Le Sabre noir
Titre original : Darksaber Éditeur : Fleuve Noir Date de publication France : Le 10 novembre 1999 Genre : Science-fiction Label : Star Wars - Univers Légendes |
Auteur(s) : Kevin J. Anderson Autre(s) Date(s) de Publication : Bantam Spectra (US) : 1er novembre 1995 Presses de la Cité (FR) : 6 septembre 1997 Nombre de pages : 407 |
Le synopsis
La critique
Le Sabre Noir est considéré comme le deuxième tome de la trilogie officieuse sur Callista. Après le calamiteux Les Enfants du Jedi, le lecteur a donc légitimement de quoi avoir peur. Fort heureusement, il est signé de Kevin J. Anderson, un bien meilleur écrivain que Barbara Hambly. Il a ainsi l'excellente idée de faire plutôt une suite à ses précédents romans sur Star Wars formant la sympathique trilogie L'Académie Jedi, que d'emboîter le pas sur Les Enfants du Jedi. Au final, contrairement à celui qui est présenté comme son opus précédent, Le Sabre Noir se révèle très plaisant à lire.
Le roman est donc écrit par Kevin J. Anderson. Né le 27 mars 1962 à Racine dans le Wisconsin, il est un auteur américain de science-fiction parmi les plus prolifiques et les plus acclamés de sa génération. Depuis 1993, plus de trente titres de sa plume ont, en effet, figuré sur les listes de best-sellers. En France, il est surtout connu pour ses collaborations avec Brian Herbert autour du cycle de Dune (le recueil La Route de Dune ; les trilogies Avant Dune, Dune, La Genèse et Dune, les Origines ; le dyptique Après Dune et enfin la saga Légendes de Dune). Il a aussi écrit de nombreux romans sur de célèbres franchises comme Star Trek : The Next Generation, Titan A.E. ou X-Files : Aux Frontières du Réel. Ce bourreau de travail signe également des space opera ambitieux situés dans des univers qu'il a lui même créés comme les sept tomes de La Saga des Sept Soleils. Pour Star Wars, en plus de la trilogie L'Académie Jedi, il livre le roman Le Sabre Noir ; différentes nouvelles rassemblées dans les recueils Tales from Jabba's Palace, Tales from the Mos Eisley Cantina et Tales of the Bounty Hunters ; les 14 tomes de la saga de romans pour la jeunesse Les Jeunes Chevaliers Jedi et enfin, le scénario de la série de comics La Légende des Jedi.
Le Sabre Noir se veut principalement une suite de L'Académie Jedi. Ainsi, l'auteur fait revenir des personnages comme les apprentis Jedi, Dorsk 81 et Kyp Durron, mais aussi la brutale Amirale Daala ou la scientifique Qwi Xux. Mise à part cette dernière qui fait plus de la figuration, les autres intervenants sont ainsi particulièrement bien exploités. L'Amirale Daala a, en particulier, une scène incroyablement intense. Elle réunit, il est vrai, tous les Seigneurs de Guerre impériaux afin de trouver un accord commun afin d'éradiquer la Nouvelle République. Sauf qu'ils n'arrivent pas à s'entendre étant plutôt dans des guerres internes intestines plutôt que dans l'union pour le bien commun de l'Empire. Elle décide alors de prendre les choses en main et d'appliquer une solution expéditive pour s'emparer du pouvoir.
L'académie Jedi sur la lune Yavin IV est, quant à elle, de nouveau présente pour le plus grand plaisir des lecteurs. Certains des élèves ont d'ailleurs achevé leur formation, comme Dorsk 81 et Kyp Durron, et peuvent donc partir à travers la galaxie aider la Nouvelle République en tant que Chevalier Jedi. Les voir utiliser leurs pouvoirs et se défendre contre l'Empire est ainsi particulièrement grisant. Surtout que l'auteur n'a pas peur de leur faire prendre des risques inconsidérés.
Le seul lien avec le roman Les Enfants du Jedi est en fait le personnage de Callista, une ancienne Jedi, dont l'esprit s'est retrouvé dans le corps d'une ancienne élève de Luke et qui a perdu, pendant le transfert, ses pouvoirs. Le Maître Jedi est tombé amoureux de cet esprit et a décidé alors de l'aider à retrouver son usage de la Force. Ils vont ensemble sillonner la galaxie afin qu'elle ressente à nouveau ses pouvoirs Jedi. Un peu inutile, cette partie n'est pour autant pas forcément pénible, même si Callista fait un peu "plante verte", ce dont elle a elle-même conscience d'ailleurs. L'auteur lui donne toutefois la possibilité de briller à la fin du roman tout en mettant, presqu'un terme à cet amour qui se doit d'être sans lendemain...
Kevin J. Anderson a cependant un gros problème narratif, déjà vu avec L'Académie Jedi : il a, en effet, tendance à partir sur un thème pour bifurquer au cours de l'histoire. L'idée de la super arme, le Sabre Noir, est ainsi excellente, d'autant plus que pour une fois, elle n'est pas construite par l'Empire mais par un Hutt, ici Durga (un triste sire dont le passé sera raconté en partie dans la saga La Trilogie Yan Solo). Son association avec le scientifique Bevel Lemelisk, créateur de l'Étoile Noire, est ainsi particulièrement passionnante. Quand, en plus, se rajoute une équipe de choc de la Nouvelle République afin de l'espionner, avec le charismatique Crix Madine, l'auteur semble dire que la menace est particulièrement dangereuse. Mais au final, il laisse l'armada de l'Amirale Daala faire bien plus de dégâts alors que le Sabre Noir - qui donne tout de même son nom au roman ! - ne tient aucune promesse. La destruction de la super arme est d'ailleurs tellement facile que le lecteur ne peut s'empêcher de sourire en levant les yeux au ciel.
Bémols mis à part, Le Sabre Noir reste un roman plaisant à lire. Sans temps mort, ses pages se tournent, en effet, avec envie. Même avec une histoire abracadabrante, Kevin J. Anderson sait, il est vrai, impliquer son lecteur. Le contraire de Barbara Hambly qui, elle, l'endort.