Sexy Dance 3
The Battle
Titre original : Step Up 3-D Production : Touchstone Pictures Date de sortie USA : Le 06 août 2010 Genre : Drame musical 3-D |
Réalisation : Jon Chu Musique : Bear McCreary Durée : 108 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Laissant de côté leurs rêves de vivre pour la danse, Moose et Camille intègrent l’université de New York pour se confronter à la réalité de la vie. Rapidement rattrapés par leur passion, ils rejoignent une équipe de Street Dancers menée par Luke rêvant d'une carrière au cinéma. Pour sauver leur quartier général, ils doivent bien vite affronter les meilleurs break dancers du monde, les Samouraï, à la World Jam, l’une des plus grandes compétitions de danse au monde. |
La critique
Troisième et dernier film de la saga Sexy Dance à être produit par la filiale de The Walt Disney Company, Touchstone Pictures, Sexy Dance 3 : The Battle confirme le succès de la franchise dans le monde entier. Pourtant situé fondamentalement à l’opposé du précédent opus qualitativement parlant, usant notamment avec intelligence des innovations cinématographiques alors à la pointe de la technologie, il ne peut s'empêcher de servir un scénario banal.
À l’instar de Sexy Dance 2, Jon M. Chu reprend les rênes du long-métrage. Né à la fin des années 70, il est un Américain d’origine asiatique, très jeune missionné par sa mère pour réaliser les vidéos souvenirs de la famille. Passionné par la danse, il s’y exerce tout en suivant en parallèle l'enseignement de l’University of Southern California pour y apprendre les ficelles du cinéma. Après avoir réalisé plusieurs clips musicaux, il se voit confier le projet de Sexy Dance 2. Le succès (financier a contrario du succès critique) étant au rendez-vous, il signe également le troisième opus Sexy Dance 3 : The Battle. Sa carrière le mène ensuite à réaliser le documentaire Justin Bieber : Never Say Never puis, en 2013 a collaboré de nouveau avec Channing Tatum dans G.I. Joe : Conspiration.
Le troisième opus de la saga se veut donc plus moderne. Le film commence ainsi par une interview du crew des Pirates, filmée comme un documentaire intégrant malicieusement ici un art supplémentaire à la danse : la réalisation cinématographique. De plus, l’utilisation novatrice du procédé visuel 3D et du format audio Doly Surround 7.1 (faisant de ce film le deuxième à utiliser cette technologie après Toy Story 3 la même année) marque un virage avec les deux premiers opus. Cette fois, l’esthétique est plus détaillée dans des scènes bluffantes magnifiées par des images restituées en relief. Ainsi, le spectateur se réjouira d’une impression de participer à d’authentiques battles de danse aussi rythmées qu’esthétiquement étonnantes. De plus, l’utilisation d’autres accessoires tels que les LED, les néons, l’eau ou le sable donne encore plus d’impact et de force aux chorégraphies. D’ailleurs, une amélioration nette se constate au niveau des différentes compétences proposées. Il ne s’agit plus uniquement de break dance ou de hip-hop. Les personnages sautent de toits en toits tels des Yamakasi tout en pratiquant la capoeira et même le tango !
Mais avant tout, Sexy Dance 3 : The Battle respecte, une fois de plus, les codes de la danse de rue. Si celle-ci se veut universelle, le langage utilisé pour elle est très urbain, paraphrasé de décors épurés et bruts venus d'un New York avec ses buildings touchant le ciel mais également ses quartiers pauvres et défavorisés. L'ambiance est donnée : il s’agit de la loi de la jungle. La famille se compose dès lors d'amis chers rencontrés au cours de la vie et qui peuvent se révéler tout autant auteurs des pires trahisons. Tout cela donne lieu ainsi à de grands discours rappelant la difficulté à prendre les bonnes décisions.
L’enjeu du film se veut plus important et plus crédible que son prédécesseur. Il ne s’agit pas ici seulement de crise d’adolescence ou d'intégration dans une école prestigieuse. Exit la Maryland Institute College of Art de Baltimore et les interventions inutiles de Channing Tatum ; désormais, le crew (l’équipe) doit se battre pour remporter un prix de 100 000 dollars et garder l’entreprise familiale qui est aussi leur refuge. Moose doit également trouver une solution pour associer le travail « du monde réel » à sa passion. Ainsi, Sexy Dance 3 : The Battle se veut plus mature et se dote d’un casting riche en danseurs professionnels, pas forcément acteurs…
Les deux premiers héros suivis ne sont pas inconnus du public puisqu’il s’agit de Camille, petite sœur adoptive de Tyler dans Sexy Dance interprétée Alyson Stoner, et de Moose, ami fidèle d’Andie dans le second volet, joué par Adam Gary Sevani. La première est une habituée des studios Disney puisqu'elle apparaît notamment dans Camp Rock et prête également sa voix dans Phineas et Ferb ainsi que dans le jeu vidéo Kingdom Hearts. Né en 1992, Sevani, est quant à lui d’origine arménienne et commence sa carrière de danseur à trois ans. Performer pour Will Smith ou Missy Elliott, il se fait ensuite connaître dans le deuxième opus de la franchise Sexy Dance puis accède au rôle principal dans le troisième volet, reprenant son personnage dans Sexy Dance 4 : Miami Heat et Sexy Dance 5 : All In Vegas.
Dans Sexy Dance 3 : The Battle, l'amitié de Camille et Moose va évoluer jusqu'à l'ébauche d'une histoire d'amour tellement convenue dès les premières minutes qu'elle en est décevante dans sa concrétisation. En réalité, la relation d'amitié très forte qui les unissait dans le second opus paraît bien moins rafistolée que le couple qu'ils forment ici...
Comme le veut malheureusement la tradition, Sexy Dance 3 : The Battle affiche son couple phare répondant aux standards de beauté et d’exigence sportive. C'est bien simple : il s'agit là du couple parfait réunissant corps sculptés et excellence dans la maîtrise de l'art. Rick Malambri interprète donc le très séduisant Luke. Né en Floride au début des années 80, le comédien se fait remarquer dans Esprits Criminels en 2009. Après Sexy Dance 3 : The Battle en 2010, il prouve une fois de plus ses talents de danseur dans la série d’ABC Family The Lying Game où il incarne un professeur de danse. Face à lui, Sharni Vinson assure son pendant féminin, Nathalie. Mannequin, actrice et danseuse née en 1983, elle commence très jeune à apprendre le théâtre puis intègre une école d’arts en Australie (Brent Street of Performing Arts). Elle se fait connaître dans des séries télévisées au début de sa carrière à l’instar de Summer Bay. Elle apparaît ensuite ponctuellement dans Les Experts : Manhattan, NCIS : Enquêtes spéciales. Elle décroche son premier rôle au cinéma dans Sexy Dance 3 : The Battle puis se voit dans Blue Crush 2, No Man’s Land et You’re Next.
A coté de ce couple décidément parfait, apparaissent aussi d’autres figures venues des premiers épisodes : Harry Shum Jr. ou encore Mari Koda. De nombreux danseurs composent, en outre, le crew des pirates avec notamment les jumeaux Santiago, Keith Stallworth, Kendra Andrews, et Luis Rosado.
Côté technique, Jammal Sims (en collaboration avec Nadine Hi Hat Ruffin, Dave Scott, Richmond Talauega et Anthony Talauega) reprend la direction des chorégraphies : talentueux, il offre des scènes de haute volée parfaitement maîtrisées. Il profite d'ailleurs à plein de la qualité de la musique confiée à Bear McCreary. Ce musicien né en 1979 est à l’origine d’une trentaine de bandes originales de films. Il tire notamment sa notoriété de la composition de la musique de la série télévisée Battlestar Galactica en 2005 ou de celle de Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor en 2008.
Même si certains peuvent se lasser des codes récurrents présents dans les différents films de la franchise, et notamment de grosses facilités narratives, Sexy Dance 3 : The Battle parvient à apporter de belles nouveautés tant dans son récit que par ses effets visuels.
Moins violent que les opus précédents, Sexy Dance 3 : The Battle est ainsi un film familial qui fera rêver les plus jeunes tout en remplissant largement son rôle de divertissement pour les plus grands. Son bilan financier correct et son accueil plutôt bienveillant de la critique ne suffiront pourtant pas, et curieusement, à convaincre la firme de Mickey de poursuivre l'aventure...