Turma da Mônica em
Uma Aventura No Tempo
Production : Miravista Date de sortie Brésil : Le 16 février 2007 Genre : Animation 2D |
Réalisation : Mauricio de Sousa Musique : Marcio Araujo Danilo Adriano Durée : 80 minutes |
Le synopsis
Franjinha, le savant de la bande, a terminé d'assembler sa machine à remonter le temps quand Mônica et Cebolinha la cassent malencontreusement en se chamaillant. Tous décident alors de partir au quatre coins du temps à la recherche des éléments nécessaires à sa réparation... |
La critique
Turma da Mônica em Uma Aventura No Tempo (qui pourrait se traduire « La Bande à Monica dans Une Aventure à Travers le Temps ») est un film brésilien sorti en 2007, le dixième long-métrage contant les aventures de Mauricio de Sousa, le huitième à sortir au cinéma et le premier à être distribué par Miravista, une filiale des studios Disney. L'opus, qui est par ailleurs le tout premier film d'animation Miravista, est réalisé par le créateur de la série, Mauricio de Sousa.
Turma da Mônica est, en effet, une série de comics brésiliens créés par Mauricio de Sousa. D’abord publiés dans un journal brésilien en 1959, ils deviennent à partir des années 60 les comics les plus connus du Brésil avec la création de Mônica et Cebolinha, les personnages principaux des aventures de Sousa. Le succès est tel qu’il permet, en effet, à son créateur de lancer des spin-off comme Turma do Chico Bento, Turma da Tina, Turma da Mata et Turma do Penadinho rencontrant tout autant de succès que les aventures de Mônica. Au fils du temps, le comics passe de mains en mains, de studios en studios et de publications en publications avant de se voir finalement racheté par Panini. Turma da Mônica est depuis présent dans plus de quarante pays, traduit en quatorze langues : c'est un vrai succès marketing se déclinant dans le monde en un panel complet de produits dérivés tels les livres, jouets, disques, jeux vidéo, vêtements, etc.
En 2005, Mauricio de Sousa a enfin l’idée de réaliser un long-métrage d’animation sur Mônica. Il explique ainsi que si faire de l’animation au Brésil n'est pas chose aisée, il entend démontrer tout le talent des artistes locaux en signant ce qu'il considère comme une « super-production » appelée à être distribuée par Walt Disney Studios Motion Pictures via le label Miravista. Il s'agit pour lui de faire honneur à la bande de personnages la plus connue du Brésil dans une aventure digne des films des années 80 à l'image de A Rincesa e o Robo (1983) et A Estrelinha Magica (1988).
L'opus commence évidemment comme la plupart des aventures de Mônica sur papier : à savoir, sur un plan machiavélique de Cebolinha pour l'embêter. Le problème est qu’il pousse le bouchon un peu trop loin en interférant dans le travail de Franjinha qui, lui, est en pleine invention d’une machine à remonter le temps. L’accident amène alors les personnages dans une aventure périlleuse où chacun d’eux doit voyager dans le temps pour retrouver les éléments égarés dans différentes périodes.
Mônica se retrouve ainsi dans la pré-histoire pour retrouver l’élément du feu, Cebolinha lui va dans le futur pour ramener l’élément de l’air, Magali retourne elle dans son propre passé à la recherche de l’élément de terre et Cascao, pour sa part, doit récupérer l'élément qui lui fait horreur, l’eau, en se rendant au temps des Bandeirantes ces aventuriers qui, à partir du XVIIe siècle, investissent les profondeurs du Brésil à la recherche de richesses minières.
Turma da Mônica em Uma Aventura No Tempo se démarque de la sorte bien vite des aventures habituelles de Mônica et sa bande. Mauricio de Sousa joue, en effet, ici avec son univers en incluant des personnages qui n’auraient jamais pu se rencontrer : Horacio et Piteco (hommes de la pré-histoire), Astronauta (astronaute du future) et Papa-Capim (aventuriers des Bandeirantes). Toutes ses rencontres inédites offrent ainsi des moments drôlissimes et surprenants, à commencer par les séquences entre Cebolinha et Astronauta.
L’un des points forts du film est d'ailleurs la caractérisation des personnages, Cebolinha remportant de loin la palme du personnage le plus sympathique. Pour la première fois, le créateur lui permet, il est vrai, de briller en lui donnant une personnalité attachante, l’éloignant de l’image “sale gosse” que le comic lui colle depuis toujours.
Cascao, quant à lui, doit affronter sa peur de l’eau (selon un gag récurrent dans les comics de Soussa), donnant lieu à des moments bien amusants tout au long de l'opus, alors même qu'il est - et de loin - le plus mature de la bande avec un avis toujours bien tranché, vrai cerveau du groupe. Mônica, pour sa part, est fidèle à elle même, plus espiègle que jamais quand Magali se voit, elle, malheureusement négligée, disposant dans le film de trop peu de moments forts pour briller.
Enfin, Cabaleira Negra la grande méchante de l'histoire, totalement inédite, signe ici sa première apparition dans l’univers de Mônica. Faisant une entrée fracassante, elle se révèle très vite attachante en devenant l’une des malfaisantes les plus attrayantes de l’univers de Mônica.
Côté scénario, le récit présente quelques défauts dont le rythme plombé par des longueurs et l'omniprésence de Mônica de nature à incommoder les spectateurs. Quatre chansons sont, en outre écrites spécialement pour le film ; Maquina do Tempo, Triste Floresta, Cabeleira Negra et Aventura no Tempo ne sont toutefois qu’anecdotiques et n’apportent rien à l’œuvre en elle-même.
Turma da Mônica em Uma Aventura no Tempo est au final un film qui ravira tous les fans de la bande à Mônica, fort d'une animation soignée et de personnages bien travaillés pour un résultat vraiment sympathique !