The Haunted House
Titre original : The Haunted House Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : 1929 Série : Genre : Animation 2D Date copyright USA : Le 02 décembre 1929 |
Réalisation : Walt Disney Musique : Carl W. Stalling Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Mickey s'aventure dans une maison hantée… |
La critique
The Haunted House marque une évolution notable dans les cartoons de Mickey. Alors qu'ils étaient tous construits jusqu'à présent autour de la musique (les personnages s'y mettaient toujours à jouer et livrer des gags en dansant sur les airs entonnés), ils densifient au fil des productions leur récit. Ainsi, si l'effet musique est présent dans The Haunted House, il marque le pas pour laisser à l'histoire le temps de s'installer. Poussé par le mauvais temps, Mickey s'invite donc dans une maison abandonnée et se résout à l'explorer. Elle se révèle effrayante de par son aspect délabré mais aussi toutes les petites bêtes (araignées, chauves souris...) qui y ont élu résidence. L'introduction du cartoon est à l'évidence sérieusement étoffée, toute entière soutenue par du bruitage de sons dépourvu de musique.
L'arrivée des squelettes ramène The Haunted House dans une construction plus classique. Demandant à Mickey de jouer pour eux afin de se distraire, ils servent en effet les habituels gags des cartoons précédents. Pire, la séquence reprend sans complexe l'animation déjà utilisée dans un Silly Symphonies, La Danse Macabre.
The Haunted House se livre en outre à deux stéréotypes ethniques
communs et largement répandus à l'époque bien que difficilement acceptables de
nos jours.
L'un est une allusion raciste qui passe totalement inaperçue en France même si
elle est lourde de résonnances aux Etats-Unis. Alors qu'il est plongé dans le
noir, Mickey crie, en effet, "Mammy". Il s'agit là d'un clin d'œil à une chanson
du long-métrage de 1927, The Jazz Singer, le premier film "live" avec
dialogue et son synchronisé qui inspira Walt Disney pour Steamboat
Willie. Il fait ainsi référence à l'acteur principal, Al Jolson, une icône
de l'époque connue pour ses sketches "blackface". Cette expression qualifie les
comédiens blancs qui, grimés en noirs via du maquillage accentuant un contour
blanc autour des lèves pour en simuler la grosseur, parodiaient dans des
spectacles de vaudeville la vie des afro-américains des plantations du Sud. A la
vision totalement raciste et réductrice, ces sketchs, très en vogues à l'époque,
tomberaient aujourd'hui sous le coup de la loi.
L'autre est une allusion caricaturale raillant une coutume hébraïque. Une
chorégraphie suivie par des squelettes s'apparente, en effet, par les chapeaux
qu'ils portent et la gestuelle qu'ils accomplissent, à une danse juive.
Malgré des connotations malheureuses à envisager avec le recul suffisant, The Haunted House est un cartoon sympathique fort de quelques tensions dramatiques bien amenées et d'une capacité de divertissement certaine.