Iron Man 2
Titre original : Iron Man 2 Production : Marvel Studios Date de sortie USA : Le 7 mai 2010 Genre : Fantastique IMAX |
Réalisation : Jon Favreau Musique : John Debney Durée : 125 minutes |
Le synopsis
La révélation faite par Tony Stark sur son identité secrète bouleverse considérablement sa vie. Entre le gouvernement américain qui fait pression sur lui pour qu’il cède son armure à l’armée et la part d’ombre du passé de son père qui refait surface, le célèbre milliardaire égocentrique se trouve en effet mis en grande difficulté au moment même où, en plus, sa santé lui joue des tours... |
La critique
Iron Man 2 est un film produit par Marvel Studios, filiale appartenant à 100% à la Walt Disney Company, et distribué par Paramount Pictures. Suite directe d’Iron Man, il est chronologiquement le troisième film, après ce dernier et L'Incroyable Hulk, de la première phase du Marvel Cinematic Universe visant à créer Marvel’s Avengers, même si son action se situe au même moment que L’Incroyable Hulk dont il est possible d’apercevoir des images en cours de récit. Iron Man 2 apporte en outre une dimension plus complexe à Tony Stark, tout en introduisant de nouveaux personnages, primordiaux pour la suite des évènements.
Iron Man est donc à la base un personnage de comics, appartenant à Marvel Comics, crée par Stan Lee et Jack Kirby (qui le définit seulement graphiquement) en 1963, et qui apparait pour la première fois dans Tales of Suspens #39. Il s’inscrit dans la volonté de disposer d'un personnage différent de la norme, moins parfait, plus humain, afin de vérifier si le public peut ou non, apprécier réellement ce genre de super-héros.
Tony Stark est ainsi le fils de Howard Stark, patron fondateur richissime de la société « Stark Industries ». Très intelligent, il se passionne pour la mécanique et la construction de machines plus perfectionnées les unes que les autres. Suite à la mort de ses parents (survenue brutalement dans un accident de voiture), il hérite de la fortune familiale et prend pour parti de construire des armes à destination exclusive de l’armée américaine. Le personnage d’Iron Man connait alors deux origines. La première explique que Tony Stark devient Iron Man après un voyage au Vietnam où il est capturé, après avoir marché sur une mine lui ayant projeté un morceau de métal près de son cœur. Dans la relecture de ses origines, la localisation de son rapt se fait en Asie par des terroristes ; ce changement ayant pour but de moderniser le personnage ; la guerre du Vietnam le rendant trop vieux. Le film Iron Man casse lui aussi les codes puisqu’il situe le début de l’action en Afghanistan, histoire de rendre la situation encore plus contemporaine. Ses kidnappeurs exigent en effet de lui la construction d’une arme sur la base de laquelle il fabriquera en réalité une armure, pour s’échapper. Le nouvel Iron Man est né !
Il n’empêche : Iron Man n’est pas, à la base, un personnage populaire dans l’univers du cinéma ! Il n’a ainsi jamais été adapté auparavant en « live » excepté bien sûr dans Iron Man premier du nom, sans doute à cause de la complexité de l’armure, difficile jusque là à recréer et rendre crédible ! Tout comme pour ses compagnons vengeurs, Captain America et Thor, ce qui est, en effet, aisé sur le papier s'avère bien plus complexe à restituer à l’écran. Le kitsch et le ridicule sont tellement redoutés qu'il faut donc attendre 2008 pour voir Iron Man débarquer dignement au grand écran.
Néanmoins, le personnage est apparu dans des séries animées américaines, notamment Iron Man (de 1994 à 1996), Iron Man : Armored Adventures (2008), mettant en scène un Tony Stark adolescent, mais aussi dans la première saison de la série japonaise
Marvel Anime en 2010.
Iron Man signe aussi parallèlement des caméos plus ou moins importants dans plusieurs séries animées comme Spider-Man and His Amazing Friends (1981), Spider-Man, l'Homme-Araignée (1994), The Avengers : United They Stand (1999), The Super Hero Squad Show (2009) ou bien The Avengers : Earth's Mightiest Heroes en 2010 et Ultimate Spider-Man en 2012.
Il a droit également à un long-métrage d’animation, Iron Man (2007), et apparait naturellement dans les films (toujours d’animation), Les Vengeurs Ultimate, et Les Vengeurs Ultimate 2, tous deux sortis en 2006. S’ajoutent à cela des apparitions, dans Next Avengers (2008) et Planète Hulk (2010).
Le confortable succès du premier Iron Man et les résultats encourageants bien que moins évidents de L’Incroyable Hulk, combinés au rachat de Marvel par Disney (qui voit dans le studio
de la Maison des Idées un potentiel énorme de franchises) rendent l’annonce d’un Iron Man 2 dénuée de surprises. Car
Marvel Studios, après son expérience réussie à produire tout seul ses films Iron Man et L’Incroyable Hulk, démontrant de la sorte qu’une telle politique est viable et rentable, continue logiquement sur sa lancée et conserve l’optique de continuité chère à Kevin Feige et ses autres producteurs.
Le réalisateur Jon Favreau veut, quant à lui, offrir quelque chose de différenciant
par rapport aux autres films de super-héros, et souhaite se démarquer du premier Iron Man dont la fin est tellement ouverte qu’elle offre de nombreuses possibilités
de rebondissement, sans obliger les scénaristes à jouer sur l’aspect « identité secrète », trop courant dans le genre.
Ainsi, alors que la première aventure repose finalement sur un scénario
- assez banal bien qu’efficace - de présentation du personnage, celle d’Iron Man 2 se veut beaucoup plus complexe, s’étalant sur plusieurs intrigues.
Tout d’abord, après avoir divulgué son identité au monde, Tony Stark subit la pression du gouvernement et d’un nouveau concurrent, Justin Hammer. Car si par le passé, Stark Industries construisait des armes pour l’armée, son boss refuse désormais catégoriquement de voir son armure « disséquée », de peur qu’elle tombe entre de mauvaises mains.
Ensuite, en plus de ce souci, il reçoit la « visite » d’Ivan Vanko, fils de l’ancien collaborateur de son père, Howard Stark, qui est déterminé à se venger de la famille Stark.
Enfin, pour couronner le tout, Tony Stark se rend compte qu’il est gravement atteint à cause du générateur au palladium qui le maintient en vie tout en l’empoisonnant, un peu plus, jour après jour.
Le programme est donc chargé pour le milliardaire fantasque qui multiplie, en outre, les déboires sans vraiment se soucier de
leurs conséquences.
Tout cela complexifie bien évidemment les interactions entre les personnages : si la relation Tony/Pepper évolue dans la lignée du premier film, c’est surtout celle avec son ami, le lieutenant Rhodes, qui subit les tensions les plus marquées. Tiraillé entre son amitié pour Tony et les ordres qu’il reçoit, James Rhodes prend, en effet, plus d’indépendance et n’a plus un simple rôle de camarade bienveillant se plaçant toujours en retrait.
Car les personnages sont bien plus nombreux dans Iron Man 2 et presque tous inédits,
s'il est fait exception des seconds rôles.
Le spectateur retrouve en tête d'affiche Robert Downey Jr, absolument parfait en Tony Stark. Il démontre,
s'il en était encore besoin, qu’aucun autre acteur n’est envisageable pour incarner le héros en armure tant l’assimilation avec son personnage est ultime.
Gwyneth Paltrow est, elle aussi, toujours magnifiquement juste dans son jeu et gagne de l’importance
au cours de l'opus.
A leurs cotés, et mis à part les caméos du réalisateur Jon Favreau en Happy Hogan, et des agents du S.H.I.E.L.D., Clark Gregg en Phil Coulson et Samuel Jackson en Nick Fury (tous deux impeccables et bénéficiant d’un temps plus long à l’écran), le reste du casting est quasiment inédit.
Un personnage central change, en effet, de visage entre le premier et le deuxième opus. Don Cheadle remplace ainsi Terrence Howard dans le rôle du lieutenant-colonel Rhodes à la suite de désaccords entre le comédien initial et la production. Heureusement, Don Cheadle s’en sort tout aussi bien, et le changement d’acteur n’est pas aussi marquant que celui, par exemple, d’Edward « Hulk » Norton dans L’Incroyable Hulk, remplacé par Mark Ruffalo dans Marvel’s Avengers !
Scarlett Johansson, qui vole presque la vedette, coté casting féminin, à Gwyneth Paltrow, incarne
elle Natasha Romanoff, plus connue sous le nom de Black Widow (La Veuve Noire). Absolument ravissante, elle a le charisme de la
Femme Fatale, qui sait en découdre quand il le faut.
Mickey Rourke est lui Ivan Vanko, qui devient par la suite l’Homme au Fouet, Blacklash ou Whiplash en version originale. Les deux personnages sont normalement distincts, l’un de l’autre, dans les comics. Ivan Vanko est,
il est vrai, à l’origine un personnage de comics créé en 1963 par Stan Lee. D’origine soviétique, il a pour but de créer une armure censée rivaliser avec celle d’Iron Man, La Dynamo Pourpre. Whiplash, quant à lui, est un personnage créé en 1968 : il est à l’origine un jeune ingénieur, contacté alors qu’il est encore étudiant par un syndicat du crime, et qui devient au fil du temps l’Homme au Fouet se mesurant de nombreuses fois à Iron Man. Dans le film, les deux ennemis du héros ne forment donc qu’un
; une pirouette scénaristique faite de manière tout à fait logique, évitant de la sorte les grincements de dents des fans, bien souvent frileux
quand il sont placés devant de tels « petits arrangements entre amis ».
La galerie des personnages se complète enfin par Justin Hammer, concurrent de Tony Stark et brillamment interprété par Sam Rockwell.
Le film présente en outre la particularité de commencer sur l'Exposition Stark qui ressemble à s'y méprendre au parc Epcot.
Epcot est en effet l'actuel nom d'un parc à thème de Walt Disney World Resort situé à Orlando qui a ouvert ses portes le 1er octobre 1982 sous l'appellation d'EPCOT Center. C'est aussi un projet de ville appelée EPCOT, imaginée par Walt Disney (décédé avant d'avoir pu le réaliser), ambitieux et futuriste, dont le design est similaire par certains endroits à lExposition Stark, tout comme les thèmes abordés. Mieux encore, le passage contient une séquence où Howard Stark présente son projet dans une vidéo similaire au film E.P.C.O.T. dans lequel Walt Disney lui-même présentait la vision de « sa » ville. Et que dire de la chanson de l'Exposition Stark qui est composé par Richard Sherman, faisant là écho au fait, qu'avec son frère, il a composé pour Walt Disney, la musique d'it's a small world dont l'attraction fut présentée à la Foire Internationale de New York de 1964. Tout cela ne peut que ravir les fans Disney !
Jon Favreau, après avoir réalisé le premier opus, s’occupe donc de sa suite, Iron Man 2. Le spectateur est ainsi en terrain connu et retrouve toutes les qualités du précédent film notamment sa réalisation fluide et précise et ses scènes de combats des plus réussies. C’est d’autant plus vrai pour ces dernières que les améliorations techniques des armures d’Iron Man offrent un nouveau large panel d’effets visuels bluffants.
Le film présente néanmoins un vrai souci de rythme : à trop vouloir multiplier les intrigues et interactions entre les personnages, le développement de l’histoire est parfois un peu poussée et quelques scènes sont trop longues.
Heureusement l’histoire tient la route et arrive tout de même à capter l’auditoire, le scénario n’étant jamais incohérent ou dénué de sens. Les dialogues sont, pour leur part, toujours aussi savoureux, permettant de faire ressortir l’humour tant apprécié de Tony Stark.
Enfin, la musique est signée cette fois-ci de John Debney. Peine perdue
en réalité : le changement de compositeur ne se fait pas sentir tant les airs sont aussi quelconques que ceux du premier opus. Aucun thème, aucune mélodie ne restent vraiment en tête après avoir vu le film.
L'occasion est manquée !
Au final, seules les chansons du groupe AC/DC marquent le spectateur, toujours utilisées à bon escient dans le film, notamment Shoot to Thrill, qui accompagne l’impressionnante première apparition d’Iron Man.
Sur le plan du canevas du "Marvel Cinematic Universe", comme dans le premier film, les références aux autres héros de l’écurie Marvel sont ici nombreuses, et le spectateur s’amuse à toutes les reconnaitre. Que ce soit avec le S.H.I.E.L.D. ou les apparitions furtives d’éléments d’autres héros aussi emblématiques formant le groupe des Vengeurs, Iron Man 2 est ainsi, de loin, l’opus qui contient le plus de caméos parmi les films fondateurs menant à Marvel’s Avengers. Il est donc bien sûr primordial de rester jusqu'à la fin du générique !
Surfant sur le côté humoristique du personnage-titre, Iron Man 2 arrive à complexifier ses protagonistes et leurs rapports grâce à un scénario bien plus ambitieux et recherché. Au final, seul son rythme présente véritablement un handicap. Il n’empêche, le film reste le parfait divertissement, qui ne fait qu’augmenter l’excitation de voir Marvel’s Avengers se concrétiser !