La Dynastie Donald Duck - Tome 18
1973 - 2008 : Les Cookies du Dragon Rugissant
Éditeur : Glénat Date de publication France : Le 18 novembre 2015 Genre : Comics |
Auteur(s) : Carl Barks Nombre de pages : 384 |
Le sommaire
Le monde de Donald :
• Des scouts aux Castors Juniors
• Beaucoup de trésors mais pas beaucoup de cartes
• Ligne directe USA-Venise
Les histoires :
• Les Cookies du Dragon Rugissant (1973 / 2008) [Daan Jippes]
• Hypnotisme Musical (1973 / 1996 / 2007) [Daan Jippes]
• Le Nouveau Zoo (1973 / 2003) [Daan Jippes]
• Le Grand Projet Secret (1973 / 2002) [Daan Jippes]
• La Nouvelle Arche (1973 / 2008) [Daan Jippes]
• Picsou et les Trésors des Îles Bananias (1976) [Romano Scarpa]
• Scandaleux Capitaines (1974 / 2008) [Daan Jippes]
• Écoulez-Vous Lentement, Sables du Temps ! (1981)
• Lents Sables du Temps (1984) [Vicar]
• Ça Plane pour Lui (1984) [Vicar]
• La Chevauchée Historique (1994) [William Van Horn]
• Quelque Part Nulle Part (2000) [Pat Block]
• La Rançon du Rongeur (2002 / 2004) [Daan Jippes]
• Qui a Volé Mon Sou Fétiche ? (2002) [Carlos Mota]
• Course à la Pomme d'Or (2007) [Daan Jippes]
• De Hamelin à Donaldville (2007) [Daan Jippes]
Portfolio :
• Lettres, croquis et timbres
• Barks parfum classique
Les personnages :
• Grégoire Trouvetou
• Phil A.Tellic
La critique
Le 18ème tome de La Dynastie Donald Duck est bien plus intéressant que le précédent. S'il continue, en effet, à compiler les dernières œuvres du maitre de 1973 à sa mort, et même au-delà, en réunissant principalement des scénarios du maître, Carl Barks ne dessinant plus, il présente en plus par rapport au tome 17, un choix éclectique d'histoires évitant tout sentiment de répétition.
L'auteur le plus présent dans ce volume reste le néerlandais Daan Jippes qui dessine ainsi des histoires scénarisées par Carl Barks. Si la plupart d'entre-elles concernent les Castors Juniors et ne déméritent pas, les trois dernières, n'étant pas basées sur les trois canetons, sont véritablement les plus intéressantes. La Rançon du Rongeur est en effet une mise en image d'un storyboard que Carl Barks avait envoyé aux studios Disney en 1955 afin de créer le premier cartoon mettant en scène son personnage de Picsou. Malheureusement, le projet tombe à l'eau et l'idée n'est jamais utilisée dans un de ses comics. Il faut donc attendre 2002 pour la voir se concrétiser en dessin sous le crayon de Daan Jippes. Course à la Pomme d'Or se base, elle, sur une histoire de 1952, dessinée par Carl Barks mais refusée à l'époque par son éditeur. Le scénariste Geoffrey Blum, en s'appuyant sur les mémoires retranscrites de l'auteur, en propose donc un synopsis au dessinateur néerlandais en faisant toutefois évoluer le récit puisqu'il y rajoute Miss Tick, personnage créé par Barks en 1961 soit dix ans après le refus de publication. Enfin, De Hamelin à Donaldville rappelle aux lecteurs une histoire de Don Rosa. Carl Barks en avait, en fait, commencé un crayonné de trois pages avant de l'abandonner. Don Rosa a ensuite encré les trois pages puis imaginé la fin de l'histoire. Daan Jippes se livre ici au même exercice…
L'histoire la plus longue du tome est assurément Picsou et les Trésors des Îles Bananias
dessinée en 1976 par Romano Scarpa à partir d'une idée de Carl Barks qui aimait
beaucoup le personnage de Brigitte McBridge, créé par l'auteur italien. Inédite
en français, elle permet de comparer les styles dont un découpage d'histoire à
l'opposé total de celui du Maître américain.
Né le 27 septembre 1927 à Venise, Romano Scarpa est donc l'un des plus célèbres
dessinateurs de l'univers Disney en dehors des États-Unis, autant sur celui de
Donald Duck que sur celui de Mickey Mouse. Il s'est aussi beaucoup inspiré de
Gottfredson dont il a repris certains
personnages comme Iga Biva ou Le Fantôme Noir dès les années 1950. Mais Scarpa a
également dessiné une grande quantité d'histoires mettant en scène Picsou, son
rival Flairsou, les Rapetou, Donald, Gontran, Daisy ou Riri, Fifi et Loulou.
L'artiste est un adepte des bandes-dessinées noires, des ambiances où l'intrigue
est voilée de mystère ; une marque de fabrique qui deviendra une composante
constante de l'école italienne. En 1988, Romano Scarpa a l'honneur d'être le
premier auteur italien à se voir publié aux États-Unis par l'éditeur
Gladstone. Il meurt le 23 avril 2005 dans sa maison de Malaga en Espagne.
L'une de ses histoires les plus intéressantes du volume est, à l'évidence, Écoulez-Vous Lentement, Sables du Temps !. Il faut dire à son sujet, qu'à l'inverse des autres du recueil, elle n'est pas une bande-dessinée mais plutôt une histoire illustrée. C'est aussi la seule à être dessinée par Carl Barks, lui-même. A l'origine, il s'agit de son tout premier synopsis pour l'éditeur européen, Egmont. Curieusement, il ne parviendra jamais à l'expéditeur et Carl Barks en conservera simplement l'histoire. Il en propose ainsi une version illustrée dans le livre publié en 1981, Uncle $crooge McDuck : His Life and Times. L'histoire est pourtant très intéressante notamment pas un côté philosophique pour le moins inhabituel. L'auteur y transforme ainsi le vieux avare en grabataire et le fait se rendre compte que le secret de la jeunesse éternelle est tout simple : il faut juste continuer à faire ce qui rend heureux. Et pour Picsou, c'est plonger dans ses pièces d'or !
L'histoire sera verra finalement proposée en bande-dessinée en 1984 sous le
titre de Lents Sables du Temps
mais sous le crayon de Vicar.
José Victor Arriagada Rios, plus connu sous le nom de Vicar, est
donc né le 16 avril
1934 dans la capitale du Chili, Santiago. Dès son enfance, il tombe dans la
passion des comics de Disney. À l'origine pourtant, Vicar n'a aucune intention
de devenir un artiste. Après avoir achevé sa scolarité secondaire, il se lance,
en effet, au début des années 1950 dans des études d'ingénieur en
électrotechnique à l'université technique de sa ville natale. Il débute ainsi
dans la vie active en exerçant le métier pour lequel il est diplômé. En 1957, sa
vie professionnelle prend un tournant inattendu : il remporte le premier prix
d'une exposition de bande-dessinée et décroche dans la foulée du
contrat de dessinateur de BD. Dans ses premières années, il produit des strips,
principalement pour de grands journaux ou magazines tels que l'El
Mercurio. Il déménage ensuite en Espagne dès 1960 pour une quinzaine
d'années. En 1971, Vicar est contacté par la société danoise détenant les
licences pour la Scandinavie des bandes-dessinées Disney, Gutenberghus rebaptisée depuis Egmont. Il
accepte et se retrouve finalement à dessiner plus de 800 histoires. Au milieu
des années 70, Vicar retourne dans sa ville natale de Santiago mais reste fidèle
à Disney jusqu'à sa mort le 3 janvier 2012.
Le tome 18 de La Dynastie Donald Duck permet de découvrir différents styles réunis sous l'impulsion des scénarios de Carl Barks. En plus de Vicar ou de Daan Jippes, le lecteur y découvre en effet des dessins de William Van Horn, Pat Block ou Carlos Mota. Un bien joli voyage !