Rétro Hebdo : L'Actu Disney
Semaine du 6 au 12 Février 2023
L'article
Ce qu'il ne fallait pas rater de l'actualité Disney la semaine dernière : du 6 au 12 février 2023.
La publication des résultats de The Walt Disney Company est toujours un événement et plus encore en ce moment où les modèles économiques de la firme de Mickey sont chahutés… Et le retour de Bob Iger aux commandes a évidemment augmenté l’intérêt de tous les observateurs de la finance mais pas que…
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Bob Iger a tenu parole : il a redonné le pouvoir et la responsabilité aux créatifs en restructurant la société en seulement trois branches : les Parcs, ESPN et la nouvelle société Disney Entertainment.
Disney Entertainment devient ainsi une très grosse entité dirigée conjointement par Dana Walden et Alan Bergman et c’est désormais bien les créatifs qui gèrent leurs productions de A à Z jusqu’à la façon de les commercialiser. Exit donc l’organisation voulue par Bob Chapek avec sa division DMED (Disney Media and Entertainment Distribution) qui cloisonnait tout et dépossédait les créatifs de la destinée de leurs œuvres. Pour faire simple et par exemple, il est fini le temps où, quelqu’un en dehors des Pixar Animation Studios décidait de sortir un film du label de Luxo Jr. sur Disney+ plutôt qu’au cinéma. Ce sera toujours possible évidemment mais ce sera aux équipes Pixar de le décider !
Cette réorganisation qui se veut plus agile et dont l’objectif est à terme des économies d’échelle de l’ordre de 5,5 milliards de dollars en synergie a en revanche un coût humain qui se solde par 7 000 licenciements : une véritable saignée dans les effectifs !
À l’inverse, la compagnie annonce le retour des dividendes pour les actionnaires : une décision destinée à calmer les marchés et à réduire le pouvoir de nuisance d’investisseur activiste comme Nelson Peltz (le PDG du fond d’investissement Trian Management) que Bob Iger, qui l'a empêché à entrer au conseil d'administration, est parvenu à ramener sur une position moins hostile...
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Non seulement ESPN n'est pas à vendre (et Bob Iger s’agace de voir le sujet revenir sans cesse à la une) mais elle est en plus confortée, disposant désormais de sa propre entité distincte de la division Disney Entertainment.
ESPN est une machine à cash, certes. Mais elle donne des signes de faiblesses avec un modèle basé sur les droits sportifs dont la rentabilité après achat est de plus en plus difficile ! Elle doit donc être adaptée mais Disney réaffirme son intention de conserver ce qu'elle juge encore être une pépite.
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Depuis 2017, Walt Disney World Resort en Floride accueille le monde somptueux de Pandora dans un Land du parc à thème Animal Kingdom. Et bien l'univers imaginé par James Cameron arrive à Disneyland Resort à Anaheim, en Californie, sans qu’il soit su, à ce stade, si Flight of Passage et Na'vi River Journey seront reprises et/ou adaptées.
Coté juridique, dans le bras de fer qui oppose le gouverneur Ron DeSantis et l'État de Floride à Disney, à la suite de l’instrumentalisation politique de la position de Disney contre la législation homophobe Don’t Say Gay, des avancées notables se font jour. Certes, Ron DeSantis a déposé un nouveau projet de loi donnant le pouvoir de nommer des membres au conseil de surveillance du district fiscal spécial de Walt Disney World Resort, mais il s’agit là d’un compromis : cela ne revient en effet pas à supprimer complètement le statut d'autonomie gouvernementale de Walt Disney World Resort si bien que Bob Iger relativise, expliquant qu’il surveille simplement l’évolution de la situation…
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La chasse aux abonnés à tout prix est terminée tout comme l’hégémonie de la plateforme par rapport aux autres canaux de distribution que sont la télévision linéaire et le cinéma. Désormais, Disney+ est un outil qui se rajoute aux autres et dont l’ambition n’est plus de les remplacer, du moins à court et moyen terme.
Ce rééquilibrage a évidemment des conséquences aussi bien sur le positionnement de Disney+ (et sa dotation financière et technique) mais aussi sur ses contenus. Fini le « Tout pour Disney+ » . D'ailleurs, en manque de cash, Disney décide de ressortir les vieilles recettes et annonce des suites au cinéma qui devraient remplir sans trop de mal le tiroir-caisse et surtout faire oublier les échecs de Buzz l'Éclair (226 millions de dollars pour un budget de 200 millions de dollars) et Avalonia, l’Étrange Voyage (73 millions de dollars dans le monde). Et ce n’est donc pas moins que La Reine des Neiges III, Toy Story 5 et Zootopie 2 qui sont mis en chantier…
Parallèlement, côté plateforme, Bob Iger temporise sur Hulu : il sait qu’il doit trancher sur le rachat total ou pas, mais veut se laisser le temps de décider. Une décision sur 30 milliards de dollars : 10 milliards à sortir pour racheter le tiers restant à Comcast ou alors choisir de vendre les deux tiers que Disney possède et encaisser 20 milliards…
Enfin, sur les contenus, s’agissant de la possibilité de licencier certaines œuvres et productions (ce qui revient à en vendre les droits d'exploitation pour un temps déterminé à des concurrents), Bob Iger précise que, là aussi, il choisira le moment venu mais ne s’interdit rien. Il s’agit juste pour lui d’un outil supplémentaire pour le retour à une solide rentabilité…