Disney Rompt Avec Canal+
Qui Perd Disney+ et les Films Récents

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L'article

Publié le 05 novembre 2024 à 10H00

Les initiés s’en doutaient. La lune de miel entre Disney et le Groupe Canal battait de l’aile depuis plusieurs mois voire, paradoxe ultime, depuis le début même de leur union. La filiale de Vivendi - sur le point d'être séparée en bourse de la maison-mère - qui s’était offert en 2019 et pour 5 ans, l’exclusivité du catalogue Disney (incluant Marvel Studios, Pixar, Lucasfilm Ltd., 20th Century Studios, Searchlight Pictures) mais aussi l'intégration de Disney+ dans les offres de Canal sans oublier la diffusion des chaînes Disney dont Disney Channel, Disney Junior et National Geographic, a vite estimé qu’elle n’en avait pas pour son argent. Mais après tout, avec qui Canal ne s’est-elle pas fâchée pour des questions d’argent ?

Échange d'amabilités

Le divorce est désormais acté et consommé. D’ailleurs, la mariée (Disney) ne s’est pas gênée de mettre une claque supplémentaire au marié (le Groupe Canal) en l’annonçant via l’AFP (quitte à faire les choses en grand autant ne rien se refuser) le 4 novembre 2024, soit le jour même de l’anniversaire des 40 ans de la chaine historique, Canal +, qui a ouvert son antenne en diffusion hertzienne en 1984. Dans un communiqué, les responsables « bolloresques » n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner ce qu’ils ont estimé être une inélégance de la part The Walt Disney Company - France, taclant à leur tour Disney+ qualifiée de « consommation assez marginale » de leurs abonnés qui lui préfèreraient NetflixMax ou Paramount+...

Dès le 1er janvier 2025, ces mêmes abonnés de Canal+ ne pourront donc plus regarder les nouveaux films de Disney au bout de six mois, ni accéder à la plateforme Disney+ ou aux chaînes de télévision disneyennes via leur abonnement. Toutefois, que les fans se rassurent une bonne partie du catalogue restera disponible directement sur Disney+ ; les nouveautés y étant accessibles… 17 mois après leur sortie en salles, loi sur la chronologie des médias oblige !


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Dommages collatéraux

La fin de cet accord n’est en revanche pas sans conséquence pour Disney en France. Côté négatif, déjà, évidemment, c’est une perte sèche d’un canal (sans mauvais jeu de mot) de recettes sécurisées pour la filiale française de Mickey. Ensuite, cela réduit l’exposition (et donc le rayonnement) des productions Disney qui mettront plus de temps pour certaines (celles venues du cinéma) à arriver jusqu’aux téléspectateurs. Enfin, cela plombe l’avenir des chaînes Disney - dont les emblématiques Disney Channel et Disney Junior - qui se retrouvent non seulement sans diffuseur mais surtout sans modèle économique viable. Dès lors la question de leur disparition se pose.

Trois solutions principales s’offrent à Disney France pour elles :

  • revenir à un modèle de télévision linéaire payante reprise par tous les fournisseurs d’accès (Orange, Free, Bouygues et SFR) dans leur bouquets de chaines et financée en partie par la publicité. Mais voilà, ce modèle est sur le déclin et sa rentabilité fragile ;
  • créer un flux de télévision linéaire au sein même de Disney+ histoire faire vivre les marques Disney Channel et Disney Junior, mais cela ressemblera plus à un chant du cygne qu’un véritable modèle pérenne ;
  • fermer purement et simplement les chaines comme cela s’est déjà produit dans d’autres pays européens.


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Disney+ dos au mur

De ces trois situations, le fans français aura tout de même un avantage nouveau : celui de pouvoir accéder aux productions Disney Channel via Disney+ bien plus vite qu’actuellement, le contrat d’exclusivité de Canal bloquant leur mise à disposition une bonne année après leur passage sur les chaînes…

Disney reprend donc la main sur la diffusion de ses productions en France. C’est tout, sauf une mauvaise nouvelle... pour elle ! Et ce, même si elle risque de perdre des abonnés à Disney+ au passage. Car, tout cela se rajoute à la mauvaise image que sa plateforme s'est construite ces dernières années entre les augmentations, l'arrivée de la publicité, la qualité relative des productions originales, la diminution du catalogue sans parler de son interface qui a peu évolué... Dès lors, pas certains que beaucoup de clients du Groupe Canal fassent le choix de s'abonner par ailleurs à Disney+...

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