Blanche Neige et les Sept Nains
Date d'ouverture : Le 12 avril 1992 Type d'attraction : Parcours scénique |
Durée : 3 minutes |
Le synopsis
Au détour de la Chaumière des Sept Nains, un wagonnet emmène quiconque monte à bord découvrir les aventures de Blanche Neige. À travers la mine et la forêt sombre, en passant par le château de la Reine, ce voyage s’avère tout aussi dangereux que palpitant. |
L'expérience
Le donjon de la Reine Grimhilde, avec ses teintes sombres, son architecture froide et abrupte, masque le soleil et propage une obscurité sans pareille. Du haut de sa tour, la Reine guette l’horizon d’un air menaçant. Les portes du laboratoire s’ouvrent et laissent apparaitre différents éléments pour le moins perturbants : une
boite agrémentée d’un cœur, une pomme d’un rouge éclatant et surtout, un grimoire d’où semble émaner des pensées sombres. Il est ouvert sur une page décrivant la marche à suivre pour empoisonner une pomme. Quelque chose de terrible se prépare...
Un wagonnet s’avance. Une fois les passagers à son bord, il entre dans une chaumière. Blanche Neige est là, au premier étage, et semble aller se coucher, accompagnée d’animaux sauvages tels des lapins, biches et autres oiseaux de la forêt. Au détour de l’escalier, le véhicule se retrouve face à l’ensemble des nains habitant ici : Simplet, Timide, Joyeux, Grincheux, Dormeur, Atchoum et Prof ; tous sont en train de danser et de s’amuser.
Comme transportée dans un cauchemar, Blanche Neige rêve à travers des scènes pour le moins troublantes. Le wagon se dirige vers la sortie. Derrière la fenêtre, se cache un personnage somme toute inquiétant, la Reine, qui complote en souhaitant être la plus belle du royaume. Commence alors la prochaine étape du voyage : la traversée de la mine. Au son des coups de pioches et de la chanson des nains, les pierres précieuses, à travers une explosion de couleurs et de lumières, se révèlent enfin. Des wagonnets en sont chargés et débordent littéralement de minerais. La sortie de la mine est imminente ; les murailles du château de la Reine se profilent déjà à l’horizon. Le wagonnet pénètre dans les lieux à travers le pont-levis pour ensuite se diriger vers la chambre de la Reine. Dans celle-ci, elle subit une étrange métamorphose, devenant vieille et hideuse. La méchante sorcière se montre enfin au grand jour, ricanant de manière compulsive et violente. La visite du château se poursuit alors par le donjon, où les squelettes sont légions et paraissent vivants. Quelques secondes plus tard, la sorcière réapparait, concoctant des pommes rouge éclatant, empoisonnées par sortilège.
La sortie du donjon donne directement sur la forêt, particulièrement sombre. Des arbres, portant visages et membres, fléchissent d’un air menaçant durant le passage du wagon tandis que, plus loin, certains à l'apparence de crocodiles se montrent dangereusement agressifs. La chaumière se profile alors à travers le brouillard. C’est ici que les nains poursuivent la Reine après l’empoisonnement de Blanche Neige. La sorcière tente de leur échapper en se dirigeant vers une falaise : elle entreprend même de faire basculer sur eux un énorme rocher… Sans succès, cet acte cruel sera son dernier.
Ayant quitté les lieux, se trouvant désormais aux abords du château, Blanche Neige et le Prince, assis sur un beau cheval blanc saluent, en compagnie de Simplet, Joyeux et Prof, le passage du wagonnet qui regagne ensuite paisiblement la chaumière.
La critique
Blanche Neige et les Sept Nains n’est certes pas l’attraction la plus prisée de Disneyland Paris, pourtant, elle fait partie de celles qui ont forgé la réputation des Parcs Disney du monde entier grâce à une intégration remarquable et une immersion complète. Proposée dans quatre Resorts Disney (celle de Walt Disney World Resort en Floride a toutefois fermé ses portes pour céder sa place à Princess Fairytale Hall tandis qu'une nouvelle attraction nommée Seven Dwarfs Mine Train, montagne russe familiale, a ouvert tout près de là, afin de représenter à nouveau le film dans le Parc), sa version française varie peu.
Seule l’apparition de Blanche Neige en son sein a, en effet, été modifiée à la suite de réclamations de visiteurs. Et ce n’est pas toujours très heureux ! Car certains petits détails peuvent littéralement tout chambouler : c’est précisément le cas de ses apparitions, qui viennent, malheureusement, totalement écraser le scénario originel de l’attraction, qui promettait de vivre l’aventure dans la peau de Blanche Neige elle-même. Ainsi, c’est au prix d’une pirouette scénaristique que le visiteur assiste au coucher de la douce, censé les aspirer dans son cauchemar. Mais voilà, le scénario souffre clairement de ces changements.
Basée sur le tout premier long-métrage d’animation de Walt Disney, adapté du récit des frères Grimm, Blanche Neige et les Sept Nains constitue l’essence même de Fantasyland où elle se situe fort logiquement. De par une architecture européenne rappelant l'ambiance des forêts allemandes, l’attraction symbolise parfaitement les contes de fées que Walt Disney souhaitait partager : il était donc évident qu’elle trouve sa place dans le Parc français. Présente depuis l’ouverture de Disneyland Paris en 1992, elle n’accuse que très peu son âge. Ses effets spéciaux restent en effet pertinents et immersifs. Il faut dire qu’elle bénéficie d’un soin du détail particulièrement important ; des références au long-métrage sont parsemées tout au long du parcours, à commencer par l’apparition de la Reine dès l’entrée, à la fenêtre de sa chambre, qui rappelle le plan de celle-ci durant la chanson Un Chant au début du film.
Dans la chaumière des sept nains, se retrouve une dizaine d’Audio-Animatronics représentant les personnages principaux du récit. Ceux-ci ne sont pas complexes (de simples mouvements sur un axe les animent) mais correspondent parfaitement à l’idée qu’il doit être fait de leur attitude. Une lumière de bougies tamisée envahit alors le lieu et plonge le visiteur dans ces ambiances chaudes et douillettes qu’offrent typiquement les feux de cheminées. La suite du voyage s’avère en revanche bien moins chaleureuse. En effet, l’essentiel de l’attraction concerne la Reine, son complot machiavélique et les peurs de Blanche Neige. Plusieurs scènes du film sont donc totalement occultées : la rencontre des animaux de la forêt, ou encore l’accomplissement du plan de la Reine avec l’endormissement de Blanche Neige. Le Prince est quant à lui présent uniquement à la fin ; une personne n’ayant pas connaissance de l’histoire ne pouvant donc pas comprendre sa présence.
La scène de la mine reste la plus réussie de toute. L’explosion de couleurs et de détails est à l’origine, en effet, d’une incroyable sensation d’immersion. Les sons et bruits des wagons des nains transportent littéralement le visiteur dans l’action ; Big Thunder Mountain n’ayant qu’à bien se tenir ! Les séquences du château et de la forêt, agrémentées de squelettes et de créatures effrayantes, rappellent elles les passages les plus sombres du conte. Bien retransmis, les effets spéciaux cauchemardesques et hostiles impressionneront alors plus d’un visiteur, à commencer par les plus jeunes. Les dangers de la forêt (matérialisés par la flore qui change d'apparence) sont ici représentés à la perfection, dans la stricte lignée de celle du long-métrage.
Enfin, et par souci du détail, il est à noter que si l'affiche de l'attraction indique Blanche-Neige et les Sept Nains avec un trait d'union, ce n'est pas le cas de sa devanture. Aussi, par cohérence avec le titre français du film, Chronique Disney a choisi de retenir la deuxième option d'écriture, sans tiret.
Son aspect effrayant mis à part, Blanche Neige et les Sept Nains est une attraction pleinement familiale qui renforce le sentiment féérique de l’un des Lands les plus réussis des Resorts Disney : le Fantasyland de Disneyland Paris.