Hellraiser
Bloodline

Hellraiser : Bloodline
L'affiche du film
Titre original :
Hellraiser IV : Bloodline
Production :
Dimension Films
Trans Atlantic Entertainment
Date de sortie USA :
Le 8 mars 1996
Genre :
Horreur
Réalisation :
Alan Smithee
(Kevin Yagher)
(Joe Chappelle)
Musique :
Daniel Licht
Durée :
85 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

En 2127, seul à bord d’une station spatiale, le Docteur Paul Merchant, un scientifique, s’apprête à ouvrir une boîte enfermant le démon Pinhead pour le piéger quand il est interrompu par des militaires, venus l’arrêter. Acceptant de se justifier, il leur raconte la malédiction pesant sur sa famille depuis le XVIIIe siècle, époque à laquelle son ancêtre, un fabricant de jouets, accepta de construire une boîte pour le compte du Duc de l’Isle, un aristocrate sataniste…

La critique

rédigée par
Publiée le 29 octobre 2020

Quand Disney fait l’acquisition de Miramax Films et de sa division horrifique Dimension Films, ils obtiennent également les droits de Hellraiser. Abordant des sujets résolument adultes, dont le sadomasochisme, et réservé à un public averti, la franchise Hellraiser se situe pourtant bien loin des standards familiaux du label aux Grandes Oreilles. Mettant en scène les cénobites, des serviteurs des Enfers, et principalement leur chef, le démon Pinhead, le film, adapté d’un roman de Clive Barker, a marqué les spectateurs par son ambiance extrêmement sale et ses mises à mort très graphiques, d’une violence rarement vue au cinéma. Quatrième volet de la saga, Hellraiser : Bloodline est alors le dernier à être distribué en salles avant que la franchise ne bascule dans les tréfonds du marché de la vidéo, mais également celui ayant connu la conception la plus compliquée, en grande partie à cause des ingérences systématiques des producteurs, Harvey et Bob Weinstein, au point qu'il fut renié par son réalisateur. L'opus, plutôt approximatif, s’avère donc plus proche de la série B d’horreur sympathique et sans prétention malgré un point de départ accrocheur et des intentions franchement nobles.

Hellraiser provient de l’imagination de Clive Barker, écrivain, dramaturge, scénariste et cinéaste britannique. Né le 5 octobre 1952 à Liverpool, il s’intéresse très tôt au dessin et à la bande dessinée. Il écrit notamment sa première nouvelle à l’âge de 14 ans, The Wood on the Hill. Il étudie ensuite la littérature anglaise et la philosophie à l’Université de Liverpool, période au cours de laquelle il signe des pièces de théâtre (The History of Devil, Frankenstein in Love, Subtle Bodies), et tourne deux courts-métrages, Salome (1970) et The Forbidden (1971). En 1973, Clive Barker s’installe à Londres. Il y fonde plusieurs compagnies de théâtre, dans lesquelles il officie en tant que dramaturge, metteur en scène et acteur sur de nombreuses pièces. Par la suite, il écrit quelques romans : Le Jeu de la Damnation (1985), Le Royaume des Devins (1987), Cabale (1988) et Secret Show (1989). Ses œuvres, généralement violentes, empruntant beaucoup à l’horreur et l’érotisme, contribueront à la naissance du mouvement splatterpunk. Au même moment, il signe un accord avec les studios Green Man Production, en Angleterre, désireux d’adapter quelques-uns de ses écrits sur grand écran.
Clive Barker est alors engagé pour rédiger un scénario inspiré de ses œuvres. Le projet, d’abord intitulé Underworld, sera entièrement réécrit en post-production sans son consentement et ne ressemblera pas du tout à ce qu'il prévoyait au départ. Envisagé comme un film d’horreur, le métrage sera finalement une comédie fantastique et sortira sous le titre Transmutations (1985). Barker tente une nouvelle fois le cinéma avec l’adaptation de sa nouvelle, le film Rawhead Rex (1987), qui fera un bide en salles au point de se voir distribué directement en vidéo dans certains pays. Malgré ces échecs, l’auteur ne se décourage pas et décide de passer lui-même à la réalisation afin d’avoir un contrôle total sur son travail. Il jette alors son dévolu sur son roman The Hellbound Heart et s’entoure de quelques noms, dont le producteur Christopher Figg et le superviseur des effets spéciaux Bob Keen. Mais le cinéma britannique est en crise et Barker peine à réunir des financements. Il s’associe alors à la compagnie américaine New World Pictures après avoir présenté quelques scènes déjà tournées de son futur projet, qui portera le nom d’Hellraiser : Le Pacte (Hellraiser en version originale).

Hellraiser : le Pacte raconte donc la descente aux enfers des Cotton après s’être installés dans la demeure familiale de Larry, le patriarche. Accompagné de son épouse Julia et de sa fille Kristy, il découvre que son frère Frank y a laissé des effets personnels. Ce dernier a en fait été emporté dans une dimension parallèle par des cénobites, des démons qu’il a invoqués à l’aide d’une étrange boîte à puzzle. Pendant le déménagement, Larry se blesse à la main et laisse une traînée de sang sur le sol de la chambre de son frère. Cet incident aura pour conséquence de ramener à la vie ses restes. Sous la forme d’un cadavre, Frank force alors Julia, qui était également sa maîtresse, à lui amener des victimes afin qu’il puisse utiliser leur sang pour se régénérer et revenir parmi les vivants. Mais les cénobites, adeptes d’un sadomasochisme extrême, apprennent la résurrection de Frank et ne comptent pas le laisser partir. Gothique, violent, sanglant et très ancré dans son époque, Hellraiser : le Pacte connaît un beau succès aux États-Unis et fera entrer les cénobites et surtout leur chef Pinhead, incarné par Doug Bradley, collaborateur de Barker sur de nombreuses pièces, dans la culture populaire.
Produit à petit budget, Hellraiser : le Pacte a le même accueil en Europe, surtout en Grande-Bretagne et en France, où il remporte quelques récompenses, dont le prix spécial de la Peur du Festival d’Avoriaz. Peu présent dans le film, Pinhead marque alors durablement le public et les amateurs d’horreur. Éclipsant quasiment tous les autres personnages, il devient une icône du cinéma d’horreur gore des années 1980, au même titre que Freddy Krueger, Michael Myers, Jason Vorrhees ou Chucky. Devant un tel plébiscite, New World Pictures annonce aussitôt la mise en chantier d’une suite, Hellraiser II : Les Écorchés (1988). Clive Barker n’est cependant plus à la caméra mais collabore en tant que producteur aux côtés de Peter Atkins, avec qui il rédigera le scénario. Le second volet s’attarde cette fois sur Kristy, placée en centre psychiatrique après avoir assisté au massacre de son père et de sa belle-mère. Mais le directeur de l’institut semble en savoir beaucoup sur la mystérieuse boîte. Ce dernier compte en effet s’en servir et recourt à une jeune autiste pour ouvrir la voie aux cénobites. Kristy doit donc de nouveau se battre contre eux et sauver l’âme de son père, retenu prisonnier dans le monde de Léviathan.

Une fois encore et malgré des ennuis avec la censure britannique, qui s’était fortement opposée à la distribution du film en salles, le succès est au rendez-vous, inscrivant Pinhead au panthéon des monstres de cinéma. Permettant d’en savoir plus sur les cénobites, cette suite traite encore plus de la douleur et de la souffrance, omniprésentes du début à la fin, et développe par là même un univers abominable mais non dénué de charisme, ainsi qu’une franchise intelligente qui joue avec les codes de son époque, loin des slashers classiques. Conçu initialement comme un diptyque, Hellraiser connaît pourtant un destin bien différent. Le succès des deux films s’étend il est vrai jusqu’aux États-Unis, au point que deux jeunes producteurs débutants, les frères Bob et Harvey Weinstein, convaincus du potentiel de Pinhead et de l’univers de Barker, rachètent les droits de la saga à New World Pictures via leur société Dimension Films afin de mettre en chantier de nouveaux volets. Hellraiser III sort ainsi au cinéma en 1992, toujours écrit par Clive Barker et Peter Atkins, faisant la part belle à Pinhead et à l’humour noir. Moins sanglant que les précédents, l'opus permet néanmoins d’éclaircir le mystère autour des cénobites et d’étendre la mythologie.
Devant les retours positifs de Hellraiser III, l’idée d’un quatrième volet ne tarde pas à faire son chemin. Barker contacte de nouveau Atkins pour discuter de la vision de ce futur film. Il envisage ainsi une intrigue répartie sur trois périodes différentes, débutant au cœur de Londres, à l’époque victorienne. Ce nouveau film reviendrait ainsi sur le destin des Lemarchand, la famille à l’origine de la boîte permettant d’invoquer Pinhead et les cénobites. Il s’inspire, en parallèle, du final de Hellraiser III et de l’architecture de l’immeuble présent dans le film, semblable à ladite boîte. Après réflexion, les deux auteurs choisissent d’installer la première partie de leur histoire à Paris, à la fin du XVIIIe siècle, la seconde au XXe siècle et la dernière dans un décor spatial, en guise de conclusion. Le scénario est présenté à Miramax Films, société mère de Dimension Films, qui, convaincue du potentiel, valide aussitôt le projet, mais émet des réserves sur les prestations budgétaires des scénaristes. Au vu des ambitions du script et des effets spéciaux nécessaires, Barker et Atkins chiffrent le budget à environ 10 millions de dollars. En réponse, Miramax Films en investit seulement 4 millions afin de limiter les dépenses et de maximiser les profits.

Pour la réalisation, Clive Barker est approché, mais rejette la proposition à cause d’un planning trop chargé, préférant se concentrer sur le film Le Maître des Illusions et l’écriture du scénario de Candyman 2. Guillermo Del Toro (Mimic, L’Orphelinat, Blade II, La Forme de l'Eau - The Shape of Water), sorti du tournage de Cronos, est également envisagé, mais refuse. Il en est de même pour Stuart Gordon, connu pour avoir réalisé des séries B d’horreur ou fantastique (Re-Animator, Aux Portes de l’Au-Delà, Les Poupées), qui quitte rapidement le projet pour divergences artistiques. Kevin Yagher, spécialiste des maquillages, qui a déjà œuvré sur trois volets de la saga Freddy (La Revanche de Freddy, Les Griffes du Cauchemar, Le Cauchemar de Freddy), Vendredi 13 : Chapitre Final et mis en scène quelques épisodes de la série Les Contes de la Crypte, se voit alors proposer la réalisation. D’abord hésitant, il est vite emballé par le script et finit par accepter le poste après une discussion avec Clive Barker sur sa vision du film. Hellraiser : Bloodline restera toutefois le seul et unique métrage réalisé par Kevin Yagher. Ayant également conçu des effets spéciaux pour le film Jeux d’Enfants, pour lequel il créera la poupée Chucky, il retourne en effet à l’élaboration d’effets techniques, dont quelques films en collaboration avec Disney : Chérie, J’ai Agrandi le Bébé, Volte / Face ou encore Les Chroniques de Spiderwick.
Doug Bradley, interprète de Pinhead depuis Hellraiser : Le Pacte, est le premier à rejoindre le casting. Après la lecture du scénario et un entretien avec Clive Barker et Kevin Yagher, l’acteur britannique considère neanmoins que l'opus devrait plus se focaliser sur d’autres personnages que Pinhead. Certains acteurs moins connus intègrent la distribution, dont Bruce Ramsay (Dommage Collatéral, La Morsure du Lézard, Prisonniers du Temps) dans les rôles de Philippe Lemarchand et de ses descendants. Valentina Vargas (Strictement Personnel, Le Grand Bleu, Bloody Mallory) incarne Angélique, une esclave cénobite à la solde de Pinhead. Kim Myers (La Revanche de Freddy, La Fièvre d’Aimer, Lettres à un Tueur) joue Bobbi Merchant, épouse de John Merchant, dans la partie “présent”, qui soupçonne son mari d’infidélité. Enfin, Mickey Cottrell hérite du rôle du duc de L’Isle, tandis qu’Adam Scott (Aviator, Sa Mère ou Moi !, les séries The Good Place et Big Little Lies) campe Jacques, l’assistant de De L’Isle. Alors que le casting prend de l’ampleur, le script subit en parallèle plus de six réécritures afin d'économiser de l’argent, Dimension Films faisant alors l’impasse sur plusieurs éléments jugés importants selon Clive Barker. Le nombre de personnages est réduit et certains sont réécrits afin d’avoir des motivations et des origines moins complexes.

Gary J. Tunnicliffe, qui avait précédemment travaillé sur Hellraiser III, est de nouveau engagé par Dimension Films pour superviser les effets spéciaux et les maquillages du film via sa société Image Animation. Pour autant, bien avant que le tournage commence, il émet des réserves sur Kevin Yagher. Tunnicliffe craint que le réalisateur, également spécialiste en effets visuels, ne lui laisse aucun champ libre. Finalement, Yagher, admiratif des précédents travaux de Tunnicliffe, lui donne carte blanche. Tunnicliffe crée ainsi le design de plusieurs personnages du film, dont Angélique, pour laquelle il s’inspire fortement de Morticia Addams (La Famille Addams) et de Whoopi Goldberg dans Sister Act pour la coiffe. Le maquillage de Pinhead porté par Doug Bradley sera également modifié afin d’être plus réaliste et simple d’utilisation pour l’acteur, qui trouvait son costume inconfortable dans le précédent volet. Avec un casting au complet, un jeune réalisateur peu expérimenté mais enthousiaste et un script original, Hellraiser : Bloodline a manifestement de quoi se hisser au même niveau que les deux premiers épisodes, après un troisième chapitre qui a divisé une partie des fans de la franchise.
Le tournage débute à Los Angeles en août 1994, mais les ennuis commencent dès les premières prises de vue et s’étaleront tout au long de la production. Gerry Lively, qui avait filmé une partie des scènes de Hellraiser III est appelé en urgence pour remplacer le réalisateur de seconde équipe : plusieurs personnes sont en fait tombées malades, l’assistant réalisateur doit quitter le tournage pour des raisons familiales et selon Doug Bradley, le département artistique et des caméramans sont tout simplement remerciés au bout d’une semaine. Malgré ces déconvenues, Hellraiser : Bloodline est bouclé à temps et respecte son maigre budget. La sortie en salles étant initialement prévue pour janvier 1995, Bob et Harvey Weinstein réclament une projection du film, alors que les effets spéciaux ne sont pas terminés. Kevin Yagher s’exécute et leur présente une première version du métrage, d’une durée de 110 minutes. Bien qu’ils aient validé le scénario avant le tournage, ils avouent être déçus par la version présentée par Yagher et regrettent que Pinhead n’apparaissent qu’à la moitié du film et soit complètement effacé par Angélique. Miramax Films exige donc des réécritures et de nouvelles scènes afin que Pinhead soit introduit dès l’ouverture de l'opus.

Kevin Yagher est septique face aux exigences demandées, mais Hellraiser : Bloodline étant son premier film, finit par accepter les réaménagements imposés par Miramax Films. Il s’exécute donc et change toute la structure du film qui, au lieu de se dérouler dans l’ordre chronologique, débute au XXIIe siècle et se construit comme un long flashback, tandis que la conclusion devient plus heureuse que celle d’origine. De nouvelles scènes sont pour cela tournées mais les producteurs ne sont jamais satisfaits du résultat et exigent toujours plus de modifications, si bien que la patience de Kevin Yagher est mise à rude épreuve au point qu'il finit par perdre toute foi dans le projet. Dépossédé de son œuvre, épuisé et découragé, il choisit d'en quitter la direction. Par la suite, Yagher avouera en interview que même s’il n’était pas opposé aux multiples réclamations de Miramax Films, il était frustré de devoir livrer un film totalement différent de ce qu’il envisageait après y avoir dépensé autant d’effort et d’énergie. Miramax Films doit alors trouver un nouveau réalisateur au pied levé et fait appel à Joe Chappelle, tout juste rescapé du montage catastrophique de Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers, pour tourner les scènes additionnelles et terminer l'opus en urgence.
Répondant aux demandes des studios, Peter Atkins écrit alors trois nouvelles scènes, mais sera remplacé par Rand Ravich, qui avait travaillé auparavant avec Barker sur Candyman 2, pour des raisons d’emploi du temps. Le film repart donc en tournage entre avril et mai 1995. Selon les propos de Doug Bradley, Joe Chappelle change complètement la direction et la structure du métrage, dénaturant toutes les parties se déroulant dans le passé et le futur. Beaucoup de scènes sont coupées au montage, notamment l’intrigue de Philippe Lemarchand, tout comme les origines d’Angélique et sa relation avec Pinhead, plus violente et conflictuelle dans la version de Kevin Yagher. La sortie cinéma transformera ainsi leur rapport en tension sexuelle et ambigüe. À l’arrivée, presque la moitié est tournée par Joe Chappelle et le film passe de 110 à 86 minutes, dans une version entièrement remontée et massacrée. De son côté, Kevin Yagher est tellement déçu du résultat final qu’il demande purement et simplement à ce que son nom ne soit pas crédité au générique, tout comme Joe Chappelle, qui n’aimait pas le film. Hellraiser : Bloodline sort alors en salles en 1996, et avec pour réalisateur un certain “Alan Smithee”, pseudonyme utilisé lorsqu’un metteur en scène n’est pas satisfait du résultat et ne souhaite pas être associé au film en question.

Hellraiser : Bloodline se présente donc sous forme d’anthologie, où chaque partie revient sur un événement lié de près ou de loin à la mystérieuse boîte. Une idée intéressante, qui a hélas souffert de l’intervention des producteurs, qui voulaient vraiment capitaliser sur la popularité de Pinhead et voyaient surtout l’aspect commercial du projet. La partie sur le passé, retraçant la malédiction qui pèse sur les Lemarchand, est sans doute la plus intéressante et palpitante du métrage. Bien qu’inégale et défigurée par Joe Chappelle, elle comprend les meilleurs moments du film et s’avère sympathique à suivre. Le spectateur y découvre alors le créateur de ladite boîte, après que ce dernier a été contacté par le duc De l’Isle et surtout, la naissance du personnage d’Angélique, la première cénobite, qui apparaît ici sous forme humaine. Cette séquence fonctionne notamment grâce à des effets spéciaux de bonne qualité, une mise en scène glauque et sombre, et quelques moments bien gores rendant très bien à l’écran. Curieusement, c’est donc dans cette ligne temporelle, où Pinhead est absent, que le film trouve sa force. Angélique est alors un nouveau personnage intéressant qui, pourtant, n’aura pas suffisamment le temps de briller, la créature étant reléguée au second plan dès la deuxième partie pour ne pas faire de l'ombre à la "tête d'épingle".
Le quatrième volet reprend, dans cette partie, l'un des thèmes chers à la saga, à savoir la luxure et la recherche du plaisir sexuel et du pouvoir, qui trouve sa conclusion dans un bain de sang et dans la douleur. C’est précisément pour cette raison que De l’Isle se rapproche de Lemarchand, fabriquant de jouets, en lui demandant de construire un cube dont il a besoin pour créer une porte vers les enfers. Avec l'aide de son assistant, le duc sacrifie ainsi une jeune femme et se sert de son sang et de l'objet créé par Lemarchand pour invoquer un démon, Angélique, qui prend possession du corps de sa victime. À l'origine, Angélique devait ainsi être une aristocrate libertine, complice de De l'Isle. Après avoir obtenu le cube, elle invitait quatre riches hommes à manipuler l'objet et résoudre son casse-tête. En récompense, elle proposait de retirer l'un de ses vêtements et une fois entièrement devêtue, elle devenait le premier démon créé par la boîte et les témoins de sa transformation étaient condamnés à la servir. La créature était censée avoir le statut de Princesse des Enfers et être l'initiatrice, si ce n'est l'alter ego, de Pinhead, dont le caractère démoniaque ne naîtra que bien plus tard, dans les années 1930, après usage de la boîte par le Capitaine Elliott Spencer. Il est donc bien dommage que Hellraiser : Bloodline n'évoque pas cet aspect de l'histoire et que le scénario ait été totalement remanié, même si au cours du film, certains dialogues évoquent le passé d'Angelique en tant que souveraine.

Baignée dans une atmosphère pesante et lourde, cette première partie, en plus d'expliquer intelligemment la malédiction du créateur du cube et de sa lignée, bénéficie d'une reconstitution assez fidèle de l'époque qu'elle dépeint et n'a pas à rougir de ses mises à mort, parmi les plus cruelles de la saga, le tout servi par des effets sanglants d'une belle efficacité. Le spectateur amateur de frissons et de gore pourra ainsi apprécier la violence de certains passages, dont une autopsie à déconseiller aux âmes sensibles. De même, la thématique autour de la sorcellerie et de l'occultisme apporte une touche de fantastique plaisante sans pour autant atténuer la teneur horrifique de l'ensemble, Kevin Yagher voulant respecter la nature de l'œuvre dont il s'inspire. Le manque de budget se fait hélas parfois ressentir, la majorité des scènes se déroulant généralement dans des lieux clos, ce qui présente toutefois l'avantage d'accentuer le côté claustrophobe du film. S'agissant des personnages, leur intégration dans la saga est réalisée avec brio et fait habilement le lien avec les précédents films, tout en faisant la lumière sur certains points jamais abordés auparavant, dont la création des chaînes surgissant de la boîte. Le public regrettera néanmoins le dénouement brutal de cette première partie, qui après avoir lancé quelques pistes intéressantes, laisse trop de questions en suspens.

C’est alors que débute la partie dans le présent, prenant place aux États-Unis. À cette époque, un des descendants de LeMarchand, un certain John Merchant, est pris de visions cauchemardesques. Il en vient alors à construire un bâtiment à l’effigie de la fameuse boîte, espérant se débarrasser de ses traumatismes. L’occasion rêvée pour les cénobites d’apparaître et faire de ce lieu leur nouveau repère. Mais pour cela, ils devront éliminer Merchant ou en faire l’un des leurs. Ce segment se veut plus démonstratif dans l’horreur et son bestiaire. Pinhead est ainsi accompagné d’une étrange créature ressemblant à un chien, nommée “Chatterer Beast” en version originale, les exécutions sont plutôt sanglantes, ce qui devrait plaire aux amateurs de gore, et le scénario sait se montrer parfois inventif, notamment dans la création de nouveaux monstres. Aussi, le public fait la connaissance d’inquiétants cénobites jumeaux, anciennement deux inséparables frères agents de sécurité. Au cours d’une scène de transformation terrifiante et presque insoutenable, Pinhead en fera des siamois à l’allure effrayante, après que ces derniers ont eu le malheur de croiser sa route. Il sera alors à noter le soin apporté au maquillage et aux effets réalisés par Tunnicliffe, qui a essentiellement officié sur cette partie et fera un travail excellent dans l’apparence des jumeaux et surtout d’Angélique, dont le rôle sera malheureusement réduit à celui de séductrice.
Sa relation avec Pinhead varie ainsi entre attirance et animosité, les deux cénobites étant très souvent en concurrence. Leurs échanges sont ainsi purement jubilatoires, bien qu’il eut été préférable de laisser plus de place à la Princesse. Car si le chef des cénobites est enfin présent, il parle beaucoup plus qu’il n'agit, se contentant parfois d’être statique. Pour autant, son rôle est plus important et le personnage davantage mis en valeur que dans les épisodes précédents, au détriment de l’esthétique et des décors, trop minimalistes pour convaincre. En vrai maître de cérémonie, Pinhead impose sa cruauté et ne tarde pas à mettre en œuvre son talent en matière de sadisme et de torture, ce qui relance assez rapidement l’intérêt de la franchise. Ses répliques sont également bien écrites, en dévoilent un peu plus sur la mythologie de l’univers de Barker et offrent une belle réflexion sur la souffrance et le plaisir qu’elle procure. Le public retrouve tout de suite le côté philosophique de la saga et son penchant pour le sado-masochisme. De même, cette partie dans l’époque contemporaine permet de faire le lien avec le volet précédent tout en y apportant quelques éléments de réponse, l’immeuble édifié par Merchant pouvant être aperçu à la fin de Hellraiser III.

Hélas, c’est également lors de cette partie que Hellraiser : Bloodline perd en efficacité et que l’ennui commence progressivement à se faire sentir. Impossible de ne pas remarquer, à plusieurs reprises, les réaménagements effectués par Joe Chappelle. L’ensemble perd effectivement beaucoup en cohérence, le rythme du film étant assez confus et l’enchaînement des scènes décousu. Il faut reconnaître également que les personnages humains ont bien du mal à exister face à Pinhead et ses acolytes, qui occupent pratiquement tout l’écran au plus grand dam de John Merchant, dont l’intrigue sert juste de prétexte à ce segment dans le présent. Le descendant de Lemarchand est finalement peu intéressant, ne fait rien pour se montrer attachant et n’a presque aucune utilité. Très vite, les exigences de Dimension Films sur la présence du chef des cénobites se font sentir et dès qu’il n’est plus à l’écran, l’ennui est là et le public finit par trouver le temps long. Si l’ambition du film est à saluer, le spectateur assiste en effet à peu près au même schéma : Pinhead et les cénobites débarquent dans le monde réel, un héritier de Lemarchand tente d’entraver leur plan, les démons lui tendent un piège pour le corrompre et accomplir leur objectif, un événement inattendu survient et les ramène en enfer. Rien de neuf donc et cette partie s’achève sans aucune surprise.

La dernière partie dans le futur n’arrange pas vraiment la situation et n’aide pas à se s'intéresser davantage à ce que Hellraiser : Bloodline veut raconter. Dans sa station spatiale, John Merchant, introduit au début du métrage et narrateur de l’histoire, attend en effet l’arrivée inévitable de Pinhead afin de conjurer la malédiction. Après avoir été interrompu par des militaires à qui il a expliqué son lourd héritage familial, c'est à cet instant que les cénobites font irruption à bord. Un jeu du chat et de la souris se met alors en place entre démons et humains dans les couloirs du vaisseau et un seul clan remportera la bataille. Ainsi, cet épilogue dans l’espace tente de répondre à toutes les questions laissées en suspens par les précédents segments, sans jamais vraiment y arriver. Dans ce dernier tiers, dont l’idée est somme toute assez séduisante, Hellraiser : Bloodline réussit malgré tout à installer un climat claustrophobe et anxiogène, digne des films d’invasion extraterrestre. Les fans de science-fiction et d’horreur auront le plaisir de retrouver une ambiance proche d’Alien, le Huitième Passager ou de 2001, l’Odyssée de l’Espace, sauf qu'ici tout manque de tension et d’enjeux car le spectateur sait déjà à quoi s’attendre et décroche facilement.
De nouveau, Dimension Films et Joe Chappelle sont à blâmer car en introduisant cette partie futuriste dès le début du métrage, entrecoupée des flashbacks entre XVIIIe et XXe siècle, ils privent le spectateur de toute surprise. À trop vouloir miser sur la popularité du personnage de Pinhead, jouer sur le spectaculaire et éviter de livrer un film “trop cérébral” pour les amateurs d’horreur, ils détruisent toute notion de suspense et empêchent le public de se sentir impliqué : Hellraiser : Bloodline finit par agacer par sa surenchère. Les restrictions budgétaires sont également à déplorer, il suffit, en effet, de voir les décors pour s’en convaincre, tant il est difficile d’y croire. Ainsi, dans cette partie, Pinhead et ses acolytes hantent les couloirs, tuent tout ce qui trouve sur leur passage, les humains meurent les uns après les autres et les cénobites se font de nouveau avoir. L’horreur est présente, mais l’ensemble ne décolle jamais. S’il dispose toujours d’une classe indéniable, Pinhead devient ici un personnage interchangeable et n’impressionne plus autant que dans les films précédents. Les fans prendront certainement plaisir à en apprendre un peu plus sur les origines de la boîte à puzzle, la saga s’étant jusqu’à présent attardée sur la naissance des cénobites.

L’impact voulu par le scénario n’a pas lieu et c’est avec une facilité déconcertante que cette partie, tout comme le métrage, se termine brusquement, laissant un désagréable sentiment d’inachevé. La conclusion en apothéose promise prend alors des airs de pétard mouillé et le film ambitieux se transforme en petite série B sans prétention, tournée à la va-vite, loin des intentions d’origine. Dans le final, Hellraiser : Bloodline, du moins sa version cinéma distribuée par les producteurs, anéantit tous les enjeux développés au cours du récit. L’amateur d’horreur en vient à se demander la finalité de l’intrigue, pourquoi tous ces allers-retours dans le passé et surtout pourquoi avoir pris le temps de raconter la malédiction des Lemarchand si c’est pour tout résoudre en si peu de temps et avec autant de facilité. Toute la partie explicative ayant été retirée au montage au profit du sensationnel, ce dernier segment trahit non seulement tout ce que le film s’est tué à construire, mais aussi toute la mythologie et les origines de la saga. Hellraiser : Bloodline s’achève donc de façon ridicule, creuse et devant toutes ces coupes et retouches, le spectateur comprend facilement pourquoi Kevin Yagher et Joe Chappelle ont refusé d'être associés au résultat.
Hellraiser : Bloodline a néanmoins le mérite d’aborder différents thèmes chers à la franchise et d’explorer certaines théories qui en font un chapitre essentiel. Au vu de la structure non linéaire du film, celle du voyage dans le temps est la plus évidente. Bien que cette idée ne soit jamais évoquée explicitement, les connaissances de Paul Merchant sur le passé de sa famille, les plans de ses ancêtres et leurs échecs posent en effet la réflexion. Dans l’essentiel des répliques, les personnage font d'ailleurs très souvent référence au temps, des horloges étant également un élément commun du film au détour de plusieurs scènes, notamment dans la boutique de Philippe LeMarchand. Enfin, dans la station spatiale, un compte à rebours annonce le temps restant avant la configuration Elysium, censée piéger Pinhead et les cénobites. Mais le temps n'est pas le seul thème de l'opus : la thématique du jeu et du divertissement, propre à tous les volets de la saga, est également très présente et utilisée à bon escient, à l’image de la boîte à puzzle de LeMarchand. Par exemple, Angélique prend plaisir à traiter ses victimes comme des jouets sexuels, tandis que Pinhead torture des mortels pour l’amusement. De même, les scènes et les décors de la station spatiale font penser à un jeu vidéo, tout comme les designs de la configuration d’Elysium créée par John.

Il en est de même pour le sexe, la mort et l’adultère, moins évoqués qu’à l’accoutumée mais tout aussi pertinents. Au cours des décennies, Angélique n’a ainsi de cesse de séduire la lignée de LeMarchand et leur adultère les conduit généralement à leur mort, ce qui est précisément l’issue de sa relation avec John dans le présent. Dans la première version de Kevin Yagher, Philippe LeMarchand développait une obsession pour Angélique et la configuration de Lament, beaucoup plus explicite que dans le montage final. Également, le sort de Philippe rappelle fortement le sentiment de jalousie et les conséquences d’une relation extraconjugale. Enfin, l’esclavage est souvent la base des relations entre les personnages. Par exemple, Angélique est soumise à De L’Isle, puis Jacques. Quand elle s’oppose à la position de Pinhead aux Enfers, elle entre en conflit avec ce dernier qui, en réponse, la place sous ses ordres. Pinhead lui-même est un esclave des Enfers, bien qu’il soit plus indépendant que ses pairs. La lignée des LeMarchand est également esclave de la configuration de Lament ; John et d’une certaine façon Phillipe étant sous l’emprise d’Angélique. Des sujets intéressants que le film met régulièrement en lumière et qui l’empêchent parfois d’être un slasher banal avec une pointe de surnaturel, sans pour autant se voir exploités plus en détails.
À défaut d’être mémorables, les prestations des acteurs méritent au moins l’attention et sortent régulièrement le spectateur de l’ennui. En chef des cénobites, Doug Bradley fait une nouvelle fois un travail formidable dans un film qui semble lui être entièrement consacré, même si son personnage est souvent ridiculisé par un scénario qui ne sait pas toujours le mettre en valeur. L’acteur britannique campe ainsi un Pinhead terrifiant et inquiétant, philosophe et sarcastique, au charisme imposant qui, hélas, devient dans Hellraiser : Bloodline un monstre interchangeable, que le film fait apparaître comme excuse pour ajouter un peu de suspense. Sa performance est dès lors effacée par Valentina Vargas, sublime Angélique, aussi venimeuse que séduisante et parfois touchante, surtout dans les moments où elle fait preuve d’humanité. Malheureusement entravée par un montage catastrophique, l’actrice n’a pas toujours l’occasion de briller et le film ne permet pas de profiter pleinement de son talent. Au milieu de tout ça, le reste du casting a beaucoup de mal à exister. Seul Bruce Ramsay, dans un triple rôle, arrive à se démarquer et sait se montrer convaincant. Les autres acteurs sont ici pour faire de la figuration, servant de faire-valoir et ne faisant pas avancer l’intrigue, exceptée peut-être Kim Myers, interprète de Bobbi Merchant, épouse de Paul, qui le soupçonne d’infidélité.

Pour la bande originale, Miramax Films et Dimension Films s’offrent les services de Daniel Licht. Compositeur américain né le 13 mars 1957, ayant grandi dans la banlieue de Detroit, il apprend la guitare dans sa jeunesse et étudie au Hampshire College dans le Massachussets, où il obtient un diplôme en composition, jazz et musique du monde. Après avoir joué et composé de la musique pour des compagnies de théâtre et de danse, il crée des partitions pour des publicités, puis déménage à Los Angeles, où il se lance dans l’écriture de musique de films, notamment d’horreur ou fantastiques : Les Enfants des Ténèbres, Amityville 1993 : Votre Heure a Sonné, Les Démons du Maïs 2 : Le Sacrifice Final, Les Démons du Maïs 3 : Les Moissons de la Terreur, Soul Survivor. Il est également connu pour avoir composé les musiques de plusieurs séries télévisées dont Dexter, Body of Proof, Don’t Trust The B---- In Apt. 23 et The Red Road, ainsi que de jeux vidéo (la franchise Dishonored, Silent Hill : Downpour et Silent Hill : Book of Memories). Dans Hellraiser : Bloodline, Daniel Licht livre ici une partition prenante, au rythme effréné et aux thèmes puissants rehaussés par une instrumentalisation résolument moderne. La musique réussit alors là où le film échoue parfois, à savoir mettre mal à l’aise et placer le public dans une situation inconfortable !
Prévu pour sortir en 1995, Hellraiser : Bloodline débarque finalement dans les salles américaines et canadiennes avec un an de retard, le 8 mars 1996, sans être projeté aux critiques. L'opus rapporte alors 4,5 millions de dollars pour son premier week-end d’exploitation et termine à la cinquième place. En fin de course, il amasse 9,3 millions de dollars rien qu’aux États-Unis et rembourse ainsi son maigre budget. L’accueil du film sera très partagé : entre un metteur en scène parti en pleine production, son remplaçant soumis aux ordres des producteurs, une idée de départ totalement abandonnée et un casting déçu du résultat final - Doug Bradley en gardera un très mauvais souvenir - personne n’attend Hellraiser : Bloodline avec impatience. Les avis sont donc majoritairement négatifs, les spectateurs estimant que le film n’a aucune ligne directrice, aucun personnage attachant, des acteurs peu convaincants et des effets spéciaux médiocres, sauf pour la partie dans l’espace. Pour les fans de la franchise, s’ils apprécient le côté gore, l’atmosphère et les prestations de Doug Bradley et Valentina Vargas, ils considèrent cet opus comme le plus ambitieux mais aussi le plus faible de la saga. Le budget est également très discuté, les critiques reprochant à Dimension Films d’avoir investi si peu d’argent et privé le public d’un film spectaculaire, dans la lignée des deux premiers volets.

Selon certains analystes, le métrage aurait nettement mieux fonctionné s’il avait été réécrit et réalisé par Clive Barker. Aujourd’hui encore, Hellraiser : Bloodline est vu comme une œuvre bâtarde et difforme, plombée par des incohérences, mais aussi intéressante et fascinante pour les amateurs d’horreur, qui laisse parfois entrevoir ce que l’opus aurait pu être s’il avait été placé entre de bonnes mains. Revoir le film revient donc à devoir prendre en considération tous les ennuis vécus en coulisses et sa conception désastreuse, les producteurs voulant livrer ce que le public réclamait selon eux et écarter les créateurs de la saga pour que ces derniers ne s’opposent pas à leur volonté. S’il rembourse les 4 millions de dollars investis, le succès commercial en salles n’a pas lieu et cette déconvenue scelle le destin de la saga. Ainsi, Hellraiser : Bloodline sera le dernier volet à connaître les honneurs d’une distribution au cinéma. Pourtant, très vite, les questions d’une suite se posent. Bien que Peter Atkins et Clive Barker ne soient pas intéressés à l’idée de raconter d’autres histoires autour de l’univers de Hellraiser en raison du final de ce quatrième volet, Miramax Films et Dimension Films, encouragés par l’argent, ne sont pas prêts de lâcher la poule aux œufs d’or. De nouveaux opus ayant de près ou de loin un rapport avec la franchise voient ainsi le jour et sortent directement en vidéo, sans passer par les salles obscures.

Bancal, mal né, massacré par ses producteurs, Hellraiser : Bloodline est un film d'horreur aux promesses hélas non tenues, sauvé par son ambiance malsaine et glauque, des effets spéciaux assez réussis, une bande originale bien sentie et son interprétation plutôt correcte. Il se voit néanmoins après coup réhabilité pour de mauvaises raisons : les circonstances de sa gestation et la qualité plus que discutable, voire catastrophique, des opus suivants permettent en effet au final d'en apprécier sa relative bonne tenue.

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