L'Âge d'Or de Mickey Mouse - Tome 03
1939 - 1940 : Mickey Contre le Fantôme Noir
Éditeur : Glénat Date de publication France : Le 18 juillet 2012 Genre : Daily Strips |
Auteur(s) : Floyd Gottfredson Nombre de pages : 128 |
Le sommaire
Le monde de Mickey : • Fantôme, génie et laboratoire secret • Le Gottfredson des "Big Little Books" Les histoires : • Mickey contre le Fantôme Noir (1939) • Mickey et la Lampe d'Aladin (1939 - 1940) • Mickey et Jeudi (1940) • Le Rançonneur (1940) • Mickey Groom-Détéctive (1940) Les collaborateurs de Floyd Gottfredson : • Bill Wright • Merril De Maris • Manuel Gonzales Correspondance avec Floyd Gottfredson : • Extrait de lettres entre l’auteur et un fan |
La critique
L'intégrale de Floyd Gottfredson continue avec ce troisième tome tout aussi passionnant que les deux autres ! Avec ce volume, ce sont deux personnages emblématiques de l'univers de Mickeyville qui apparaissent dans l'aventure Mickey contre le Fantôme Noir.
Le Fantôme Noir, Phantom Blot en version originale anglaise, s'est d'abord
appelé en France, Tâche fantôme. Il est un personnage de fiction créé pour
l'univers BD de Mickey Mouse, en 1939, par Merrill De Maris et Floyd Gottfredson.
Sa toute première apparition en dessin-animé se fait, quant à elle, très
tardivement le 30
décembre 1987, dans un épisode de La
Bande à Picsou intitulé All Ducks on Deck.
Criminel insaisissable, il porte un suaire noir dans le but avoué de passer pour
un fantôme. Il est assurément l'un des pires ennemis de Mickey Mouse auquel il
laisse des messages qu'il signe d'une tache d'encre noire. Après Floyd
Gottfredson, il est utilisé régulièrement par les dessinateurs d'histoires
italiennes et françaises. L'apparence du Fantôme Noir varie d'ailleurs selon les
pays et les créateurs : si, dans les histoires françaises, il n'enlève jamais sa
cagoule et son suaire (allant même jusqu'à porter d'autres masques et vêtements
par-dessus), il apparaît fréquemment à visage découvert dans les histoires
italiennes, où il délaisse parfois même son légendaire costume. Cette solution
n'est pourtant pas un crime de lèse-majesté en soi. Lors de sa première
apparition le 22 mai 1939 dans Mickey
contre le Fantôme Noir (Outwits
The Phantom Blot), le personnage est, en effet, démasqué et révèle son visage au public : d'apparence canine, il dispose d'un museau
atrophié agrémenté de fines moustaches (inspirées de Walt Disney lui-même !) et
de petites oreilles pendantes.
C'est dans cette même histoire que le commissaire Finot (Chief O'Hara en version originale anglaise) fait ses débuts. Son nom à consonance irlandaise en version originale est inspiré du fait qu'une grande partie des policiers new-yorkais dans les années 1930 sont des immigrants irlandais. Créé la même année et par les mêmes artistes que le Fantôme Noir, il est aussi un personnage de fiction de l'univers BD de Mickey Mouse. Chef de la police de Mickeyville, il fait régulièrement appel à la célèbre souris pour boucler les d'affaires que, ni lui, ni son adjoint (l'inspecteur Duflair), ne sont capables de résoudre. À partir des années 1950, le commissaire Finot devient un récurrent des bandes dessinées de Mickey créées en France et en Italie, dans lesquelles il affronte des bandits comme Pat Hibulaire. Le personnage apparait pour la première fois en animation, le 6 novembre 1999, dans l'épisode Mickey contre le Fantôme Noir de Mickey Mania.
Les autres récits de ce tome 3 sont tout aussi classiques, même si les
grandes histoires d'aventures comme Le
Rançonneur ou Mickey
Groom-Détective en restent les meilleures.
Mickey et la Lampe d'Aladin et
Mickey et Jeudi se basent, il
est vrai, sur une action venue d'un marronnier scénaristique où la célèbre
souris s'efforce de surveiller, ici, un génie et là, un sauvage africain pour
éviter qu'ils ne fassent trop de catastrophes. Mais, en réalité, le grand talent
de Floyd Gottfredson reste, quel que soit le sujet traité, d'être capable de
livrer une réflexion sur les problèmes de son époque ou de s'inspirer des films
et autres livres contemporains.
Ainsi, le public appréciera la critique des rapports sociaux et politiques dans Mickey et la Lampe d'Aladin avec
une scène vraiment cocasse où Mickey au grand cœur profite du génie de la lampe
pour raser la décharge et y mettre, à la place, des logements gratuits pour les
défavorisés. Non seulement, ces derniers ne veulent pas emménager dans ces
habitations de peur qu'il y ait une arnaque au bout mais, en plus, la mairie se
plaint de ne plus disposer de place pour les déchets municipaux ; quand ce ne
sont pas les propriétaires des maisons attenantes qui craignent que les
nouvelles constructions fassent perdre de la valeur à leurs terrains ! Dégouté,
Mickey revient sur sa décision et ordonne à son génie de remettre tout en
place...
L'histoire du (Le) Rançonneur
revient, elle, sur le fameux Syndrome de Stockholm avec Clarabelle qui finit par
tomber amoureux de son ravisseur Pat Hibulaire et Mickey qui doit user d'un
stratagème pour lui ouvrir les yeux...
Enfin, les plus purs fans s'amuseront de la ressemblance physique de Jeudi avec
son frère Vendredi, déjà vu dans l'histoire Mickey et Robinson Crusoé (Tome
2) ou encore de l'apparence des fantômes de
Mickey Groom-Détective qui
ressemblent à s'y méprendre à ceux du cartoon de 1937 Les Revenants
Solitaires. D'ailleurs, cette dernière histoire est véritablement
passionnante tout bâtie qu'elle est sur une enquête, digne des romans d'Agatha
Christie avec la révélation finale du coupable via une scène savoureuse. La
démonstration est d'autant plus belle que le format Comic Strip permet de
soutenir le suspense avec un Mickey qui annonce connaitre la clé du mystère et
met en réalité deux semaines (soit dix strips) pour arriver à sa conclusion.
Outre son contenu, ce troisième tome brille par le remarquable travail fait
sur lui par les éditions Glénat, qui ne commettent ici aucunes erreurs
d'ordonnancement contrairement au volume précédent, avec, qui plus est, des
textes introductifs de remise en contexte et des présentations bonus autour de
l'œuvre de Floyd Gottfredson tout simplement passionnants...
L'écrin est tellement magnifique que cette intégrale est tout simplement
indispensable !