Titre original : The Last Dance Production : ESPN Films Netflix Date de diffusion USA : 19 avril 2020 - 17 mai 2020 Genre : Documentaire |
Réalisation : Jason Hehir Durée : 502 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
1. Episode I
Épisode I
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 1 Date de diffusion USA : Le 20 avril 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 51 minutes Les Chicago Bulls remportent un cinquième titre en NBA et la saison 1997/1998 commence. Mais les tensions au sein de la direction sont palpables... |
2. Episode II
Épisode II
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 2 Date de diffusion USA : Le 20 avril 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 50 minutes cottie Pippen s'interroge sur son avenir avec l'équipe... |
3. Episode III
Épisode III
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 3 Date de diffusion USA : Le 27 avril 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 49 minutes Dennis Rodman défraie la chronique en dehors du terrain, mais s'affirme comme étant un défenseur redoutable... |
4. Episode IV
Épisode IV
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 4 Date de diffusion USA : Le 27 avril 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 51 minutes Au début des années 90, les Chicago Bulls, menés par l'entraîneur Phil Jackson, rêvent de remporter un titre en NBA... |
5. Episode V
Épisode V
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 5 Date de diffusion USA : Le 04 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 50 minutes Michael Jordan devient une star mondiale et doit gérer son image... |
6. Episode VI
Épisode VI
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 6 Date de diffusion USA : Le 04 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 49 minutes En 1993, les Bulls espèrent remporter un troisième titre consécutif... |
7. Episode VII
Épisode VII
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 7 Date de diffusion USA : Le 11 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 51 minutes Le départ en retraite anticipé de Michael Jordan en 1993 change la dynamique de l'équipe... |
8. Episode VIII
Épisode VIII
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 8 Date de diffusion USA : Le 11 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 50 minutes Michael est de retour... |
9. Episode IX
Épisode IX
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 9 Date de diffusion USA : Le 18 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 50 minutes L'équipe est mise à mal lors de la saison 1996/1997... |
10. Episode X
Épisode X
Genre : Épisode télé
Emission : The Last Dance
Saison 1 Épisode 10 Date de diffusion USA : Le 18 mai 2020Réalisé par : Jason Hehir Durée : 51 minutes En 1998, les Chicago Bulls arrivent épuisés en finale et préparent leur dernière danse... |
La critique
Avec The Last Dance, Netflix et ESPN Films délivrent un documentaire absolument incroyable, qui fait voyager les spectateurs dans les années 90 au sein de la NBA pour suivre Michael Jordan et les Chicago Bulls alors qu’ils tentent de remporter, pour la seconde fois, un troisième titre consécutif. Mélange d’images d’archives poignantes et de témoignages percutants, à la fois drôle, touchant et exultant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier The Last Dance, qui s’impose dès sa sortie comme un chef-d’œuvre du genre.
En 2018, ESPN et Netflix annoncent leur association pour produire ensemble un documentaire en dix parties narrant l’histoire des Chicago Bulls menés par Michael Jordan lors de la saison 1997/1998. Le projet promet d’y inclure des images d’archives inédites et surtout, de faire parler aujourd’hui les principaux acteurs de l’époque. Jordan accepte le film et une sortie est annoncée pour juin 2020, avec une attente palpable pour tous les amoureux de basket et de NBA, prêts à se replonger dans les coulisses de l’une des équipes les plus marquantes de l’histoire. Mais la pandémie mondiale de la COVID-19 confine une partie de la planète dès mars 2020. ESPN et Netflix décident donc d’avancer la diffusion du documentaire, qui commence le 19 avril 2020 à raison de deux épisodes par semaines sur ESPN aux États-Unis. Pour le reste du monde, les épisodes de The Last Dance sont disponibles dès le lendemain de leur diffusion linéaire sur Netflix.
The Last Dance traite donc principalement de la saison 1997/1998 des Chicago Bulls en NBA, la compétition phare de basket-ball aux États-Unis. En 1997, le règne de Michael Jordan est à son apogée. Lui et son équipe ont déjà remporté le championnat en 1991, 1992, 1993 (réalisant un triplé) et en 1996 et 1997. Une victoire lors de cette saison 1997/1998 marquerait donc un second triplé en 8 ans. Mais du côté de la Direction, les choses semblent moins parfaites. Des tensions sont en effet présentes entre Jerry Krause, General Manager des Bulls, et Phil Jackson, l’entraîneur de l’équipe. Krause annonce ainsi au coach qu’il s’agit de sa dernière saison, victoire ou pas. L’annonce sème également le doute chez les joueurs de l’équipe quant à leur avenir au sein des Chicago Bulls. Michael Jordan déclare de son côté que si Phil part, il partira également. Ainsi, alors que la saison débute, Phil Jackson réunit ses joueurs et leur tend un document présentant les matchs à venir. Sur la couverture est indiquée sobrement « The Last Dance ? ». L’heure de la dernière danse a sonné, avec en ligne de mire un sixième titre !
Dès le début du premier épisode, The Last Dance pose ainsi un enjeu très simple : est-ce que les Chicago Bulls vont réussir à remporter ce sixième titre ? De cette façon, tout le documentaire est construit avec une volonté quasi-fictionnelle, laissant planer le doute jusqu’au bout. Cet effet marche évidemment sur un néophyte qui ne connaît pas la réponse à la question, mais aussi sur un connaisseur, complètement emporté par la construction habile du récit, qui dévore chaque épisode pour voir l’histoire s’écrire bout par bout. De plus, en montrant les points forts et faibles de l’équipe, les grands moments ainsi que les périodes de doute ou d’effondrement, la question de l’accomplissement ou de l’échec demeure, donnant à The Last Dance toute sa force. En parallèle de la saison 1997/1998, l’émission montre également les précédents sacres des Bulls et fait un tour d’horizon de toute la décennie 90, offrant une œuvre riche, complète, témoin d’une époque et d’une véritable dynastie dans le basket-ball. Les dix épisodes ne sont pas de trop pour aborder autant d’éléments. The Last Dance n’ennuie jamais.
Naturellement, qui dit équipe dit joueurs. Et si le collectif joue un rôle primordial dans le sport, les Chicago Bulls de l’époque peuvent compter sur des talents individuels forts, marquants et uniques. La série prend ainsi le temps de se focaliser sur les joueurs de l’équipe, revenir sur leur vie et leurs parcours avant les Bulls, montrer leur évolution dans l’équipe et la relation qu’ils entraînaient entre eux et avec leurs adversaires. Trois joueurs sont ainsi particulièrement mis en avant : Michael Jordan, évidemment, mais aussi Scottie Pippen et Dennis Rodman. Le portrait d'eux dressé par The Last Dance permet alors de mieux comprendre l’importance qu’ils avaient au sein des Chicago Bulls, en plus de voir dans un condensé d’images sportives incroyables tout le talent dont ils disposaient sur le terrain. De nombreux autres joueurs ou personnels plus techniques, qu’ils soient membres des Chicago Bulls ou d’équipes adverses sont également mis en avant : l’entraîneur Phil Jackson bien sûr ainsi que les joueurs Toni Kukoc, Horace Grant ou Steve Kerr. Mais la star du show et du basket-ball en général reste Michael Jordan.
Michael Jordan est né le 17 février 1963 à Brooklyn et devient bien vite, dès son début de carrière professionnelle, une star mondiale du basket au point d’être considéré par la suite (et toujours aujourd’hui) comme le meilleur joueur de tous les temps. The Last Dance pourrait facilement être vu comme étant un documentaire constituant un simple éloge de Michael, tant le joueur est mis en avant à chaque épisode. De son parcours à ses différents sacres, la série montre en effet à quel point la réputation de Michael Jordan n’est pas volée. Son aisance sur le terrain, sa capacité à analyser l’action, à pénétrer les défenses adversaires et à marquer même quand cela semble impossible sont tout simplement extraordinaires. Toutes les images tirées des rencontres sportives révèlent à quel point son niveau se situe un cran au-dessus. Dès lors, le spectateur ne peut que s’extasier de chaque action, chaque panier et ressort convaincu qu’effectivement, MJ (comme surnommé), est bien le plus grand du monde du basket-ball. Mais au-delà de ses capacités physiques, la série s’attarde à détailler sa psychologie et montre comment Jordan évolue de match en match, se crée ses propres motivations pour se dépasser, ou pour prouver à tous et à lui-même qu’il est le meilleur. Compétiteur de la tête au pied, chaque défi lancé, chaque provocation est une raison pour lui d’augmenter la cadence et de ne laisser aucune chance aux joueurs d’en face.
Mais The Last Dance ne manque également pas de montrer les facettes plus nuancées du joueur. Sa soi-disant addiction aux jeux, son rapport avec les médias, la période traumatisante liée au décès de son père ou encore son côté « tyrannique » avec ses coéquipiers lors des entraînements, qu’il poussait constamment dans leur retranchement pour les faire évoluer. La série interroge ainsi sur l’image même de Michael Jordan et sa popularité grandissante lors de la décennie 90 qui ne lui laisse aucun répit sur la place publique qui exige, en plus d'une perfection sur le terrain, une perfection d’homme au sens large, jamais autorisé à échouer, condamné à devenir un modèle pour toute une génération, ne pouvant avoir de failles ou tout du moins, ne pas les montrer. Il est également passionnant de voir le regard que porte Michael Jordan en 2019 sur toute cette période (ainsi que les autres joueurs de l’époque qui ne manquent pas de s’exprimer également). The Last Dance ne se prive pas en effet de questionner régulièrement le joueur aujourd’hui, à chaque épisode, qui semble répondre avec beaucoup de franchise et d’honnêteté et vient éclairer ou analyser plusieurs moments importants de sa carrière. La série, en réalité, ne traite pas que du basket-ball ou des Chicago Bulls, et cela ne la rend que plus addictive et intéressante. Elle sort du cadre sportif pour montrer une vision du monde dans les années 90.
Scottie Pippen, est quant à lui né le 25 septembre 1965 à Hamburg en Arkansas. Si Michael Jordan reste la star incontestable de la série, The Last Dance offre aussi une belle place au second de l’équipe, décisif dans le jeu et offrant à Michael l’opportunité d’exploser lors des matchs. Souvent laissé dans l’ombre de ce dernier, Pippen reste un joueur bourré de talent, acharné et travailleur, et le documentaire illustre bien cet aspect tout en traitant de son rapport tumultueux avec le gérant de l’équipe Jerry Krause, ou de son salaire en deçà de celui de ses coéquipiers. Tout comme pour Michael Jordan, Scottie Pippen s’exprime dans The Last Dance et apporte des précisions sur des situations explosives rencontrées en matchs ou en dehors. Mais ce n’est rien comparé au troisième joueur de l’équipe bien mis en avant, Dennis Rodman.
Dennis Rodman est l’électron libre, le défenseur imprévisible. Né le 13 mai 1961 à Trenton dans le New Jersey, il acquiert bien vite dans le milieu du basket-ball une réputation sulfureuse, de joueur indomptable et incontrôlable, qui se prête à toutes les extravagances possibles et s’adonne à toute sorte d’excès en dehors des terrains. Mais lorsque le jeu commence, Rodman montre qu’il est un défenseur hors-pair. Dans une scène exquise de The Last Dance, le joueur détaille ainsi comment il a appris à anticiper tous les rebonds que la balle pouvait faire selon l’angle et la trajectoire pour le prévoir à chaque fois et se positionner en fonction, d'une précision mathématique. Derrière son attitude excentrique, se cache ainsi un génie du basket présent pour ses coéquipiers et aussi important dans un match qu’un Scottie Pippen ou un Michael Jordan.
En présentant en détails les joueurs des Chicago Bulls, The Last Dance leur confère une aura toute particulière et humanise cette équipe composée de personnalités hétéroclites. Le voyage commence alors pour le spectateur qui se délecte de chaque match, de tous les moments passés en compagnie de ces hommes incroyables aux destins hors-normes, aidé par une qualité d’images d’archives à souligner. Si la série puise souvent dans des retransmissions de matchs d’époque ou a recours à des extraits de documents audiovisuels parfois vieillissants, une très grande majorité de ce qui est montré est non seulement inédit mais bénéficie surtout d’une mise en haute définition exceptionnelle, offrant une nouvelle façon de voir les années 90. Que ce soit lors des interviews dans les vestiaires, lors les déplacements des joueurs ou, plus important encore, lors des matchs joués, c’est aussi net que beau à voir. Les caméras suivent les joueurs partout, s’invitent sur les terrains lors des rencontres, permettant au spectateur d’apprécier les actions et le jeu d’une toute nouvelle façon, sans dépendre uniquement des caméras en hauteur. Plan rapproché, cadre serré, travelling fluide… Tout est fait dans The Last Dance pour offrir un spectacle rythmé, travaillé et minutieux et mettre en valeur comme il se doit le basket-ball. Quand une telle qualité de forme se joint à un fond passionnant, le documentaire assied sa future réputation de modèle du genre.
The Last Dance sait également s’appuyer sur tout un panel d’intervenants pour détailler les moments-clés, remettre en situation les événements et parfois rétablir des vérités. La majorité des Chicago Bulls est bien sûr présente, ainsi que Phil Jackson, l’entraîneur. Jerry Krause, le manager à l’origine des conflits internes n’apparaît en revanche que dans des images d’archives, étant décédé en 2017. Autour des protagonistes, plusieurs experts prennent la parole, apportant un autre regard sur l’ensemble des événements : plusieurs journalistes sportifs, présentateurs de l’époque et joueurs de basket d’autres équipes. En dix épisode de 50 minutes, The Last Dance a ainsi le temps de laisser parler de nombreuses personnes, même les plus insolites comme le Président Barack Obama ou le chanteur Justin Timberlake ! Tout est fait pour illustrer la décennie 90. Mais comme le dit le diction, l’histoire est écrite par les vainqueurs et s’il est intéressant de constater que même les sujets épineux sont abordés et discutés, d’autres acteurs de l’époque pourraient contester certains discours. The Last Dance offre en réalité une vision de cette époque, sa vision, qui semble juste et équitable sur de nombreux points, mais dans un milieu aussi compétitif que le sport professionnel, il y a toujours deux versions à une même histoire.
Chaque épisode de The Last Dance suit donc deux temporalités différentes. La saison 1997/1998, qui est le cœur du documentaire, et tous les autres titres remportés par les Chicago Bulls en NBA dans les années 90. Forcément, de cette façon, les saisons précédentes à celle de 1997 sont beaucoup plus survolées, puisqu’il s’agit de montrer cinq titres en prenant autant de temps que pour détailler la seule saison 1997/1998. Mais ainsi, chaque volet se rapproche de l’année 1997 et permet au spectateur de comprendre de mieux en mieux l’état d’esprit des joueurs et de la direction. Toutes les saisons apportent en effet leur lot de moments forts et de déceptions, allant des blessures aux départs de certains joueurs, en passant par les conflits d’organisation ou de management aux échecs parfois surprenants de l’équipe. Mais c’est aussi l’occasion de voir les réussites, les victoires, les premières coupes, la joie des joueurs… The Last Dance est un vrai kaléidoscope de sentiments !
Avec autant de périodes à couvrir, le documentaire pourrait facilement perdre le public qui n’a pas toujours en tête en début d’un nouvel épisode où il se situe dans le temps. Mais The Last Dance fait l’effort de toujours situer son action, grâce à des explications claires et des indications temporelles. Les dates sont précises, les lieux sont indiqués. Toutes les informations sont données pour que le spectateur puisse saisir les enjeux de l’épisode ou du moment, comprenne la chronologie et l’état d’esprit des différents protagonistes. Le documentaire dispose ainsi d’un montage particulièrement précis et soigné et d’un rythme toujours bien tenu. Un rythme qui a également pour objectif de plonger constamment le spectateur dans l’univers du basket-ball. Devant la série, c’est en fait tout le basket qui s’admire, avec de nombreux extraits de matchs importants, d’actions phénoménales et parfois de polémiques ou gestes anti-sport. Très souvent, le documentaire illustre ses propos grâce à de petites séquences qui condensent un style de jeu (pour parler d’un joueur par exemple) et mélangent images d’archives et photographies de grande qualité pour le bonheur des rétines. The Last Dance est peut-être une ode à Michael Jordan, mais c’est assurément une lettre d’amour au basket-ball !
Si la série traite de sport, elle ne se prive pas d’être de nombreuses fois très émouvante, de prendre aux tripes le spectateur et de délivrer de beaux moment humains. Les épisodes qui mentionnent les décès tragiques des pères de Michael Jordan et de Steve Kerr (membre des Chicago Bulls également), tous deux assassinés dans les années 90, sont bouleversantes. Sur un autre registre, le cinquième épisode traitant d’une belle rencontre entre Michael Jordan et un futur prodige du ballon à l’époque, Kobe Bryant, est sublime. Ce dernier, qui aura démontré depuis un talent incroyable durant des années (au point de pouvoir prétendre comme Michael au titre de meilleur joueur de l’histoire pour de nombreux experts et passionnés), décède tragiquement dans un accident d’hélicoptère le 26 janvier 2020 à l’âge de 41 ans, avec sa jeune fille âgée de 13 ans. L’épisode lui est ainsi dédié et prend donc une saveur toute particulière quelques mois seulement après sa disparition. Enfin, quoi de plus beau et touchant que de voir les grandes célébrations de victoire après un titre durement gagné. Lorsque les joueurs s’effondrent de fatigue et de joie, tout en faisant vibrer le cœur de leurs supporters et de leur ville. Ces scènes, nombreuses dans The Last Dance, rappellent à quel point le basket, et le sport en général, a le pouvoir d’impacter la vie des gens, de les émouvoir au-delà de toute frontière, nationalité ou religion, et de plonger ceux qui s’y intéressent dans un tourbillon d’émotions. Bien loin de la caricature martelée par les détracteurs des sports de balle, qui déclarent sans honte qu'il ne s'agit que de personnes courant derrière un ballon. Le sport est tout autre et The Last Dance le prouve de la plus belle des façons.
Puisque The Last Dance traite de basket, il va de soi que le documentaire emploie souvent des termes techniques ou fait allusion aux spécificités de ce sport. Les plus néophytes peuvent se sentir confus par moment, et ne pas saisir toutes les subtilités qui se cachent derrière les discours. Mais après quelques épisodes, le spectateur moins spécialisé commence à comprendre les différents éléments et raccroche assez vite les wagons. Il en va de même pour la compétition de NBA aux États-Unis. Ses règles, ses équipes, son fonctionnement tout au long de la saison, le déroulement de la finale, nécessitent de situer à peu près comment cela marche. Mais là aussi, tout devient clair au fur et à mesure. The Last Dance n’est donc pas à réserver aux plus fans de basket-ball. Le documentaire peut au contraire être une belle porte d’entrée pour qui voudrait découvrir une grande équipe, une belle période, et bien sûr, un joueur d’exception.
Lors de sa sortie, The Last Dance emballe les critiques et le documentaire devient vite un phénomène. Grâce à sa force narrative, la qualité de ses images et la pertinence de ses intervenants, la série fédère semaine après semaine sur ESPN et Netflix. Les plus férus de basket et les grands connaisseurs peuvent lui reprocher de montrer et raconter des choses déjà connues, sans véritable valeur ajoutée, mais même cette critique est tempérée par le plaisir que procure cette plongée dans les années 90. Le choix des matchs détaillés, l’importance donnée à certains joueurs selon les rencontres, dépendent évidemment du choix du réalisateur qui a forcément omis des aspects pour en valoriser d’autres. Mais même en huit heures de programme, résumer une décennie de basket oblige à faire des concessions. Un autre aspect des plus intéressants est de constater qu’après la diffusion du dernier épisode, plusieurs personnalités du monde du basket, dont certaines présentes dans le documentaire, viennent reprocher à The Last Dance et à Michael Jordan d’altérer la vérité ou de l’arranger à son avantage. Si le grand public ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire, ces réactions confirment bien que The Last Dance a été réalisé du point de vue de Michael Jordan principalement et dépend donc de sa perception et de ce qu’il veut bien dévoiler.
La promesse est tenue pour The Last Dance. Le documentaire marque par son ambition, sa pertinence, sa beauté et la nostalgie qui s’en dégage. Il rappelle à quel point les Chicago Bulls et Michael Jordan sont rentrés dans la légende. Et en se faisant, The Last Dance écrit la sienne et devient une référence.