Disney's Oscar Winners
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Titre original : Disney's Oscar Winners Production : Walt Disney Animation Studios Date de diffusion USA : Le 13 avril 1980 Genre : Compilation |
Réalisation : William Reid Musique : John Debney Walter Sheets Durée : 50 minutes |
Le synopsis
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La critique
Disney's Oscar Winners est une émission diffusée en 1980, sur NBC, dans l'émission hebdomadaire nouvellement renommée Disney's Wonderful World et héritière du show d'ABC créé en 1954 par Walt Disney lui-même et intitulé Disneyland.
John Forsythe propose, via une voix off, une rétrospective des films animés Disney qui ont obtenu une nomination aux Oscars, voire même gagné la précieuse statuette. Walt Disney a en effet offert tout au long de sa carrière des productions magiques peuplées de personnages attachants vivant dans des mondes fantastiques. Il est ainsi le producteur à avoir remporté le plus d'Oscars en son nom propre. Le programme débute alors en sélectionnant deux extraits de longs-métrages mélangeant de l'animation et des prises de vues réelles : Mary Poppins (1964) lors de la scène où la nounou plonge avec les enfants dans un tableau peint à la craie par Bert, et Mélodie du Sud (1946) durant de la chanson Zip-A-Dee-Doo-Dah, justement récompensée par une statuette, suivie par un passage de la scène du bébé de goudron.
Le narrateur met en avant l'une des constantes des studios Disney : celle de proposer des personnages aux personnalités bien définies. Il illustre d'ailleurs son propos avec des extraits du film d'animation Cendrillon (1950), du cartoon Cousin de Campagne (1936) et surtout du grand classique Blanche Neige et les Sept Nains (1937). Durant le passage de ce dernier, quelques images de sa conception sont aussi proposées ainsi que la fameuse cérémonie où Walt Disney reçoit pour son premier long-métrage, un Oscar accompagné de sept petits, des mains de Shirley Temple. Le programme en profite alors pour montrer des images du cartoon Chasseur d'Autographes (1939), pourtant non nommé aux Oscars, mais où la jeune actrice ainsi que d'autres stars de Hollywood sont caricaturées par les artistes Disney.
Le narrateur explique ensuite que la recherche de personnalités des personnages animés Disney dépend du sujet comme, par exemple, le fait de donner des caractères et des apparences différentes aux héros du cartoon Les Trois Petits Cochons (1933) ou inversement de vouloir que les personnages soient proches des modèles d'animaux qu'ils représentent comme dans le court-métrage Trois Petits Orphelins (1936). Un extrait de l'émission L'Histoire de la Silly Symphony (1955) donne la possibilité d'illustrer ce propos avec une courte séquence où des artistes dessinent des chatons alors que les modèles s'amusent sur leur table avec des pelotes de laines. D'autres cartoons oscarisés avec des personnages possédant une belle personnalité sont alors cités avec quelques extraits : Ferdinand, le Taureau (1938), Le Vilain Petit Canard (1939), Winnie l'Ourson Dans le Vent (1968), Le Lièvre et la Tortue (1935) et C'est Pas Drôle d'Être un Oiseau (1969).
Le narrateur fait ensuite un focus sur le personnage Disney le plus irascible qui soit : Donald Duck. Il aborde ses années où il joua dans des cartoons de propagande en montrant des images du cartoon sans lien avec les Oscars Gauche... Droite (1943) avant d'aborder via un long extrait du seul court-métrage du canard à avoir gagné un Oscar, Der Fuehrer's Face (1943). L'émission se concentre ensuite sur un autre personnage mythique des studios : le chien de Mickey Mouse, Pluto, lui aussi auréolé d'une récompense avec le cartoon Tends la Patte (1941). Son maître prend ensuite le devant la scène avec une séquence du cartoon Le Tourbillon (1941), lui aussi n'ayant reçu aucune nomination. Cela permet néanmoins d'aborder l'Oscar d'Honneur reçu par Walt Disney en 1932 pour la création de la souris. De nombreux extraits de courts-métrages non oscarisés sont alors proposés pour illustrer ce passage : Les Folies de Mickey (1929), Mickey Pompier (1935) et Mickey Magicien (1937).
L'émission se poursuit avec quelques images des avant-premières mythiques de Walt Disney comme Blanche Neige et les Sept Nains et Mary Poppins entremêlées d'extraits du cartoon non oscarisé Mickey's Gala Premier (1933). Elle enchaine ensuite en diffusant le passage de la chanson Supercalifragilisticexpialidocious du film iconique de la carrière de Julie Andrews. Le créateur de Mickey a en effet très vite compris l’importance de la musique. Il produira même un court-métrage didactique sur le sujet, Les Instruments de Musique (1953), salué par un Oscar. Le narrateur fait ensuite une rétrospective des films musicaux primés ou nommés pour leur musique en proposant des extraits du cartoon Des Arbres et des Fleurs (1932) et des longs-métrages Fantasia (1940), La Belle au Bois Dormant (1959), Alice au Pays des Merveilles (1951), Les Trois Caballeros (1945) et Dumbo (1941).
Le temps est venu d'aborder certaines chansons signatures des studios, pas fatalement toutes liés aux Oscars d'ailleurs, mais restées dans l'inconscient collectif à l'image de Je Chante pour Toi de Bambi (1942), de Bibbidi-Bobbidi-Boo de Cendrillon (1950), d'Il En Faut Peu Pour Être Heureux du (Le) Livre de la Jungle (1967), de Quelqu'un Viendra des (Les) Aventures de Bernard et Bianca (1977) et bien sûr de Quand On Prie la Bonne Étoile de Pinocchio (1940) devenue l'hymne officiel de la société Disney, connue désormais en tant que The Walt Disney Company. Et sans transition, pour terminer, la compilation se penche sur les exploits techniques salués d'une statuette comme l'utilisation de la caméra multiplane dans le cartoon Le Vieux Moulin (1938) ou les effets spéciaux mélangeant de l'animation et des prises de vues réelles dans L'Apprentie Sorcière (1971).
L'émission offre un dernier détail intéressant. Elle contribue, en effet, à la promotion du prochain film d'animation maison Rox et Rouky, censé sortir dans une grosse année, lors de l'été 1981, et devant prolonger la tradition d'excellence des studios. La promotion est habituelle mais l'intérêt vient de la façon dont le film est présenté. L'opus est désigné comme le 23e long-métrage animé des studios. Il faut savoir que lors de sa sortie en 1981, le marketing des studios Disney le présentera pourtant comme le 20e, et non le 23e, comme le prouve d'ailleurs le court-métrage Once Upon A Mouse qui l'explique expressément ; ce qui veut dire qu'en un an, trois films Disney ont sauté du décompte. En analysant l'affiche de pré-sortie, il est alors facile de comprendre que ce sont Saludos Amigos (1943), Les Trois Caballeros (1945) et Mélodie Cocktail (1948) qui ont été supprimés de fameuse liste. Mais pas de panique, pour la sortie de Taram et le Chaudron Magique en 1985, les trois films seront réintégrés et il sera même rajouté Les Aventures de Winnie l'Ourson (1977) pour que le dernier-né des studios soit présenté comme le 25e Classique. Les mystères du marketing...
Disney's Oscar Winners est une émission sympathique qui permet de revenir sur les plus grands moments des films animés nommés aux Oscars, voire même ayant remporté une statuette. Il sera peut-être regretté que les Oscars des productions à prises de vues réelles, tous aussi nombreux chez Walt Disney, ne soient pas ici abordés.