Chérie, J'ai Rétréci le Public
Nom anglophone : Honey, I Shrunk the Audience! Date d'ouverture : Le 28 mars 1999 Date de fermeture : Le 3 mai 2010 Type d'attraction : Cinéma 4D Crédit Photos : Le Souci du Détail en Photos |
Musique : Bruce Broughton Durée : 18 minutes (sans file d’attente) |
Le synopsis
L’Imagination Institute vient tout juste d’ouvrir une nouvelle filiale dans un autre temple de l’imagination : Disneyland Paris. Elle profite de l’occasion pour remettre, au cours de sa journée annuelle Portes Ouvertes, le Trophée de l’Inventeur de l’Année à l’un de ses plus grands chercheurs, le Professeur Wayne Szalinski. Son directeur, le Dr. Nigel Channing et l’ensemble des membres de l’Imagination Institute accueillent ainsi les visiteurs au sein de l’auditorium. Wayne Szalinski connait alors quelques petits déboires au cours de ses remerciements : ils aboutissent même à un problème de taille ; le public présent dans la salle se trouvant rétréci… |
L'expérience
En attendant de pouvoir entrer au sein même de l’Imagination Institute, les visiteurs patientent à l’extérieur du bâtiment où diverses animations leur sont proposées avant qu’ils deviennent les futurs spectateurs de la remise du Trophée de l’Inventeur de l’Année. De grandes affiches en trois dimensions et des praxinoscopes présentent ainsi les mérites des dernières technologies mises au point à l’Institut.
Une fois équipés de leurs lunettes de protection, ces mêmes visiteurs sont invités à pénétrer dans une première salle où Kodak, le généreux mécène de l’Imagination Institute, étale via une vidéo son savoir-faire tout entier mis à la disposition de l’imagination. Elle montre comment les moments touchants d’une vie peuvent être conservés à jamais, grâce à la technologie en photographie Kodak ; le tout rythmé par la chanson True Colors. Un reportage en direct permet ensuite aux spectateurs de découvrir les coulisses mouvementées de la cérémonie, avec la participation du Directeur de l’Institut, le Docteur Nigel Channing. L’ensemble de ces vidéos sera par la suite actualisé et une nouvelle présentation Kodak plus travaillée démontrera en quoi il est primordial de garder en mémoire chaque instant de sa vie tout en comptant toujours sur l’imagination et la détermination pour aller au bout de ses rêves. Seront ainsi narrées les aventures d’un jeune garçon ayant perdu son chien, d’un coup de foudre d’adolescents et d’un mariage où s’invite une grenouille qui s’avère alors être la narratrice de toute la vidéo. Présentées par le Docteur Channing, des images fixes remplaceront également l’ancienne vidéo de présentation des coulisses, racontant l’évolution de l’Institut, son but, ainsi que les différentes inventions du Professeur Szalinski …
Après cette introduction en bonne et due forme, le Docteur Nigel Channing rappelle au public les consignes de sécurité à suivre pendant la cérémonie afin « d’être pleinement en sécurité dans la salle en sécurité ».
Une fois entrés, les visiteurs prennent donc place sur l’un des six cents sièges de l’auditorium de l’Institut. Une fois de plus, un bref rappel de consignes de sécurité est effectué en direct par l’un des chercheurs de l’Imagination Institute vite interrompu par le professeur Wayne Szalinski,
en personne et... miniaturisé ! Il fait ainsi une entrée pour le moins
fracassante dans l'auditorium en traversant brusquement le rideau de la
scène à bord de son aéronef de la taille d'une petite cuillère dont il
perd rapidement la maitrise en faisant tomber la télécommande dans le public. Sans contrôle, son engin volant va alors aller se perdre dans les coulisses de la cérémonie.
Une fois le calme revenu et profitant de ce moment de répit, Kristie Smithers,
assistante à l'Institut, lance les festivités plutôt maladroitement : le
rideau, orné du logo à l'ampoule de l'Imagination Institute se relève trop brusquement tandis que l’orchestre entame le générique d’ouverture. C’est alors que la Cérémonie de l’Inventeur de l’Année débute en musique sous l’égide du Docteur Nigel Channing qui fait son entrée sur scène pour prononcer son discours d’ouverture. Il invite bien vite le bon professeur Szalinski à le rejoindre sur scène. Après quelques appels restés sans effet, ce dernier fait finalement son apparition à bord de son aéronef toujours mal maitrisé, ravageant au passage l’enseigne de la cérémonie de l’Inventeur de l’Année, ne lui laissant plus que quelques lettres, formant le mot « NERD » (comprendre « GEEK ») ; elle explose littéralement et propulse bon nombre d’éclats de verre dans le public et sur la scène !
Devant l’impossibilité de présenter le professeur Szalinski, encore réduit à la taille d’une petite cuillère, le Docteur Nigel Channing se résout à inviter sur scène ses proches, à commencer par sa femme, Diane qui refuse toutefois de prendre part à la cérémonie tant que son mari n’aura pas retrouvé sa taille normale ! Elle préfère ainsi partir à sa recherche. Le Maitre de Cérémonie, de plus en plus embarrassé, invite donc les enfants de l’inventeur, Nick et Adam, à se présenter au public. Ils ne se font, eux, pas prier pour monter sur scène, tous deux accompagnés de leurs animaux de compagnie, respectivement un python répondant au doux nom de Gigabyte ainsi qu’une souris, Photon, dont le propriétaire précise qu’elle se nourrit exclusivement de pizzas et crottes de nez !
Afin de meubler autant que possible jusqu’au retour de son père, Nick, le fils ainé propose de faire découvrir à l’ensemble du public le Duplicateur Dimensionnel, une invention permettant à n’importe quel objet d’être dupliqué des centaines de fois. Un moment d’inattention pendant lequel le Directeur Channing et Nick cherchent quelque chose à dupliquer et voilà Adam qui introduit sa souris, Photon, dans la machine et la règle sur 999 copies ! C’est alors que ce quasi-millier de petits nuisibles commence à sortir de la machine tandis que les techniciens de l’Institut, sur l’ordre de leur patron, ne trouvent rien de mieux que de couper l’alimentation électrique de la salle... aussitôt plongée dans le noir ; le tout avant d’apprendre par Nick que la machine est auto-indépendante en énergie, de source probablement nucléaire ! Les souris s’éparpillent alors un peu partout sur scène avant de se rendre dans le public où elles provoquent la panique générale parmi les spectateurs !
Afin de faire fuir au plus vite les nuisibles de l’auditorium, Nick fait marcher en urgence l’une des nombreuses autres inventions de son père, le No Mess HoloPet, une machine capable de générer un hologramme de n’importe quel animal ! Il actionne celui d’un félin, devenu chat, puis lynx avant de le transformer par la suite en lion. L’effet escompté fonctionne et la salle est immédiatement débarrassée de ses souris. La situation étant redevenue sous contrôle, le professeur Szalinski fait une nouvelle et courte apparition sur scène à bord de son HoverPod toujours miniaturisé : il annonce alors devoir s’absenter quelques instants en coulisses pour reprendre sa taille normale !
De retour, il s’empresse de présenter sa fameuse invention lui ayant causée quelques petits déboires au cours des précédentes années : une machine à agrandir et rétrécir. Il explique, au cours de sa démonstration, son grand intérêt pratique en choisissant de miniaturiser les bagages d’une famille s’apprêtant à partir en vacances quand une mauvaise manipulation conduit à un rétrécissement du public ! Perdant le contrôle, le professeur pointe le rayon de sa machine qui s’arrête en direction du Docteur Channing, tandis que, dans un élan de bravoure, Nick le pousse brusquement et se voit rétréci en même temps que le public !
Alors que Wayne Szalinski vient observer l’état de la salle, Diane, sa femme apprend la nouvelle de la bouche de son mari par un simple « Chérie j’ai rétréci le public ! ». Comme à l’accoutumée, elle s’évanouit et s’effondre sur le sol créant de vives secousses pour les spectateurs, impuissants face à la situation. Le Docteur Channing vient alors tenter de les rassurer en leur promettant qu’ils retrouveront leur taille aussi vite que possible.
Adam profite de la situation pour s’emparer de la salle comme un enfant le ferait d’une maison de poupées, en la soulevant au-dessus du sol, provoquant une sensation de tremblement de terre pour les spectateurs. Le Docteur Channing tente immédiatement - mais en vain - de lui reprendre l’auditorium des mains, avant qu’il ne décide de son propre chef de le replacer à son emplacement initial.
Sans même un moment de répit, Gigabyte s’approche dangereusement du public dont il ne pourra pas faire son quatre heure puisqu'il est bien vite « chassé » par Quark, le chien de la famille. Adam et sa mère viennent alors saluer une dernière fois Nick avant que le père ne ré-agrandisse la salle ; le jeune homme miniaturisé faisant d’ailleurs la remarque qu’il serait temps de se presser avant qu’un employé d’entretien de chez Disney ne vienne passer un coup de balai !
Le Directeur de l’Imagination Institute s'évertue lui aussi à rassurer une dernière fois les spectateurs en précisant que l’opération se déroulera sans accroc, envisageant tout de même déjà la quantité de procès que la société pourrait avoir en cas de pépins !
Une fois tout le monde revenu « à la normale », la cérémonie peut enfin reprendre son cours : le Docteur Nigel Channing remet comme prévu le Trophée de l’Inventeur de l’Année au Professeur Wayne Szalinski ! Mais un nouveau problème surgit : il s’avère que Quark a été agrandi en même temps que le public quelques secondes auparavant !
Le Directeur Channing clôture donc, dans la précipitation, la cérémonie et la journée Portes Ouvertes de l’Imagination Institute. Il donne rendez-vous au public - si tout se passe bien - un an plus tard, jour pour jour, quand Quark, fait son apparition sur scène et tente, malgré les rideaux fermés, de se faufiler jusqu’au public : il passe alors sa tête et éternue de toutes ses forces...
La critique
En 1994, Honey, I Shrunk the Audience ouvre dans le pavillon The Journey Into Imagination du Future World d’Epcot, à Walt Disney World Resort, et succède à Captain EO (qui avait lui-même remplacé Magic Journey), à l’exception près que ce nouveau film rend l’expérience encore plus immersive en intégrant bon nombre d’effets dans la salle, créant ainsi l’un des premiers films 4D signé de Walt Disney Imagineering après Muppet*Vision 3D ! Tiré d’une célèbre franchise Disney, l'opus fait directement suite à Chérie, J’ai Rétréci les Gosses (1989) et Chérie, J’ai Agrandi le Bébé (1992). En 1997, l'ensemble sera suivi par Chérie, Nous Avons Été Rétrécis, troisième volet de la saga qui sortira en vidéo, et par Chérie, J’ai Rétréci les Gosses – La Série, qui s’inspire de l’univers des longs-métrages avec un casting différent.
Chérie J’ai Rétréci le Public existera sous 4 versions à travers le monde, après son ouverture en 1994 à Epcot dans le pavillon Imagination ! L'exemplaire tokyoïte ouvre ainsi ses portes dans une version légèrement modifiée en 1997 sous un nouveau nom totalement différent de l’original, MicroAdventure, ce changement étant dû à l’aspect inédit de la franchise sur le sol nippon : aucun épisode de la saga des Chérie, J’ai Rétréci les Gosses n’étant jamais sorti au Japon ! Une autre version est ensuite inaugurée en Californie en 1998 à la place de Captain EO.
En France, après plus de six ans de bons et loyaux services, l’équipage de Captain EO s'envole pour de nouvelles aventures et libère, de fait, la salle de CinéMagique qui l’avait accueilli de 1992 à 1998, laissant donc la place vacante aux équipes de l’Imagination Institute pour y entreprendre de lourds travaux avant sa réouverture au public ! Salle de cinéma somme toute classique durant l’ère CinéMagique, le complexe va, en effet, être entièrement retravaillé pour pouvoir accueillir Chérie, J’ai Rétréci le Public, avec notamment l’installation d’une plateforme sur vérins de près de cent tonnes permettant à l’auditorium de bouger pendant le film. Il a fallu, pour cela, creuser sous la salle déjà existante et évacuer les débris uniquement par une sortie créée spécialement pour l’occasion derrière l’écran.
Près d’un an de travaux plus tard, la version française de l’attraction, Chérie, J’ai Rétréci le Public, ouvre donc ses portes à Discoveryland, inaugurée par le PDG d’Eurodisney SCA. de l’époque, Gilles Pelisson ainsi que la glorieuse équipe de France de Football, alors Championne du Monde. L’attraction est immédiatement un véritable succès et remporte un accueil chaleureux auprès du public qui souligne la qualité des multiples effets proposés dans l’auditorium !
Ces mêmes effets font la particularité de Chérie, J’ai Rétréci le Public. Ils proposent, il est vrai, une variété d’expériences inédites pour les visiteurs tel le saisissant mouvement de la salle (lorsqu’Adam prend cette dernière pour un jouet) réalisé à l’aide de la gigantesque plate-forme créée pour l’occasion et destinée à procurer des sensations hors norme ! Sur cette même plate-forme, six cents sièges sont équipés de différents effets capables de faire ressentir, par exemple, la sensation que des souris parcourent l’auditorium, effleurant les jambes des spectateurs, ou encore celle qui consiste à voir Quark les asperger de bave par un éternuement ! Chaque siège est pour cela muni d’un brumisateur d’eau, d’un tube en plastique souple alimenté par de l’air comprimé pour simuler la présence de souris ainsi que de hauts-parleurs. Ajoutés à tout cela, soixante-quatre ventilateurs sont présents au-dessus de la salle pour reproduire le souffle du vent de l’aéronef du Pr. Szalinski et parfaire de la sorte les sensations !
En plus de ces nombreux effets, la 3D donne l'impression aux spectateurs de réellement participer à une présentation en direct. Cela dit, même si elle est à la pointe de la technologie de 1994, il est à regretter un flou constant et des impressions de dédoublements dus aux nombreux effets de jaillissements trop prononcés dans le film. Par ailleurs, sa première partie, avant le rétrécissement de l’auditorium, est un long plan-séquence dans lequel évoluent tous les personnages supposés être à taille réelle. Tous les éléments de la scène étant éloignés et réduits, la 3D ne peut décemment pas vraiment briller. Heureusement, les deux écrans vidéo qui encadrent le principal permettent d’avoir une meilleure visibilité des détails ; sans lui, il restait, en effet, difficile de comprendre la séquence de multiplication des souris dès le premier visionnage. Ce problème est toutefois réglé lorsque le public rétréci observe les personnages gigantesques qui se penchent vers lui.
Au rang du casting, la majeure partie de l’équipe des deux précédents opus de la saga est de retour, avec Rick Moranis en Wayne Szalinski, Marcia Strassman dans le rôle de Diana Szalinski ainsi que leurs enfants Nick et Adam, respectivement joués par Robert Oliveri et les jumeaux Shalikar, Daniel et Joshua.
Seule véritable ajout scénaristique dans la trame de base de la franchise des studios Disney, l’ajout de l’Imagination Institute, lieu de travail du professeur Szalinski accueillant au cours de ses Journées Portes Ouvertes la cérémonie de l’Inventeur de l’Année. Son Directeur, le Dr. Channing, interprété par le Monthy Python, Eric Idle est ainsi un personnage qui lui aussi n’apparait dans aucun des épisodes précédents.
Du côté technique, se retrouvent notamment deux membres de l’équipe de Chérie, J’ai Agrandi le Bébé (1992) : le réalisateur Randal Kleiser et le compositeur Bruce Broughton qui crée là une véritable pépite, à l’instar de celle qu’il avait fourni pour Le Visionarium – Voyage à Travers le Temps, magnifique bande-originale n’ayant pas à rougir face à celles de certains hits des parcs Disney comme Pirates of the Caribbean ou encore Phantom Manor ! La chanson True Colors de la première présentation Kodak est également un grand succès de Cindy Lauper. Il est toutefois à noter que cette vidéo promotionnelle n’avait pas été conçue pour Chérie, J’ai Rétréci le Public mais était déjà utilisée auparavant pour CinéMagique. Elle sera remplacée quelques années plus tard par une nouvelle vidéo qui ne réutilisera plus la chanson.
Le film en lui-même peut être décomposé en deux parties : la première joue beaucoup sur les effets de jaillissement mais propose une mise en scène relativement classique se contentant d'une succession d'effets. La seconde, après rétrécissement, est beaucoup plus réussie et mène l'expérience sans temps mort jusqu’au final.
À la différence de Captain EO qui avait été présenté en version originale uniquement, Chérie, J’ai Rétréci le Public est doublé en français, espagnol, italien et allemand. Le film est d’ailleurs projeté soit en anglais, soit en français ; les autres langues pouvant être appréciées via des casques audio mis à disposition d’une grande quantité de sièges.
Si ses détracteurs peuvent avancer une certaine répétitivité et un manque de surprises de par le format du film projeté, Chérie, J’ai Rétréci le Public s’inscrit toutefois comme l’une des meilleures attractions de Disneyland Paris, proposant un nouveau genre d’expérience pour ses visiteurs. L’attraction ferme définitivement ses portes en 2010 pour laisser place à Captain EO, à l'instar des autres versions de l'attraction à travers le monde, surfant sur l'émotion suscitée à la suite du décès précipité de Michael Jackson. Szalinski et Channing ont depuis, sans doute, fait leurs adieux définitifs, l’Imagination Institute a même peut-être fermé ses portes, mais le public doit absolument se souvenir « qu’avec un peu d’imagination, tout est possible !»