Une Vie Rêvée
Titre original : Holiday Joy Production : Freeform Date de diffusion USA : Le 8 décembre 2016 Genre : Comédie |
Réalisation : Kirk D'Amico Musique : Casey Manierka-Quaile Durée : 90 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Joy, une adolescente timide de 15 ans qui a perdu sa maman, la remplace plus ou moins au quotidien pour gérer son père et ses deux frères. Côtoyant les Wellmans, ses voisins qu'elle juge parfaits, elle s'imagine elle aussi partager leur vie rêvée... En cette période de Noël, son vœu est exaucé... |
La critique
Une Vie Rêvée est un téléfilm produit par Myriad Pictures et dont la première diffusion a lieu le 8 décembre 2016 sur la chaîne Freeform (anciennement ABC Family), au sein du bloc de programmes Countdown to 25 Days of Christmas.
Bien avant son rachat par The Walt Disney Company, Freeform du temps où elle s'appelait encore The Family Channel, Fox Family et ABC Family, marquait les 25 jours de décembre précédant Noël en diffusant des programmes de Noël faits de classiques du cinéma, de dessins animés et autres téléfilms. Elle a bien évidemment conservé cette habitude après son changement de propriétaire. Depuis 1996, la chaîne propose même un, deux ou trois téléfilms totalement inédits, pour la plupart produits par elle, spécialement pour les fêtes de Noël. C'est devenu ainsi une tradition que les téléspectateurs attendent avec impatience ; le bloc de programmes, 25 Days of Christmas, étant désormais un incontournable de la fin d'année télé et enregistrant de jolis scores d’audience au point que d'autres chaînes, aux USA mais aussi dans le monde entier, mettent en place une programmation identique. Pourtant, pendant deux ans, le programme ronronne en revenant mais sans proposer de téléfilms originaux. ABC Family devenue Freeform le 12 janvier 2016, lance alors un chantier de nouvelles fictions qui se voient mises à l'antenne dès la première année après son changement de nom ; certaines ne sont d'ailleurs pas produites directement par la chaîne comme c'est le cas avec Une Vie Rêvée. Retournement dès 2017 avec Angry Angel qui constitue alors le tout premier Freeform Original Feature.
Une Vie Rêvée se présente vite comme un mélange grossier de La Vie est Belle de Frank Capra et Un Vendredi Dingue, Dingue, Dingue des studios Disney. Le téléfilm raconte, en effet, comment Joy, en ces derniers jours avant Noël, essaye de tenir la famille d'un seul tenant depuis que sa mère est décédée. Entre son père absent, son frère aîné méprisant et son petit frère qui la prend pour sa mère de substitution, elle souffre en silence et rêve de l'existence dorée de la fille des voisins. Par la magie de Noël, même si aucune explication n'est véritablement donnée, elle se retrouve dans une vie parallèle où elle devient la sœur cadette de la voisine et où son vrai père n'a que ses deux frères. Et forcément, la jeune fille apprend que tout n'est pas rose dans sa nouvelle vie et que son ancienne famille est encore plus malheureuse. Tout est donc ici téléphoné, poussif et sans imagination réelle. Pire, la solution ne marche pas puisque la nouvelle vie de Joy ne fait pas particulièrement rêver tout comme son ancienne qui n'apitoyait pas vraiment le téléspectateur. Et quand en plus, la période de Noël n'est que très peu utilisée, l'émotion promise ne pointe jamais le bout de son nez. Pour faire simple : rien ou presque ne fonctionne dans ce téléfilm.
Une Vie Rêvée n'est malheureusement pas sauvé par ses personnages tous plus insipides les uns que les autres au point que seul le chien amène un temps soit peu d'affection... Bailee Madison (la petite May Belle Aarons dans le superbe Le Secret de Térabithia) n'a visiblement pas les reins suffisant pour porter porter à elle seule l'histoire en tant que Joy, la tête d'affiche. Dans chacun de ses deux rôles au sein des deux familles, jouant la sœur débordée puis la sœur surdouée, elle n'est jamais attachante. Sa personnalité est trop fade pour être vraiment sympathique tandis que les caractéristiques qui sont censées définir le personnage sont trop surfaites pour convaincre. Joy se fait maltraîter avec le sourire et accepte son sort sans broncher sauf à juste rêver d'une autre vie. Même quand son voeu est exaucé par magie, elle trouve le moyen de se laisser enfermer dans une prison dorée... ll n'y a ainsi qu'à la toute fin qu'elle tend à se rebeller mais il est trop tard pour espérer sauver l'aura du personnage...
Les rôles secondaires sont, quant à eux, incapables de remonter le niveau. Le père Bob (French Stewart) est tellement déprimé qu'il en est énervant ; le grand frère Zack (Luke Bilyk) est tellement méchant qu'il en est détestable tandis que le petit frère Miles (Ethan Pugiotto) est tellement anecdotique qu'il est permis de se demander à quoi il sert. La pauvre Joy n'est pas mieux soutenue dans sa famille de substitution. Marcie (Jennifer Robertson), la mère, censée représenter la mère au foyer américaine un peu snob, est consternante tandis que Rod (San y Jobin-Bevans), le père, plus intéressé aux résultats sportifs de sa fille que son bien-être, est caricatural. Enfin que dire de la grande sœur Eve (Natalie Ganzhorn) dont le jeu de pseudo dépressive ne fonctionne pas une seconde.
Une Vie Rêvée n'a pas grand chose à offrir ni en tant que comédie adolescente, ni en tant que téléfilm de Noël. À fuir.