Titre original :
The Shepherd
Production :
Disney Branded Television
Esperanto Filmoj
BKStudios
Argo Films
Date de mise en ligne USA :
Le 1 décembre 2023 (Disney+)
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Iain Softley
Musique :
Anne Chmelewsky
Durée :
39 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

À la veille du Noël 1957, un jeune pilote de la RAF qui rentre chez lui se retrouve en grand danger quand sa radio et sa batterie tombent en panne au-dessus de la mer du Nord...

La critique

rédigée par
Publiée le 06 décembre 2024

Le Berger est un court-métrage original proposé sur Disney+ le 1er décembre 2023.

Après Le Pupille, Le Berger est le deuxième court-métrage d'une collection sur le thème de Noël lancée par le producteur Alfonso Cuarón. L'artiste mexicain est surtout connu en qualité de réalisateur, s'étant fait remarquer sur des longs-métrages tels Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, Gravity ou Roma. Il associe ici sa société de production, Esperanto Filmoj, avec Disney Branded Television pour proposer ses moyens-métrages sur Disney+ qui adoptent d'ailleurs le label Disney et se voient présentés dans différents festivals afin de pouvoir les rendre éligibles aux Oscars. Le Berger a quant à lui vu sa première se dérouler au HollyShorts Film Festival le 10 août 2023. Pour ce court-métrage, Alfonso Cuarón fait ainsi équipe avec le réalisateur britannique Lain Softley et ils adaptent ensemble le roman plutôt court Le Berger, signé de l'auteur - britannique lui aussi - Frederick Forsyth et publié en 1975.

Le Berger raconte donc l'histoire de Freddie Hook - joué par l'acteur Ben Radcliffe -, un lieutenant de la Royal Air Force, qui est stationné dans la base militaire de Celle dans l'Allemagne de l'Ouest en cette veille de Noël 1957. Il languit en fait de passer les fêtes avec sa famille et surtout sa fiancée Lizzie. La chance lui sourit quand l'un de ses coéquipiers se casse le bras et n'a donc pas moyen de faire son vol du soir pour l'Angleterre. Freddie prend alors sa place et décolle pour un trajet de 66 minutes censé être sans histoire dans un ciel dégagé. Mais à peine a-t-il laissé derrière lui les côtes du continent que tous ses appareils électriques tombent en panne, le laissant sans système de guidage. Il essaye aussitôt de contacter les secours via la tour de contrôle mais aucune réponse ne lui parvient. Il ne lui reste alors que moins d'une heure de carburant avant de s'écraser en mer...

Un miracle de Noël se produit néanmoins lorsque Freddie Hook entend dans sa radio l'appel d'un avion à proximité. C'est un vieux chasseur-bombardier De Havilland Mosquito remontant à la Seconde Guerre mondiale avec aux commandes un vieux pilote qui tente de faire des signes au jeune lieutenant quand il comprend qu'il est en détresse et que sa radio ne lui permet pas de répondre. L'avion joue ici la fonction de berger, shepherd en anglais, dont le but est d'aider des avions en perdition à rentrer à la base, afin de limiter le plus possible les crashs en mer. Les bergers étaient particulièrement employés durant la guerre. Le vieil aviateur, qui se nomme en réalité Johnny Kavanagh, est joué ici par John Travolta qui est aussi producteur exécutif du court-métrage. L'acteur, passionné de longue date par l'aviation, avait acquis les droits du roman plus de trente ans auparavant et comptait lui aussi l'adapter d'une manière ou d'une autre. Jouer dedans était donc pour lui une évidence.

Le Berger laisse une impression étrange. Malgré les bonnes intentions, le spectateur ne peut s'empêcher de ressentir un rythme trop accéléré et une technique un peu trop voyante. Le court-métrage commence pourtant bien avec son ambiance de Noël du milieu des années 1950 dans la base allemande. Les costumes sont de qualité et les décors sympathiques. Mais le réalisateur intègre manifestement au forceps l'émotion des fêtes dans son histoire. Certes, il est somme toute logique de voir le fils militaire appeler sa famille restée en Angleterre mais le recours au dramatique à outrance est par trop visible en rendant notamment impossible à Freddie la possibilité de joindre sa fiancée avant de partir. Le décollage se déroule quant à lui rapidement et l'anomalie technique aussi. Les décors numériques du ciel et de l'avion se voient alors comme le nez au milieu de la figure. L'horizon semble tout sauf naturel. Le réalisateur abuse alors des gros plans du pilote dans son cockpit. Or le jeune acteur n'arrive jamais vraiment à montrer sa panique, même si le metteur en scène tente de montrer qu'il est prêt à mourir en dirigeant ses dernières pensées vers sa fiancée. Mais tout semble tellement faux...

L'intérêt du court-métrage se trouve néanmoins rehaussé avec l'arrivée du Mosquito et son fameux vieux berger. Le spectateur ne sait pas d'où il vient et comment il a pu remarquer l'avion en perdition. Mais peu importe car c'est aussi le but du récit que de rester dans le flou. De nombreux point étranges vont ainsi se dérouler jusqu'à la fin où Freddie va aller de surprise en surprise, notamment en apprenant l'identité de son sauveur. Le Berger offre alors une ambiance pleine de mystères comme sait très bien en proposer la littérature anglaise autour des fêtes, le plus célèbre étant sûrement le conte Un Chant de Noël de Charles Dickens. Alors certes, il faut pardonner quelques facilités et évènements inexpliqués qui entourent le parcours du jeune pilote pour se laisser porter par la magie de ce miracle de Noël. Son final rattrape la déception du vol en catastrophe, même si, là encore, il aurait mérité peut-être quelques éclaircissements supplémentaires.

Le Berger est un sympathique court-métrage de Noël qui vaut principalement pour son ambiance et sa fin mystérieuse ; sa technique, son émotion et le jeu d'acteur laissant eux à désirer.

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