Donald et les Pygmées Cannibales
Titre original : Spare The Rod Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 15 janvier 1954 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Jack Hannah Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Donald est attaqué par des cannibales... |
La critique
Donald et les Pygmées Cannibales est un des derniers cartoons où
Donald s'affaire à l'éducation de ses trois espiègles neveux Riri, Fifi et
Loulou.
Huey, Dewey et Louie (leurs noms anglais !) apparaissent pour la première fois
dans la galaxie Disney dans une des bandes dessinées hebdomadaires de Donald, le
17 octobre 1937. Adaptée au cinéma le 15 avril 1938, sous le titre
Les Neveux de Donald, elle voit Della Duck
confier ses rejetons pour quelques jours à son frère Donald. Dès lors, ils ne le
quitteront plus ! Leur carrière cinématographique est d'ailleurs étonnante tant
elle est prolifique. Ils y réservent des mauvais tours pendables à leur oncle au
cours de plus d'une vingtaine de cartoons. Au contraire du grand écran où elle
demeure linéaire, leurs personnalités évoluent profondément en bande dessinée.
D'abord facétieux puis farceurs, ils s'assagissent, en effet, en intégrant les
Castors Juniors. Ils vivent alors de nombreuses aventures dans les journaux dans
un premier temps avec Donald, puis avec leur autre oncle de renommée mondiale,
Picsou. Leur popularité offre, en outre, un tel potentiel qu'en plus du cinéma
et de la BD, ils investissent également la petite lucarne pour de grands rôles (La
Bande à Picsou, Couacs en Vrac) ou de plus petits (Mickey
Mania, Disney's Tous en Boite).
Donald et les Pygmées Cannibales débute comme un conte avec un bel
écran titre et un narrateur. Il revient alors sur un sujet récurrent dans les
cartoons mettant en scène Donald et ses neveux : leur éducation. Il initie ici
ses jeunes canetons à l'entretien du jardin. Mais, chaque fois qu'il pense la
partie gagnée, ils perdent son attention et préfèrent se mettre jouer : ici, à
la tribu africaine, là aux pirates. Heureusement pour Donald, apparait alors son
côté "psychologue pour enfants" en la personne d'une petit canard façon ange
gardien qui lui prodigue des conseils plus ou moins avisés sur l'éducation. Le
cartoon renvoie ainsi au proverbe anglais "Spare the rod and spoil the child"
(Qui aime bien, châtie bien) en moquant les conseils de la conscience
psychologue jugée trop permissive avec les garnements.
Malheureusement, le pire dans la leçon d'éducation de Donald est à venir. En
effet, trois pygmées cannibales s'évadent d'un cirque et finissent leur cavale
dans le jardin du canard. Persuadé que ce sont Rifi, Fifi et Loulou grimés, il
va ainsi les laisser le faire cuire suivant scrupuleusement ce que lui dicte sa
conscience. Si la séquence est cocasse, elle pose pourtant bien des
interrogations. D'une, l'apparence des pygmées est étonnamment caricaturale pour
ne pas dire contestable, même pour l'époque (1954). Et de deux, voir des êtres
humains réduits au statut d'animal de cirque est pour le moins dérangeant. Rien
d'étonnant dès lors à voir le cartoon souvent censuré pour la séquence et se
retrouver de fait raccourci de moitié !
Passée la vision dégradante des pygmées, Donald et les Pygmées Cannibales s'avère plutôt drôle tout autant dans la maladresse éducative de Donald que dans les situations qu'il vit.