autre(s) Date(s) de Publication : Del Rey (US) : 28 mai 2002 Nombre de pages : 349 |
Le synopsis
La critique
Derrière les Lignes Ennemies - II : La Résistance Rebelle est le douzième tome de ce qui reste encore aujourd'hui la série de romans Star Wars la plus ambitieuse : Le Nouvel Ordre Jedi.
Ce roman est signé d'un habitué de la saga Star Wars : Aaron Allston. Né le 8 décembre 1960 à Corsicana au Texas, il est un auteur américain reconnu de science-fiction. Bachelier à Denton, il poursuit ses études à Austin. En 1980, il est engagé au Space Gamer Magazine, avant d'en devenir rédacteur en chef deux ans plus tard. Il se diversifie alors en écrivant des suppléments à des jeux de rôle puis des romans se passant dans les univers des jeux. Il se fait ainsi connaître avec Doc Sidhe même si sa consécration en tant qu'auteur de science-fiction se produit avec les romans de l'Univers Étendu de Star Wars. Il a d'ailleurs été prolifique pour la franchise en signant pas moins de cinq opus du cycle des X-Wings (L'Escadron Spectre, Le Poing d'Acier, Aux Commandes : Yan Solo !, Les Chasseurs Stellaires d'Adumar et Mercy Kill) mais aussi la duologie Derrière les Lignes Ennemies du Nouvel Ordre Jedi ; les romans Trahison, Exil et Fureur de L'Héritage de la Force, et enfin les romans Proscrit, Revers et Jugement du Destin des Jedi. Il décède brutalement d'une crise cardiaque à l'âge de 53 ans, le 27 février 2014 à Springfield dans le Missouri.
Derrière les Lignes Ennemies - II : La Résistance Rebelle s'avère aussi laborieux, si ce n'est plus, que le premier tome de la duologie de l'auteur, Derrière les Lignes Ennemies - I : Le Rêve Rebelle. Aaron Allston s'efforce en effet ici de conclure tous les thèmes qu'il avait entrouverts dans l'opus introductif. Mais voilà, le lecteur ne peut s'empêcher de penser que les actions qui se déroulent dans ce deuxième tome sont vaines et sans grand intérêt. L'auteur signe en effet une duologie de remplissage. Le roman propose ainsi plusieurs sous intrigues et aucune ne s'avère palpitante : ni celle de Luke sur Coruscant, ni celle de Yan et Leia à la recherche d'alliés dans la galaxie et encore moins celle de Wedge Antilles qui met au point une tactique militaire brumeuse contre l'envahisseur sans parler de la bataille finale par trop confuse. En réalité, la seule note positive est à rechercher du côté des antagonistes, notamment tout ce qui tourne autour du Maître de Guerre Tsavong Lah et des manigances des Yuuzhan Vong. Et c'est malheureusement bien peu pour convaincre ! Le lecteur tourne ainsi les pages en s'ennuyant ferme et n'arrive presque jamais à s'accrocher à ce qu'il lit.
Le roman Derrière les Lignes Ennemies - I : Le Rêve Rebelle était donc un long teaser à l'aventure que vit Luke Skywalker dans Derrière les Lignes Ennemies - II : La Résistance Rebelle, donnant même son titre à la duologie. Le Maître Jedi, accompagné de sa femme Mara, de la jeune Jedi Tahiri Veila, d'un bataillon militaire de l'Escadron Spectre ainsi que de la civile Danni Quee part ainsi sur Coruscant, la planète capitale, qui vient d'être envahie par les Yuuzhan Vong. Le but est d'aider à organiser la résistance contre les envahisseurs des habitants demeurés sur place. Mais en arrivant sur les lieux, ils trouvent une menace encore plus dangereuse : un combattant du Côté Obscur, génétiquement modifié, laissé en transe et abandonné de tous depuis la chute de l'Empereur Palpatine. Si l'idée d'aider les réfugiés était plutôt bonne, cette apparition maléfique de ce Chevalier Noir, un peu sortie de nulle part, est clairement mauvaise. Surtout que son apparence avec ses multiples sabres laser qui sortent de ses coudes et de ses genoux est assez pathétique. Sa présence détourne en réalité les héros de l'affrontement contre les Yuuzhan Vong ou du sauvetage des habitants ; le commando repartant d'ailleurs de la planète, après avoir certes tué le monstre mais sans avoir aidé fatalement les habitants. Ces péripéties donnent alors plus l'impression de freiner le récit qu'autre chose.
L'arc autour de Yan et Leia n'est pas fatalement meilleur. Tous deux décident de partir chercher des alliés auprès des planètes de la Nouvelle République, non encore tombées sous le joug des Yuuzhan Vong. Ils veulent les convaincre de combattre les envahisseurs extra-galactiques et de ne surtout pas négocier avec eux une trêve qui leur serait fatale ; les Yuuzhan Vong prenant quoi qu'il arrive tous les habitants de la Galaxie pour des infidèles. Les deux époux arrivent ainsi sur une première planète où ils sont obligés de truquer une élection afin de s'assurer que c'est le bon dirigeant, celui en accord avec leur objectif, qui arrivera vainqueur. Il est alors plus qu'étonnant de voir Leia, ancienne présidente de la Nouvelle République, et chantre de la démocratie, s'abaisser à de telles pratiques. L'idée est en tout cas intéressante pour montrer dans quelle situation désespérée se trouvent les héros au point d'être obligés de tourner le dos à leur idéaux. Par contre, dès la deuxième planète, ils sont faits prisonniers et échouent à convaincre. Ils arrivent sans surprise à s'évader un peu plus loin. Mais la chose troublante est de les voir finalement s'arrêter, renonçant à leur campagne de recherche d'alliés : ils abandonnent après un seul échec alors que la galaxie est en grand danger ?!
À côté de tout cela, une intrigue prend place autour de l'avant-poste de la Nouvelle République sur la Planète Borleias. Wedge Antilles continue d'y défendre ses positions contre l'invasion des Yuuzhan Vong mais le lecteur a vraiment du mal à comprendre ce qu'il s'y passe. L'auteur rend toutes les batailles spatiales inintéressantes au possible, nébuleuses à souhait et finalement laborieuses à lire. Surtout, les personnages présents sur Borleias sont à peine effleurés. Jaina Solo et Kyp Dyron, par exemple, font de la figuration ; la jeune fille tentant toujours de se faire passer aux yeux de ses ennemis pour une déesse Yuuzhan Vong. Même le personnage de Tam Elgrin, qui avait pourtant du potentiel, est sous-exploité. Ce dernier avait été transformé, contre son gré, en espion avant de finalement réussir à se rebeller à force de volonté et d'abnégation. Après avoir été introduit dans le premier livre de la duologie, il obtient un petit rôle dans ce second opus qui semble relever davantage de la tentative forcée du romancier, comme si ce dernier ne savait pas quoi en faire mais qu'il se devait absolument de l'absoudre auprès de ses autres camarades. Enfin, que dire de la bataille finale, totalement illisible. Le lecteur y retrouve même comme si de rien n'était Luke et Mara ainsi que Leia et Yan, après qu'ils ont respectivement échoué dans leurs missions. Cette duologie donne vraiment une impression de retour à la case départ pour les héros.
Finalement, comme dans le premier tome, tout ce qui est réussi dans cet opus concerne les Yuuzhan Vong. Le complot contre Tsavong Lah est finalement éventé et le Maître de Guerre arrive à se débarrasser des conspirateurs. Son père Czulkang Lah, que Tsavong Lah a envoyé à Borleias pour envahir la planète, est tout aussi intéressant dans le sens où il est intelligent et il ne se fait pas aveugler, vu son âge, par sa vanité ou sa foi. ll a ainsi la tête sur les épaules même s'il tombera tout de même dans le piège de Wedge Antilles. L'auteur propose alors une conclusion étonnante pour le vieux Yuuzhan Vong, une victoire éclatante qui se transforme pourtant en défaite. La fin du personnage sera en tout cas digne et étonnamment émouvante. Un autre personnage va aussi disparaître dans ce roman : l'humaine traîtresse Viqi Shesh, ancienne sénatrice de la Nouvelle République. La parfaite fin de cette détestable espionne sera à l'image de tout ce qu'elle a été dans les précédents romans du Nouvel Ordre Jedi.
Derrière les Lignes Ennemies - II : La Résistance Rebelle conclut de façon décevante une duologie qui avait déjà mal commencé. Il s'agit, sans conteste, du plus mauvais livre de la série du Nouvel Ordre Jedi. Après douze romans, le lecteur a tout de même l'impression que l'histoire est étirée inutilement en longueur et voit poindre l'ennui. Quand il sait qu'il reste encore sept tomes pour finir cette saga de l'Univers Légendes Star Wars, il frise le découragement.