Le Terrible Toréador

Le Terrible Toréador
L'écran titre
Titre original :
El Terrible Toreador
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 26 septembre 1929
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Walt Disney
Musique :
Carl W. Stalling
Durée :
6 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Un toréador se bat contre un officier pour l'amour d'une serveuse...

La critique

rédigée par
Publiée le 16 octobre 2024

Deuxième cartoon des Silly Symphonies, Le Terrible Toréador est un cartoon qui parodie vaguement l'opéra Carmen tout en proposant une fin très étonnante pour le label Disney.

Le Terrible Toréador voit la présence de quelques futurs grands noms de l’animation dont Ub Iwerks, Wilfred Jackson et Les Clark tandis que de petits nouveaux comme Ben Sharpsteen, Burt Gillett ou Jack King viennent d'arriver aux studios Disney à l'époque de l'élaboration du cartoon et s'essayent dessus sur quelques séquences. Le compositeur Carl W. Stalling reprend lui de nombreux morceaux pour illustrer musicalement le court-métrage. Il utilise principalement l'opéra Carmen (1875) de Georges Bizet dont Habanera (L'Amour est un Oiseau Rebelle), Air du Toréador (Toréador, en Garde) ainsi que l'Ouverture. Peuvent aussi être reconnus des extraits de Yankee Doodle Dandy (1904) de George M. Cohan, de Ciribiribin (1898) d'Alberto Pestalozza et Frülingslied (1842) de Felix Mendelssohn.

Le cartoon commence dans une cantina espagnole où il est possible de voir des caballeros attablés, un groupe jouant sur une terrasse surélevée et une serveuse portant au dessus de sa tête un plateau avec une chope de bière. La caméra se focalise ensuite sur la serveuse qui danse en emportant sa commande. Plusieurs gags ont ainsi lieu tandis qu'elle se dandine, notamment le fait que la bière reste sur le plateau alors que la chope est elle dans ses mains et qu'elle arrive tout de même à remettre le contenu dans le verre sans qu'une goutte ne soit perdue. À une table voisine, se trouve un officier de l'armée qui mange goulûment de la viande et des légumes. Ce dernier est un vrai porc puisqu'il gaspille la moitié de la nourriture quand il n'est pas, en plus, capable de croquer convenablement dans la viande, visiblement trop dure, l'obligeant à tirer dessus comme un fou. Résultat des courses, il se retrouve à terre, cassant couverts et assiettes.

Le spectateur comprend alors que la chope de bière que portait la serveuse était en réalité à destination de cet officier, qui tombe tout de suite sous le charme de la señorita qui en joue d'ailleurs pour obtenir un pourboire. Le militaire ôte ainsi de façon galante son chapeau, montrant un crâne absolument difforme. Cela ne gène en rien la serveuse qui se met alors à danser pour lui, lui soutirant de la sorte un deuxième pourboire. Et c'est à ce moment précis que pénètre dans la taverne un toréador. Ce dernier se met lui aussi à danser fièrement, si bien que la serveuse s'en énamoure immédiatement. Mais l'officier se rappelle à elle et lui fait des avances appuyées en l'attirant de force vers lui puis en lui baisant le bras. Le toréador, voyant que la jeune fille est en danger, vient aussitôt s'interposer. Les deux hommes s'affrontent ainsi du regard avant que le toréador ne souffle la mousse de la bière sur le visage de l'officier. Celui-ci s'énerve et brandit ses muscles. Malheureusement pour lui, il se transforme en gros ballon de baudruche, faisant gonfler son maillot à pois, provoquant le rire de la serveuse et du toréador.

La transition vers la deuxième partie du cartoon est plutôt abrupte, se faisant via un fondu au noir peu discret. Une affiche pour la grande future grande corrida de taureaux est en effet montrée. Les deux concurrents, le taureau et le toréador, arrivant alors main dans la main dans l'arène, ovationnés par le public. Dans les gradins, l'officier est bien placé tandis que la serveuse est assise juste à côté de lui, manifestement peu enchantée d'être là. Un écriteau de réservation du siège révèle d'ailleurs son prénom : Carmencita. La jeune fille supporte alors le toréador, ce qui a le don d'énerver l'officier. Le combat commence enfin et les deux adversaires se toisent en se touchant à peine. Puis une course-poursuite se met en place tandis que l'homme essaye d'attraper l'animal avant que cela ne soit l'inverse qui se produise.

De nombreux gags sont ensuite proposés au cours de la lutte comme le fait que le cou du taureau s'allonge à la manière d'un mécanisme en forme de cric ou encore que le toréador utilise la queue du taureau comme un ressort. Le combat se poursuit via un amusant jeu de mains où les deux adversaires s'affrontent comme des enfants à l'école maternelle. Ils font même une sorte de parade où ils dansent tous les deux ; l'homme tenant gentiment la queue du taureau dans sa main. Carmencita envoie ensuite un bouquet aux concurrents, ignorant que l'officier a mis du poivre sur les fleurs, faisant éternuer l'homme comme l'animal. Le taureau perd dans l'opération son dentier que le toréador récupère aussitôt pour l'attaquer avec. Furieux, l'animal le charge violemment. Et ç'est là qu'une scène particulièrement dégoutante se produit. Le toréador décide d'en finir en plongeant son bras dans le taureau et en le retournant comme si c'était un tas de viande. L'animal retombe alors mort, ses boyaux à l'air, tandis que le toréador fête sa victoire avec un pied sur le cadavre.

Le Terrible Toréador est un cartoon assez lambda dans l'ensemble ; Disney a fait mieux avant et fera mieux après. Il se singularise néanmoins par sa dernière scène qui se démarque de la filmographie du studio en étant sûrement la séquence la plus gore et la plus macabre de toute l'animation Disney.

L'équipe du film

1907 • 1979
1901 • 1966

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